La nature humaine nous réservera toujours bien des surprises… Dans un article récent sur l’effet placebo, comme quoi on peut guérir un pourcentage plus ou moins important de malades en leur donnant un médicament inopérant mais dont ils croient en l’efficacité, on nous révèle que l’effet placebo n’est pas seulement valable en médecine, loin de là !
Par exemple, suite à l’informatisation des feux rouges, la ville de New York a désactivé 2500 des 3700 boutons au pied des feux rouges, boutons qui permettent, croit-on, d’accélérer le passage au vert pour les piétons. Eh bien personne ne s’est rendu compte de rien, les gens ont continué d’appuyer sur ces boutons et de croire que cela servait à quelque chose.
Autre cas, les ascenseurs. Il y a souvent deux boutons qui servent à contrôler les portes : un qui permet de forcer leur ouverture, et celui-là fonctionne, et un qui permet de ne pas attendre les cinq secondes fatidiques et de les fermer immédiatement pour lancer le départ. Le fabricant d’ascenseurs Otis avoue que dans la plupart des ascenseurs, ce deuxième bouton ne fonctionne pas. Il sert à faire patienter les usagers qui de toute façon attendront le temps prescrit avant que les portes se ferment, mais auront l’impression d’avoir maitrisé le processus et dompté la machine.
Mais le cas le plus troublant est celui des climatisations. Dans certaines sociétés dont le nom n’est pas divulgué, quand des employés se plaignent trop souvent au service concerné que la température des bureaux est trop chaude ou trop froide, on leur installe un thermostat qui leur permet, croient-ils, de régler la température ambiante. En fait, ce thermostat n’est relié à rien et ne sert qu’à leur donner l’illusion du contrôle de leur environnement. Eh bien savez-vous le résultat ? Plus d’appels au service technique ! La climatisation marche comme avant mais les occupants croient être les maîtres de leur environnement et ils sont contents.
Je mettrai ceci en relation avec une tendance de plus en plus forte de notre monde post-moderne : quand on a un problème, il faut faire quelque chose. Qu’importe que l’action ait ou non une influence sur le problème, c’est l’action qui compte et non son résultat. On a changé tous les frigos de la planète pour éviter qu’ils ne trouent la couche d’ozone. Et bien savez-vous quoi ? La couche d’ozone est toujours trouée et le trou ne se rebouche pas. Mais on a fait quelque chose, certes inutile et qui a couté beaucoup d’argent qu’on aurait pu utiliser ailleurs mais on a fait quelque chose. On a acheté des millions de doses de vaccin contre le SRAS, puis les différentes grippes aviaires et autres H1N1 mais à l’issue de la dernière épidémie, la France et ses campagnes de vaccination n’a pas eu moins de cas de grippe que la Pologne qui n’a absolument rien fait.
Toute analogie entre notre réaction au réchauffement climatique et l’effet placébo d’un thermostat de climatisation ne pourrait provenir que d’un esprit particulièrement imperméable à la pensée unique climatologique, bien sûr…
>[Madmacs]