Les scientifiques ont calculé qu’un gros morceau de roche cosmique présentait une faible possibilité, de l’ordre d’un sur mille, de venir percuter la Terre au début du siècle prochain, en provoquant des destructions massives, a indiqué jeudi un spécialiste de la Nasa.

L’astéroïde, baptisé 2004 VD17, mesure 500 mètres de long et pèse un milliard de tonnes. Son impact déchaînerait 10.000 mégatonnes d’énergie, soit l’équivalent de l’explosion de toutes les armes nucléaires de la planète.

Le danger potentiel présenté par l’astéroïde avait été rapidement perçu après sa découverte le 27 novembre 2004. La possibilité d’une collision avec notre planète le 4 mai 2102 avait alors été évaluée à 1 pour 3.000.

De nouvelles observations et des calculs complémentaires ont désormais porté le risque encouru « à un peu moins de 1 pour 1.000 », a indiqué David Morrison, un expert de la Nasa spécialisé dans les corps célestes proches de la Terre, dans un texte diffusé par courrier électronique.

2004 VD17 devient ainsi l’astéroïde le plus susceptible d’entrer en collision avec la Terre, dans un scénario maintes fois abordé par les ouvrages de science-fiction. « Le risque d’un impact au cours du prochain siècle est plus élevé que pour tout autre astéroïde connu », a souligné M. Morrison, en relevant toutefois que cette possibilité restait extrêmement faible.
– VD17, qui était jusqu’ici classé « vert » (« mérite une surveillance attentive ») dans l’échelle Torino des accidents cosmiques, a été porté à « jaune » (« mérite l’attention »). L’échelle compte deux autres niveaux: « orange » (« passage rapproché ») et « rouge » (« collision certaine »).

La Nasa et le laboratoire américain Jet Propulsion Laboratory (JPL) n’ont pas précisé à quelle distance de la Terre l’astéroïde pourrait passer.

« Heureusement, il nous reste encore près d’un siècle avant que VD 17 viennent nous effleurer. Cela devrait nous laisser amplement le temps nécessaire pour préciser son orbite et, plus probablement, déterminer que l’astéroïde va éviter la Terre », a relevé le scientifique.

Le danger le plus pressant pour notre planète était jusqu’ici celui présenté par 99942 Apophis, un rocher de moins de 100 millions de tonnes, mesurant 300 mètres de long. Mais le risque de le voir heurter la Terre le 13 avril 2029 a été revu à 1 pour 5.000. Ce dernier devrait finalement la frôler à 36.350 kilomètres, soit légèrement au dessus des satellites placés en orbite géostationnaire, selon le site internet du Centre des planètes mineures de l’Union astronomique internationale.

On attribue généralement à la collision d’un astéroïde la disparition des dinosaures qui ont longtemps dominé la Terre. L’impact d’un gros corps céleste dans la péninsule du Yucatan (Mexique), il y a 65 millions d’années, aurait projeté des milliards de tonnes de poussières dans l’atmosphère, qui ont bloqué la lumière du soleil, entraînant un dépérissement de la flore et la mort des animaux herbivores.

Agence France Presse du 2 mars 2006.