Free n’a jamais fait preuve d’une grande sympathie envers la loi Hadopi. Mais là, c’est carrément de l’opposition. Le fournisseur d’accès refuse de jouer le jeu de la loi anti-piratage. Alors que la plupart des opérateurs ont envoyé les premiers messages d’avertissement aux internautes soupçonnés de piraterie, la société de Xavier Niel refuse de s’y plier. Ce serait le cas également de l’opérateur SFR. Motif : la loi ne serait pas respectée. Free rappelle en effet que la loi prévoit une convention avec les opérateurs pour définir le cadre de leur collaboration or cette convention n’aurait jamais été signée. Qui est donc hors la loi : Free ou Hadopi ? Hier, lors d’une conférence de presse, l’Hadopi a expliqué que cet épisode ne changeait rien et que le processus se poursuivait normalement.
En tout cas, cette affaire vient une fois de plus compliquer l’entrée en vigueur de la fameuse riposte graduée. Au point que ce qui était jusque là une polémique est à deux doigt de devenir une farce. En plus, on se demande toujours ce que l’Hadopi ramènera dans ses filets vu qu’aujourd’hui de plus en plus d’internautes délaissent les réseaux peer-to-peer au profit des sites de streaming qui, pour l’instant, ne sont pas surveillés par les radars de l’Hadopi. Ils sont même de plus en plus nombreux ces internautes à payer pour avoir accès à des systèmes de piratages qui leur garantit confort et impunité. Bref, la grosse et coûteuse machine de l’Hadopi n’est décidément pas au bout de ses peines.
>[Jérôme Colombain © France Infos]
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Hadopi : Free envoie les identifications des internautes… sur papier !
Il est clair pour nous, que nous entrons avec cette loi Hadopi, pour l’instant « imparfaite », dans un nouvel étage de la fusée Internet qui créera à terme une rupture conséquente dans les domaines habituels de l’échange gratuit sur le Web, pour entrer progressivement, d’ici moins de dix ans, vers une nouvelle étape qui verra l’internaute lambda faire face uniquement à des services payants, au détriment des services actuellement gratuits. (Nous parlons ici de « services » et non pas de « piratage »). Au-delà de l’aspect « piratage » lui-même ou « protection des droits artistiques », c’est bien la liberté de tous les domaines d’expression de l’Internet qui est en jeu, avec en corollaire la capacité des pouvoirs étatiques à évaluer parfaitement la traçabilité du citoyen, à distance, selon des moyens informatisés… (Voir les différents posts publiés sur ce Blog : « L’Homo Numéricus »). Autant dire que l’âge d’or d’Internet a vécu, en tout cas celui que nous avons connu. Dans un temps ou Facebook et Google se disputent l’oscar du « Big brozer », dans une époque qui voit un Jérôme Kerviel devoir rembourser la somme 4,9 milliards d’euros à… une banque… l’évolution de la société, en général, ne fait que peut de doute sur la voie définitivement empruntée par l’homo numericus.
C’est tout, … pour le moment.
>[Ze Blog]