L’astrologue absolue existe. Ou tout au moins, elle le prétend. Cette personne, qui ne manque pas de talent – comme tout astrologue qui sait se servir des bons manuels et éphémérides établis depuis les temps les plus anciens –, réalisa, voici quelque 32 ans, dans le cadre d’une transaction, d’une prestation amplement rémunérée, le thème de quelqu’un dont vous vous rappelez peut-être, Marie-Jeanne Edel, qui faisait partie de la « bande » à Jimmy Guieu ; ce dernier éditant chez les Editions Rijois, où il avait temporairement exilé le titre de sa collection Les Carrefours de l’Etrange, le premier de ses livres, « La Croix, le bûcher… Pour rien ? » (qui fut réédité plus tard par Paul Mari, sous le titre « Le Sort de la Terre entre les mains de la France » ; on retrouve aisément les deux titres d’occasion à partir de votre moteur de recherche favori). Marie-Jeanne Edel, l »égérie des Templiers », directement inspirée d’En Haut, dont le deuxième ouvrage, « De l’autre côté – Apocalypse ? Non » a été publié récemment par ABM Editions
Reprenant dans les annexes de l’ouvrage, sur huit pages, une bonne partie du thème que lui établit jadis Madame Irma contre espèces sonnantes et trébuchantes (c’est une image), elle lui offre tout naturellement un exemplaire de son livre. Voilà-t-il pas qu’à titre de remerciements, l’autre invoque, dans l’incohérence la plus totale, contradictoirement la mise au pilon, la diffamation, le désir de toucher des droits d’auteur, la publicité offensante, que sais-je encore ? Peut-être d’ailleurs vaudrait-il mieux lui faire un chèque d’un peu plus de 0,61 € ; guère plus, de fait, car sur 1000 exemplaires tirés, d’une édition « à compte partiel », desquels il faut retirer les défets, la plupart sont des exemplaires offerts, et qu’avant que soient réglés des droits…
Et assigne ! … Marie-Jeanne Edel s’adresse alors au service juridique d’une association corporative parfaitement au point, qui l’envoie chez un avocat « spécialisé » qui, lui, ne l’est point. Alors qu’un thème astrologique est aussi peu une œuvre de l’esprit qu’une analyse graphologique ou les résultats d’une prise de sang, les conclusions d’un psychiatre ou le métré d’un appartement, celui-ci, hardi petit, à une vitesse plus rapide que ne mettait la vérole pour se répandre sur le bas clergé, tombe dans ce piège tendu par la partie adverse avec un aplomb inconcevable et une mauvaise foi consommée. Il est quoi, a-t-on dit ? Ah, oui, spécialiste !
Le juge ne peut donc, lui, que juger l’assignation irrecevable. L’astrologue poursuivie pour action en justice abusive. Et l’avocat de cette dernière, ne devrait-il pas être blâmé par son Ordre ? Sauf (sauf !) à ce que ce soit Madame Irma qui ait inventé l’astrologie il y a un peu plus de deux mille ans.
Mais ça, je ne le crois pas. Vous non plus, d’ailleurs, n’est-ce pas ?
>[Michel Moutet]