L’art des fontaines en France est lié comme nous le savons à la Tradition Hermétique. Pour exemple, et sans pour autant prendre la fontaine de Fontaine de Fortune de Saint-Sulpice pour référence évidente…, dans le Forez, une certaine fontaine à Verrière (de Vere) était appelée LUSINA… pour évoquer ainsi la fée Mélusine, les symboles sont bien sûr à décoder. L’Ordre du Collier (Order of the « Collar » pour qui jouera aux Chevaliers de Baphomet…) fut fondé à Bourg-en-Bresse, (monastère royal de Brou), entre 1362 et 1364, par le comte VERT, Amédée VI, de Savoie dit « le Juste » ou encore Ordre de la Très Sainte Annonciade – (SAVOIE) et représenté graphiquement par des entrelacs d’Amour… (On retrouvera également, et pour cause, sur la fontaine de Fortune de Brou ces mêmes entrelacs d’Amour). Amédée fondera cet Ordre juste avant son départ pour les Croisades. Sa devise étant « ALLAHAC » soit « allah haqq » qui n’est pas très loin cabalistiquement de : « Del-Aqcs » et qui signifie « Dieu est vérité »… ou la vérité sur Dieu, (à remarquer l’homophonie : vert-vérité… et « De Vere ») – on trouve également et curieusement à Brou, un tableau qui s’intitule : « Vert-vert » et qui est une véritable énigme cryptographique à lui tout seul ; il s’agit d’un perroquet (ou « papegay » soit le « Pape des Gault »)… qui aurait été initié à la langue verte par les sœurs d’un couvent de… NEVERS. Et qui dit Nevers – Enfin, dans le reste du musée, on trouve une collection d’art, de style « Troubadours », et clou du spectacle un gigantesque tableau : « Virgile aux Enfers accompagné de Dante », tableau réalisé en 1861 que l’on doit à Gustave Doré, peintre et graveur initié, s’il en fut… Ajoutons pour faire bonne mesure que l’on ne peut oublier de citer ici, par parenthèses, le somptueux « Dante et Virgile aux enfers » de Delacroix, autre artiste initié qui peint en 1822 cet extraordinaire tableau représentant Dante qui ne manqua pas d’influencer, c’est certain, le peintre sculpteur génial qui passa son enfance à Bourg-en-Bresse.

A Brou, dans le monastère royal encore, on trouve également un triptyque représentant saint Nicolas de Tolentino, car l’église lui est dédiée. Ce retable que l’on attribue trop souvent à tort au peintre Pierre Dargent, est en réalité, et selon les informations fournies par madame Michèle Duflot documentaliste/bibliothécaire au musée de Brou que nous remercions chaleureusement au passage, Guillaume Perrier. Selon Michèle Duflot : « ce tableau est une huile sur toile cintrée dans sa partie supérieure. Il mesure 327 x 162cm et a été restauré en 1976. Il est signé sur un cartel « Guillaume Perrier pinxit. A Mascon anno 1634 ». Peint pour le maitre-autel de Brou, il est conservé dans la chapelle de Gorrevod. Ce tableau est accompagné sur les côtés des panneaux latéraux : – Sainte Monique et Saint Augustin qui seraient d’un certain Pierre Dargent. Monsieur Paul Cattin, ancien archiviste du département de l’Ain et auteur d’un « Dictionnaire des artistes et artisans de l’Ain » [2204]en parle ainsi : « Pierre Dargent a peint un tableau de Sant Nicolas pour retable du maître autel de l’église de Brou. Ce tableau, en forme de triptyque, est placé actuellement dans le retable de la chapelle de Gorrevod, mais la partie centrale a disparue et a été remplacée par un tableau de Guillaume Perrier [Saint Nicolas de Tolentin écoutant un concert d’anges] ; seuls les panneaux latéraux seraient ceux de Pierre Dargent [Saint Augustin et Sainte Monique] ; une inscription latine sur le cadre du panneau central indique que ce retable fut commandé par Charles Quint [1500-1558], grâce à un legs de Marguerite d’Autriche, et par l’intermédiaire du cardinal de Granvelle [1517-1586], avec la mention « Petrus Dargent Bisutinensis pingebat 1574 ». Quant à Guillaume Perrier, le même dictionnaire en donne les renseignements biographiques suivants : « Né à Mâcon vers 1600 et mort à Lyon le 23 juin 1656. » Il aurait fait un tableau pour la cathédrale de Belley (Ain), une série de tableaux sur toile et sur bois pour l’église de Brou qui se trouvent dans les chapelles latérales de la nef de l’église. Un seul est signé. Le musée de Mâcon conserve de lui une Vie de Saint Vincent en six tableaux. Le dictionnaire Audin et Vial (1919) des artistes lyonnais précise : Guillaume Perrier a travaillé pour la ville de Mâcon de 1628 à 1632 ; il a été employé par l’évêque de Belley en 1633 et paraît être fixé à Lyon en 1636, où il est nommé maître de métier pour les peintres en 1641, 1646 et 1652. Le dictionnaire Bénézit (1999) des peintres français ajoute enfin qu’il a décoré de peintures le couvent des Minimes à Lyon, où il s’était retiré et où il meurt le 23 juin 1656. Les tableaux de Brou ont fait l’objet d’une étude approfondie par Daniel Ternois, alors professeur à l’Institut d’histoire de l’Art de Lyon, dans le Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français en 1978. Une autre source remarquable pour l’étude de Saint Nicolas de Tolentin : San Nicola da Tolentino nell’arte : Corpus iconografico. dalle origini al Concilio di Trento. Dal Concilio i Trento alla fine del Seicento sous la dir. de Valentino Pace et Roberto Tollo – Editeur : Tolentino (Italie) : Biblioteca Egidiana, Convento San Nicola, 2005. Dans cet ouvrage figure une étude de madame Briat-Philippe sur saint Nicolas de Tolentin, cet ouvrage se trouve à la Bibliothèque du Musée de Brou. »

Au plan iconographique, ce tableau met en scène un groupe d’anges musiciens à genoux, au sol des lys et trois couronnes : verte, blanche et rouge, un dragon et une sphère ou « Globe », sur le volet gauche, saint Augustin et sur le volet droit, saint Monique. Ces anges, comme nous le savons, ne sont pas des symboles anodins, ils VONT DE CONCERT et sont donc un CHŒUR D’ANGES – soit l’hiéroglyphe, en grimoire, du « cœur » et des « anges » chers aux « Songe » et à Grasset d’Orcet… (N’oublions pas au passage que l’écu, qui correspond à un blason à la tête d’ange ailé se trouve être en réalité le blason de la Société Angélique). La piste est à suivre. Saint Nicolas arbore, lui, l’étoile à cinq branches sur sa poitrine et ne s’efforcera que de la suivre également… ; STELLA est la référence en effet dans les romans R+C à l’étoile du matin : « Stella Matutina », qui est bien sûr une autre représentation du GRAAL.

Sur la devise de Marguerite d’Autriche, il nous faut aussi rajouter que l’on trouve également dans la sentence le mot « FERT » dans « FORTUNE INFORTUNE FORT.UNE FE (entrelacs d’Amour) RT » qui signifie : il conduit, se met en route, ouvre la voie et encore « nous sommes tenu par l’alliance et la religion » – FERT veut également désigner les Fidèles d’Amour car, par la langue des oiseaux interposée, il renvoie au VELTRO (le lévrier bleu) de Dante (cf. Divine Comédie) et le lévrier à donné naissance comme nous le savons, à un ordre de chevalerie secret intitulé « L’Ordre du Lévrier » ou de la Fidélité, institué par le Cardinal de Bar, (lié, dit-on à l’énigmatique Prieuré de Sion, dont nous aurons très prochainement à reparler…), sous le symbole d’un « lévrier bleu » (ou parfois blanc) qui doit vaincre la louve, (la louve étant dans l’iconographie symbolique de la période, l’Eglise de Rome) ; Ordre par ailleurs, dont René d’Anjou fut membre.

Nous conclurons cette bien trop courte présentation sur l’église de Brou, et certains de ses mystères pour signaler, in fine, que le symbole imparti désigne un haut-grade maçonnique, sous le chiffre 515, mot de passe du Sublime Prince du Royal+Secret…, dont l’un des étendards porte un Lion… au collier d’Or et sur lequel ce même nombre 515 est inscrit, sachant par ailleurs que l’initié aux mystères templiers, Dante Alighieri, dans sa « Divine Comédie » cite à propos de l’Apocalypse un empereur (un roi caché) ayant comme emblème un lion d’or, et sur son collier est inscrit le chiffre 515…

>[Sébastien Joly © Blog Arqa ed. #3]