Si vous êtes encore en vacances, ou si vous avez la possibilité de vous rendre en Auvergne, n’hésitez pas à faire un petit détour du côté du village d’Arlanc (Puy-de-Dôme), au coeur du Parc Naturel Régional du Livradois-Forez. La bourgade mérite le détour, ne serait-ce que pour son « jardin de la terre » qui reproduit l’image d’une planisphère, dont les continents forment autant de plantations, où poussent arbres et plantes des régions concernées. A voir « d’en haut » avant d’aller se balader entre les sapins des Montagnes Rocheuses ou les rhododendrons du Tibet, à quelques pas les uns des autres !
Mais à quelques kilomètres de là se cache une petite perle de la Renaissance : le château de Mons. La route qui y conduit ne va pas plus loin, c’est un cul-de-sac, un bout-du-monde… Le château médiéval a été reconstruit sous Henri IV (dont l’épouse la « reine Margot » vivait non loin de là, au château d’Usson), en une époque encore troublée par les récentes guerres de religion, justifiant les systèmes défensifs protégeant le château et prenant aujourd’hui des allures de fortifications d’opérette. Le bâtiment lui-même est en forme de U largement ouvert : un corps central et deux ailes latérales. Il a été racheté par un particulier, qui le restaure dans l’esprit du temps, en ayant la chance (selon lui) que son château ne soit pas classé Monument Historique, ce qui lui évite d’avoir des comptes à rendre et des autorisations laborieuses à demander.
Cet heureux propriétaire se nomme M. Philippe Hugot. Il accueille lui-même les visiteurs, au pied de l’escalier monumental, dont le plafond qui s’élève à plus de 10 m de haut est orné d’une vaste peinture murale, oeuvre de l’italien De Dominicci. L’influence italienne est d’ailleurs omniprésente dans la décoration et l’architecture du château. Les chatelains du XVIIe siècle n’ont pas hésité à faire appel aux meilleurs artistes.
Philippe Hugot est aussi un collectionneur passionné d’estampes des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle. La visite se transforme rapidement en une initiation passionnante aux arcanes secrets de l’art de l’estampe, à ses règles et à ses codes les plus ésotériques. Le décryptage savant et éclairé d’une gravure illustrant l’abbaye de Thélème de Rabelais, par exemple, constitue l’un des temps forts de la découverte. Assurément, après avoir bu les paroles ennivrantes de cet hôte captivant, vous repartirez du château de Mons nantis d’un enrichissement intellectuel non feint. S’il est des lieux où souffle l’esprit, Mons est bien de ceux-là.
Le château est également ouvert à la location, pour mariages, séminaires, etc. Pour en savoir plus; et découvrir le site en vidéo…
>[Patrick Berlier]