A vous de voir et surtout de lire //

La politique de l’Oxymore

de Bertrand Meheust

édition La Decouverte ­ 2009

Les démocraties modernes possèdent-elles les ressorts nécessaires pour prévenir et affronter la catastrophe écologique due au réchauffement climatique ? Comme l’explique Bertrand Méheust, ce n’est pas de l’écologie libérale et du « développement durable » que viendra la réponse : ces discours consistent à graver dans l’esprit du public l’idée que l’écologie est compatible avec la croissance et même mieux qu’elle la réclame afin de masquer l’incompatibilité entre la société globalisée dirigée par le marché et la préservation de la biosphère. Un univers mental ne renonce jamais à lui-même si des forces extérieures ne l’y contraignent pas. Le système a saturé tout l’espace disponible et est à l’origine de tensions de plus en plus fortes. Pour les masquer, ceux qui nous gouvernent pratiquent la politique de l’oxymore. Forgés artificiellement pour paralyser les oppositions potentielles, les oxymores font fusionner deux réalités contradictoires : «développement durable», «agriculture raisonnée», «marché civilisationnel», «flexisécurité», «moralisation du capitalisme», «mal propre», etc. Ils favorisent la destruction des esprits, deviennent des facteurs de pathologie et des outils de mensonge. Plus l’on produit d’oxymores et plus les gens sont désorientés et inaptes à penser. Utilisés à doses massives, ils rendent fou. Ainsi, si le pouvoir de Sarkozy fait rupture, c’est par la production et l’usage cynique, sans précédent dans la démocratie française, d’oxymores à grande échelle.

Six degrés, que va-t-il se passer ?

de Mark Lynas

édition Dunod ­ 2008

Les scientifiques prédisent que la température moyenne augmentera de un à six degrés d’ici 2100. Que signifient ces chiffres, comment se traduiront-ils dans notre environnement et dans nos vies ? Pour la première fois, Mark Lynas décrit, degré par degré, l’évolution de la vie sur une planète plus chaude. Il nous révèle pourquoi l’ouest des États-Unis, le sud de l’Europe et l’Australie deviendront inhabitables. Il nous donne une idée du chaos et de la destruction qui nous attendent si aucune action vigoureuse n’est entreprise le plus tôt possible pour réduire l’émission des gaz à effet de serre.

Il nous décrit enfin quelles mesures doivent être envisagées pour éviter le pire.

Une lecture salutaire !

La nature et le sacré : les catastrophes naturelles signes des temps

collectif

Dervy édition, 2007

« Un temps viendra où il n’y aura plus que des catastrophes ! » La multiplication des « catastrophes naturelles » semble aujourd’hui faire écho au sombre pronostic de Léon Bloy… Au-delà des débats sur leurs « causes » (en particulier les dérèglements climatiques engendrés par le productivisme), le caractère spectaculaire et terrifiant des catastrophes repose les questions essentielles de la vie et de la mort, de « Dieu » et du « Mal », du destin spirituel de l’homme, de notre rapport aux autres et au monde… Explorant, à travers les grandes traditions spirituelles (christianisme, judaïsme, islam, hindouisme, bouddhisme), les liens entre la « nature » et le « sacré », les auteurs montrent à la fois comment, dans un monde désacralisé par plusieurs siècles de matérialisme, la catastrophe peut être aussi spirituellement dévastatrice – ou, au contraire, vécue comme un « signe des temps » et l’occasion d’une véritable metanoïa. Il est urgent, soulignent-ils, d’ouvrir la voie à une « resacralisation de la nature », à une « écologie spirituelle » – et de renouer avec une « spiritualité du Vivant ». Parrainé par l’écrivain Frédérick Tristan, ce livre propose une série d’études inspirées de la grande Tradition et la redécouverte de deux auteurs majeurs : l’écrivain et l’historien Henry Montaigu (1936-1992), et René Alleau, spécialiste du symbolisme et de l’alchimie, qui publie ici, après un long silence, une magistrale étude inédite.

2259-2.jpg

La Marque du sacré

de Jean-Pierre Dupuy

carnets nord ed, 2009

Nous sommes tous religieux sans le savoir.

Pire encore : parce que nous ne voulons pas le savoir ! C’est cet aveuglement paradoxal qui fonde la raison contemporaine. Ce livre, conçu comme un polar métaphysique et théologique, traque des indices, des traces : la marque du sacré dans des textes ou des arguments qui se prétendent uniquement rationnels. Avec la rigueur du logicien, mais aussi la passion du polémiste, Jean-Pierre Dupuy réveille les esprits empêtrés dans leur idéologie.
La catastrophe (écologique, nucléaire, nano-bio-technologique. ) a commencé, mais notre refus du religieux nous empêche de la voir. Seule une perspective apocalyptique nous permet de comprendre que c’est le sacré qui nous a constitués. La désacralisation du monde nous apparaît ainsi pour ce qu’elle est : un processus inouï qui peut nous laisser sans protection face à notre violence, mais qui peut également déboucher sur un monde où la raison ne serait plus l’ennemie de la foi.

Autobiographie intellectuelle, mais aussi analyse lucide des détraquements en cours, qui tous s’enracinent dans notre refus de voir le pire, ce livre s’ouvre par une interprétation de la panique financière de 2008 ; il se poursuit par une démystification des grandes formes de la rationalité moderne, incapables de gérer ce sacré qu’elles refoulent ; il se clôt enfin, dans une mise en abyme vertigineuse, sur une méditation autour de Vertigo, le chef-d’œuvre d’Alfred Hitchcock.

Le dérèglement du Monde

de Amin Maalouf

Grasset ed, 2009

En ces premières années du XXIe siècle, le monde présente de nombreux signes de dérèglement. Dérèglement intellectuel, caractérisé par un déchaînement des affirmations identitaires qui rend difficiles toute coexistence harmonieuse et tout véritable débat. Dérèglement économique et financier, qui entraîne la planète entière dans une zone de turbulences aux conséquences imprévisibles, et qui est lui-même le symptôme d’une perturbation de notre système de valeurs. Dérèglement climatique, qui résulte d’une longue pratique de l’irresponsabilité…

L’humanité aurait-elle atteint son « seuil d’incompétence morale » ?

Dans cet essai ample, l’auteur cherche à comprendre comment on en est arrivé là et comment on pourrait s’en sortir. Pour lui, le dérèglement du monde tient moins à une « guerre des civilisations » qu’à l’épuisement simultané de toutes nos civilisations, et notamment des deux ensembles culturels dont il se réclame lui-même, à savoir l’Occident et le Monde arabe. Le premier, peu fidèle à ses propres valeurs; le second, enfermé dans une impasse historique.

Un diagnostic inquiétant, mais qui débouche sur une note d’espoir: la période tumultueuse où nous entrons pourrait nous amener à élaborer une vision enfin adulte de nos appartenances, de nos croyances, de nos différences, et du destin de la planète qui nous est commune.

Une médecine pour demain : l’homme électromagnétique

de François Trojani, Préface de Jean-Pierre Lentin

Dervy ed, 2009

L’électromagnétisme est un phénomène parfaitement connu des physiciens. Les forces électromagnétiques sont partout, ce sont elles qui induisent les champs gravitationnels qui règlent la marche des planètes mais aussi celle des électrons. Aucun objet spatial, du plus grand au plus petit, n’échappe à la loi de l’attraction-répulsion, principe de base de l’électromagnétisme. Ces cent dernières années, sa découverte a permis à un grand nombre de chercheurs de formuler toute une gamme de nouvelles réflexions sur ces interactions entre le biologique et les ondes, entre les ondes et la cellule.

Dans Une médecine pour demain, François Trojani relate les plus récentes découvertes scientifiques sur les liens existants entre l’électromagnétisme et la vie ainsi que l’histoire, longtemps dissimulée, de ces thérapies ondulatoires, que certains médecins ont mis en application pour soigner des patients réputés inguérissables par la médecine classique. Ces thérapies électromagnétiques représentent un espoir énorme et la théorie du bio-électromagnétisme s’annonce comme un des grands chantiers du troisième millénaire et apparaît comme une autre réponse face au tout biologique concernant l’équilibre et la santé du vivant.