Je ne sais pas vous, mais moi, la conquête de l’espace m’a toujours fait vibrer. Si j’étais aux manettes, je supprimerais tout financement de la recherche sur la diététique, les régimes alimentaires et les restrictions caloriques, et je reporterais les budgets sur l’Agence Spatiale Européenne pour qu’elle nous mène le plus tôt possible hors de cette planète polluée. Et c’est sans doute pour ça que j’ai pris un très grand plaisir à regarder « Ascent », un documentaire de la Nasa qu’un gentil anonyme a pris la peine de nous poser sur YouTube sans que, pour l’instant, personne ne trouve à redire.
« Quoi ? Quarante cinq minutes de film sur les vingt premières secondes du décollage d’une navette spatiale ? Mais ça doit être mortellement ennuyeux ! » entends-je déjà certains de vous s’écrier, surtout ceux près du radiateur. Je dois vous avouer que c’est aussi ce que j’ai pensé en cliquant sur le triangle de démarrage du film. « J’en regarde juste quelques minutes et je m’arrête », me suis-je proposé. Mais c’est là que la magie spatiale a été la plus forte. De voir de près à 140 images par seconde la libération d’une telle puissance, de voir les flots d’hydrogène et d’oxygène tourbillonner, se mélanger et s’enflammer à raison de trois tonnes chaque seconde, de voir les flammes de l’enfer sortir en volutes des boosters à carburant solide, toute cette puissance concentrée en quelques mètres carrés, et puis, les boulons explosifs sautent les uns après les autres, les derniers ombilics se rétractent, et la masse imposante de la navette, de son énorme réservoir central et de ses deux boosters à poudre s’élève centimètre par centimètre et l’ensemble monte inexorablement se perdre dans le bleu du ciel, remplacé rapidement par le bleu foncé de la haute atmosphère puis par le noir de l’espace. Les deux boosters se séparent du vaisseau en deux gracieuses paraboles et la mise en orbite est faite. Résultat : quarante cinq minutes scotché devant l’écran de l’ordinateur à en baver d’admiration. Plus dix minutes pour regarder les bonus, toujours sur les mêmes phases du décollage, le plaisir était total.
Alors merci la Nasa d’avoir pris le temps de recueillir les films des deux cent cinquante caméras qui filment chaque décollage, d’en extraire la substantifique moelle pour nous donner ces trois quart d’heure de plaisir, un grand merci aussi à celui qui nous a mis en ligne cette merveille, c’est un très beau cadeau de Noël et en tout cas ce fut pour moi le grand panard video de cette fin d’année.
>[Madmacs 4 Ze BLOG]
PS: je n’ignore pas les diverses interprétations psycho-analytiques de ce genre d’événement, de Freud à Dali, et je les assume pleinement…