On nous dit que le bélier est marqué par cette énergie de début de printemps. En réalité, il semble bien que les saisons se chevauchent et que le « printemps » émerge déjà à la fin de l’hiver tout comme l’hiver émerge, comme on l’a vu récemment, à la fin de l’automne, avec les neiges de début décembre. En ce sens, le sagittaire serait déjà marqué par l’Hiver…
Il en serait de même pour tout processus cyclique, à commencer par le passage du jour à la nuit et de la nuit au jour. C’est à la fin de chaque phase que des signes témoignent de avènement de quelque chose de nouveau.
Les exemples sont légion d’un tel phénomène d’anticipation : on nous dit que 2011 sera une année « préélectorale » alors que les élections n’auront lieu qu’en 2012, en France. A la veille du week-end, de vacances, on se prépare déjà à quelque chose d’autre, à un changement.
En astrologie, ne convient-il pas d’approcher les choses dans ce même esprit ? Encore faut-il disposer d’un système de phases suffisamment rigoureux, ce qui n’est nullement le cas du fait même de la diversité même des paramètres considérés par la plupart des astrologues. L’autre jour, nous réécoutions une cassette audio de 1978 (mise en ligne sur teleprovidence) : Jacques Dorsan, lors du colloque de Saint Maximin, conseillait de croiser divers vecteurs astrologiques , d’en faire la synthèse. Cela nous laisse sceptique mais cela témoigne d’un besoin de retrouver in fine une certaine unité, non pas en intervenant en amont mais en aval.
Dans le cas de nos propres travaux visant à faire ressortir une cyclicité régulière et récurrente, qui manque fâcheusement à l’astrologie actuelle, nous pensons avoir pu observer un tel processus d’anticipation, dans le dernier temps de chaque phase, sans vouloir chiffrer ce temps.(un tiers, un quart ???) en tout cas avant que la phase suivante ne soit mathématiquement déjà là.
C’est ainsi que la fameuse crise démarrée en 2008 semble déjà battre de l’aile, comme semblent devoir le constater les observateurs, notamment aux Etats Unis.(voir le Times daté du 10 janvier 2011, paraissant une semaine avant d’ailleurs)/. Déjà les prémisses d’un certain retournement de tendance se feraient sentir, de nombreux mois avant le changement de phase. On serait dans une phase intermédiaire, ce qui est inévitable dans un système duel. Il faut des temps de passage, de transition. Rappelons que pour nous le printemps et l’automne ne sont pas des saisons à part entière mais des temps intermédiaires,à cheval sur les deux grandes saisons que sont l’Eté et l’Hiver
En ce sens, l’astrologie n’est pas faite pour un degré extrême de précision comme semblent encore le croire certains astrologues. Et d’ailleurs, on ne lui en demande pas tant. D’où l’inanité du thème natal si ce n’est comme un outil de dépannage en cas de dysfonctionnement et encore faut-il y croire. On peut être parfaitement astrologue sans avoir la religion du moment de la naissance. Personne ne conteste le cycle des saisons même s’il y a parfois des retards ou des ratés, ce qui compte, c’est la tendance générale et sa valeur statistique.
Pour nous résumer, en rapport avec notre système de phases, nous dirons qu’à la fin de la phase dite « disjonctionnelle », c’est-à-dire de dépression générale des énergies collectives, l’on assiste à un certain réveil, à une plus grande prise d’initiatives et de responsabilités, non plus chez des personnages exceptionnels mais chez beaucoup de gens qui semblent sortir d’une sorte de sommeil, littéralement d’hibernation. Les blocages, les reports décroissent. On fait preuve de plus de bonne volonté, de courage..Les projets recommencent à fuser. Et ceux qui avaient pris de l’avance, avaient fait cavalier seul, sont rejoints et ralliés par de nouvelles recrues qui tentent de rattraper leur retard dans le cadre de partenariats.. Rappelons que le changement de phase est fixé par nous à 25° tropique de chacun des quatre signes cardinaux. Or, nous ne sommes actuellement qu’à 17° balance pour Saturne, avec une période de rétrogradation en vue qui nous ramènera jusqu’à 10° balance en juillet 2011.
Inversement, en fin de phase dite « conjonctionnelle » -ce terme s’entendant au sens de conjonction, de rebranchement avec l’énergie cosmique en général, les signes de déclin apparaissent avant le passage fixé à 10° de chaque signe mutable et des opportunités se présentent pour les personnages que nous avons appelés « disjonctionnels » qui apprêtent déjà à prendre le relais alors même que Saturne entre à peine en signe mutable.-
De la sorte, les deux décalage se compensent, cela fait une moyenne, et cela maintient les deux phases à durée à peu près égale, soit de l’ordre de 3 ans et demi pour chacune.
Pour en revenir à la situation actuelle, on observera avec intérêt l’évolution des choses au cours de cette année 2011, déjà projetée vers l’année suivante et le changement d’atmosphère, du fait d’un rebranchement énergétique général. Cela promet des changements assez nets de perspective, notamment par rapport à un « Occident » que l’on avait un peu vite enterré au profit des puissances émergentes lesquelles auront finalement surtout servi utilement de relais mais devraient adopter pour quelque temps un profil plus bas, en se rappelant tout ce qu’elles doivent au monde occidental, qui n’a pas dit son dernier mot.
A l’évidence, les astrologues qui ont pris publiquement la parole, lors de grands congrès ou de conférences publiques, ou à la télévision, vont devoir corriger leurs copies. Soit ils le feront en remettant en question toute leur méthodologie et notamment l’usage des transsaturniennes, soit ils se satisferont d’on ne sait quel expédient tiré de leurs chapeaux pour sauver la face. Revenons sur l’entrée des transsaturniennes dans l’arsenal de l’astrologie mondiale. Nous avons récemment réécouté une cassette avec le belge Louis Horicks, expliquant en février 78, lors de l’un des colloques du MAU, comment il avait élaboré, dans son Traité Pratique d’Astrologie Mondiale, paru à Nice en 1941, ses diagrammes basés sur les nouvelles planétes, à l’instar de ce que fera André Barbault, dans les années soixante. A vouloir expliquer des événements aussi considérables qu’une guerre mondiale – ce qui était le cas en 1941 – il pouvait, en effet, sembler légitime de faire référence à des configurations remarquables par leur puissance et leur relative rareté. L’Astrologie Mondiale contemporaine francophone est née d’une telle situation extrême. En ce début de XXIe siècle, il est quand même temps de dresser le bilan de ce qu’il faut bien qualifier d’échec non seulement prévisionnel mais méthodologique et qui le plus souvent conduit l’astrologie dans le mur. Car ce sont les outils eux-mêmes qui font problème,à savoir le recours aux planètes au-delà de Saturne, inconnues et invisibles pendant des millénaires. Il y a en effet un cercle vicieux dans lequel bien des astrologues se retrouvent piégés. Un évènement se produit. Ils voient qu’il y a une configuration (aspect, entrée dans un nouveau signe, transit sur un thème individuel ou de pays etc ) impliquant notamment l’une ou plusieurs des trois planètes transsaturniennes. Or, vu que ces planètes sont lentes, elles ne reviennent dans les mêmes positions qu’à intervalles éloignées, pour ne pas parler du retour à leurs positions respectives. A partir de là, l’erreur d’appréciation, de magnitude, devient quasiment inévitable et l’on bascule dans le carrément ridicule quand on nous explique que Pluton en capricorne signifie un ébranlement des institutions. Il y a là un double problème ; 1 Pluton reste longtemps dans ce signe, 2, Pluton n’a pas été depuis longtemps dans ce signe. Dans les deux cas, c’est aberrant car les problèmes posés par Pluton en capricorne, tels qu’on nous les décrits, se produisent bien plus souvent que tous les 250 ans et d’autre part, la durée des effets de l’événement analysé est bien plus bréve que le temps de passage de Pluton dans ce signe. On a tout faux !
En ce début de nouvelle phase conjonctionnelle, ceux qui se réveillent, comme la Belle au Bois Dormant, doivent se rendre compte que les choses ont changé au niveau de la pensée astrologique et que l’on ne peut plus continuer comme par le passé. Oublions le XXe siècle et ses deux « Guerres Mondiales » dont l’astrologie, selon nous, ne saurait expliquer à elle seule l’ampleur/ La troisième guerre mondiale prévue par André Barbault, diagrammes à l’appui, pour les années Quatre Vingt, n’a pas eu lieu. L’astrologie a cru pouvoir prendre le train de l’Histoire de longue durée, qu’il s’agisse des ères précessionnelles ou des grandes fresques s’étendant sur plusieurs siècles –notons que la Nouvelle Histoire d’un Fernand Braudel a aussi été marquée par la Seconde Guerre Mondiale. Or nous pensons que l’astrologie n’a rien à gagner – contrairement à ce que pense un Charles Ridoux – à faire équipe avec l’Histoire, laquelle reste une science empirique, englobant des données disparates et souvent incomplètes, confondant le hasard et la nécessité en un seul et même processus. C’ est bien plutôt avec la sociologie et l’anthropologie que l’astrologie du XXIe siècle devra faire équipe,elles qui sont mieux armées pour faire apparaitre les récurrences et les structures…