Par contre, la capacité de l’Homo numericus à être joignable immédiatement force l’admiration et ce, quel que soit l’endroit isolé de la planète où il se trouve – mais aussi twitté, photographié, filmé (… bientôt téléporté) sur son « mobile » (forfait bloqué de 1h 30 de communication à partir de 12.90 € par mois avec : SMS illimités vers tous les opérateurs 24h/24, 7j/7 – Web et Mails illimités – Windows Live Messenger + Blacberry Messenger en illimité), Wwwwoaw ! Ça le fait ! … – laisserait rêveur le professeur Einstein lui-même. Dans ce magnifique monde enchanté plus ou moins virtuel qui tourne donc en rond, notre Homo numericus évolue à la vitesse d’une connexion Internet et crée véritablement le monde de demain à son image, c’est-à-dire en mode binaire. Ce qui laisse évidemment, peu de marge à la nuance.
Le plus rigolo de notre histoire c’est, comme toujours, ce que l’on ne nous dit pas. Quand les crânes d’œuf US. nous parlent de « digital native » pour « Homo numericus », c’est surtout qu’il ne veulent pas parler de « mundus numericus » pour que nous traduisions avec les capacités transmutatoires de notre bulbe : « World Company »… « L’Homo numericus » n’étant en réalité que le résultat civilisé d’un Homo erectus propre à acclimater, sans péril, un « home numerik » taillé à l’échelle planétaire, avec soin, dans le cristal liquide et la fibre optique pour mieux appréhender un marketing commun à la mesure du village mondial et à la blogosphère décérébrée qui en découle favorablement. Il faut absolument prendre connaissance du numéro 62, de la revue « Mouvements » (15 € – La Découverte/ Meryem Marzouki & Patrick Simon) sur le thème de « la gouvernance par la trace » pour comprendre – vraiment – ce que le monde de la surveillance à tout crin et de la fichabilité numérique amène un peu plus chaque jour, sans bruit, dans le domaine de l’aliénation individuelle. Il ne s’agit bien entendu, grand dieu !… absolument pas de totalitarisme moderne permettant par le biais de l’informatique d’état adapté au contrôle des masses laborieuses que nous sommes de surveiller des dérives possibles du citoyen lambda, mais bien de protection technologique en vue de maintenir vaillamment en grâce, nos démocraties décadentes suite à un dépistage préventif indolore, en vue de contrôler dès l’enfance nos anticipations libertaires futures (je résume). Si le nom de « société de contrôle » revient au philosophe Gilles Deleuze (1925-1995), les inventions incroyables et les adaptations technologiques de ces méthodes de contrôle, que le grand public connaît peu en fait, n’ont plus sans aucun doute aucune limite depuis une vingtaine d’années, de la traçabilité des veaux aux hormones à la puce électronique implantée sous la peau. On en arriverait même à constater, si l’on était un tant soit peu lucide, que la littérature de SF et celle dite « d’Anticipation » sont totalement has been et parfaitement en retard sur la réalité elle-même ! C’est dire ! A quand Minority Report en vraie grandeur… ! Bon je m’égare ! Allez zou, le monde de la vidéosurveillance a encore un putaing de bel avenir !… hé ! … toi le djeun’ retournes à ta Tecktonik !
… et moi à mon CD d’Yves Jamait ! Et surtout restez vivants !
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