Dans Le Monde de ce lundi, trois historiens confrontent 1848, 1989 et 2011 pour essayer de trouver des points communs. (Lundi 21 février, pp. 16-17) avec pour sous-titre « Il était une fois la révolution », emprunté à Sergio Leone. Bien entendu, aucun astrologue n’est invité au débat, ce qui montre quel crédit l’astrologie mondiale par ses tenants autoproclamés, notamment lors du Congrès astrologique de mars 2010 rassemblant l’élite de la profession, est prise au sérieux.[1]. Y avait-on annoncé des soulévements populaires ?
Dès 1995, voilà donc plus de quinze ans, nous avions orienté les recherches en astrologie mondiale vers le phénomène des grèves. Nous proposions comme point d’ancrage 1789 :
« Si l’on étudie les événements de juillet 1789 du point de vue du cycle saturnien, nous observons que Saturne n’est pas encore parvenu au Bélier, qu’il se trouve à 353° « soit 23 ° Poissons en tropical.
Notre étude intitulée « L’astrologie selon Saturne », s’articulait autour de 7 événements survenus sous les mêmes astralités de la fin des Poissons, dans une fourchette située entre 342° et 353°. Nous avions limité notre étude au seul passage de Saturne sur cette zone. Depuis, nous avons découpé le cycle de Saturne en quatre périodes aussi importantes situées entre la fin des signes mutables et le début des signes cardinaux.
On laissera de côté pour l’heure la question du tropicalisme ou du sidéralisme car une chose est de constater des faits, une autre de les expliquer. Pour notre part, nous préférons nous situer dans une posture sidéraliste et stellariste plutôt que tropicaliste (si ce n’est au niveau de la lecture des éphémérides, ce qui est une pure convention) mais il nous semble assez hasardeux de prétendre pouvoir trancher entre les deux référentiels séparés par l’ayanamsa de 24° environ car on mesure mal le temps de réaction ou d’anticipation. Autrement dit, la question de savoir si l’on est dans un structure tropicaliste ou sidéraliste est un épiphénomène qui ne saurait constituer présentement une pomme de discorde entre chercheurs. Ce qui compte, c’est quelle zone du zodiaque est la plus sensible, au niveau des mouvements populaires (dans tous les sens du terme, celui des peuples, celui des masses, celui qui enflamme les imaginations et fait converger les esprits).
Au vrai, dans le dit débat avec des historiens, ce qui aurait compté, c’est la possibilité de montrer que toute une série d’événements grosso modo du même type correspondaient à des configurations considérées astrologiquement comme du même ordre, ce qui permet des prévisions relativement précises sur des échéances n’ayant lieu que tous les sept ans. On peut dire que la fourchette proposée couvre environ un tiers du parcours de Saturne (12° mutable à 12° cardinal), ce qui constitue une probabilité statistiquement intéressante bien au-delà du hasard.
Autrement dit, nous faisons ainsi la liaison entre nos travaux parus en 1995 et ceux qui figurent dans le Journal de Bord d’un Astrologue et dans Chroniques d’un Astrologue (in Chroniques de Mars). Si l’on remonte plus haut dans le temps, on relèvera que vingt ans plus tôt encore, autour de 1975 (cf notre conférence à Aalen), nous avions lié le cycle de Saturne à celui de la colonisation et à l’alternance de mouvements d’indépendance et de structures impériales ou supranationales. Notre approche a toujours été empirique au sens où le fait que le référentiel soit tropical ou sidéral était secondaire, ce qui nous a conduit à en changer à plusieurs reprises sans que cela ait d’effet majeur sur les secteurs célestes concernés par la présence de Saturne. Notre repère habituel a toujours été celui des éphémérides calculées en tropique, même si nous ne voyons aucun inconvénient à ce que l’on traduise les dites positions en coordonnées sidérales ou autres.
Pour en revenir au débat organisé par le journal Le Monde (cf supra), on notera que les trois dates mises en avant à cette occasion se placent dans le créneau que nous avons signalé :
1848 Saturne fin poissons
1989 Saturne début capricorne
2011 Saturne début balance
Mais l’on peut ajouter à cette série d’autres dates :
1960 Saturne début capricorne
1968 Saturne début bélier
1936 Saturne fin poissons
1995 Saturne fin poissons.
Rappelons que notre brochure (datée de la fin avril 1995, la première édition datait du 21 décembre 1994) était parue avant les événements de la fin de 1995. Nous écrivions alors déjà à propos d’avril 1995, « il y eut un nombre assez considérable de grèves que les commentateurs politiques considérèrent inhabituel pour une période d’élection présidentielle, laquelle correspond généralement à une certaine accalmie sociale ». Mais le plus gros était à venir et nous sommes bien placés pour nous en souvenir, vu que le congrès du 20e anniversaire de la fondation du MAU, que nous avions programmé pour décembre 1995 fut largement perturbé par les événements qui paralysaient les transports. Ce fut mémorable et nombre d’analystes politiques ne trouvèrent pas d’équivalent autre que mai 68.
Nous ne nous souvenons pas que depuis un an, les astrologues francophones aient annoncé des mouvements populaires d’ampleur exceptionnelle. Ils étaient tout occupés à s’intéresser à la « crise » déjà en place, avec un train de retard qu’ils n’avaient pas davantage annoncée d’ailleurs. Car cette crise était en fait l’antithèse de la crise actuelle. Qui ne voit en effet que ce sont les mesures autoritaires de restriction, d’austérité dont nos astrologues annonçaient qu’elles représentaient l’avenir, au nom d’une certaine idée de l’écologie condamnant le gaspillage qui auront débouché sur la situation actuelle ? Avec leurs planétes hyperlentes, nos astrologues voyaient dans la « crise » des subprimes l’annonce d’une nouvelle ère alors que celle-ci allait en réalité rapidement laisser la place à un tout autre phénomène.
Que dire de cette astrologie de l’après coup qui se résigne à sa médiocrité et qui se console dans l’étude des thèmes individuels et se défend à coups de thèmes de pays, ce qui est complètement dépassé ?
Nous ne tomberons d’ailleurs pas dans la même erreur, le processus actuel ne saurait durer éternellement. Passé le cap du milieu du signe cardinal (tropique), la dynamique changera de nature et sera peu ou prou confisquée par une minorité, qu’elle soit ou non légitime, ce qui n’exclut nullement les coups d’Etat. Nous sommes bien placés en, France pour le savoir, les révolutions ayant débouché tant en 1789 qu’en 1848 sur l’Empire.
La triste vérité est qu’une fois de plus les astrologues ont raté le coche. La prochaine échéance révolutionnaire, le processus actuel suivant son cours et devant produite certainement d’autres effets en domino mais cela ne relève plus de la prévision astrologique qui a pour mission d’annoncer le commencement du processus et non à gérer son suivi, est pour dans 7 ans environ. Il faudrait que d’ici là tout le monde astrologique se mette d’accord. Entre temps, il y aura bien sûr une réaction, quand Saturne se placera à l’oppose du créneau actuel mais n’oublions pas que nous ne raisonnons pas sur le cercle mais sur le quart de cercle, donc selon des aspects de 45° et non de 180°. Il faut donc ajouter 45° aux positions décrites plus haut, soit un passage de 20° mutable à 5° fixe et de 20° cardinal à 5°mutable, avec une phase de transition intermédiaire de 15° dans les deux sens. Dans le cas présent, cela correspondra au passage de Saturne de 5° sagittaire jusqu’à 5° capricorne.
La période 5° fixe-5° mutable est qualifiée de « nocturne ». Le peuple hiberne et s’abandonne aux leaders en se repliant sur des problématiques individuelles bien plus que nationalistes. C’est le temps béni pour abolir les frontières. Dans le numéro du Monde que nous citons, on notera ce que remarque Henry Laurens (Histoire contemporaine du monde arabe au Collége de France) :
« Ce qui me frappe aujourd’hui, c’est la dimension nationale des soulèvements/ Regardez les drapeaux qui sont brandis, ce sont en très grande majorité des drapeaux nationaux pas des drapeaux rouges ni des drapeaux verts. Les peuples se réapproprient leur histoire dans le cadre national même si le mouvement se fait à l’échelle internationale ».
Quant à Pierre Hassner (Fondation Nationale des Sciences Politiques), il remarque à propos de 1989 « D’une façon générale, les échanges entre les pays ont été rares (…) les oppositions sont restées assez repliées sur elles-mêmes »
Il y a là un paradoxe que seule l’approche astrologique nous semble en mesure d’expliciter. Certes, on ne saurait nier l’effet mimétique produit par l’information (Internet, Télévision cablée, twitter etc) mais tout se passe comme si chaque peuple devait prendre son destin en mains. Le Monde Arabe n’apparaît nullement, en dépit des apparences, comme agissant d’un seul et même mouvement, le poids des spécificités locales est important. En fait, la question posée est la même mais les réponses varient selon les structures socio-historiques respectives. Il n’en reste pas moins que c’est le monde arabe dans son ensemble qui est ébranlé du fait qu’un seul et même modèle s’est imposé un peu partout et que c’est ce modèle qui est mis en cause comme si un syndicat des chefs politiques du monde arabe avait imposé sa loi sur leurs peuples respectifs , selon une certaine forme de concertation par-dessus leurs têtes. En ce sens, c’est cette entente supranationale (due à une phase nocturne de Saturne) qui est en faillite sous la phase diurne actuelle. De la même façon, en 1989, c’était le systéme des démocraties dites populaires qui serait en crise, en phase diurne de Saturne et donc seraient touchés tous les pays marqués par le dit système. En 1960, ce fut le système colonial français en Afrique qui fut démantelé. On a chaque fois un « système », couvrant de nombreux cas différents mais leur imposant le même statut qui est sur la sellette. Il pourrait d’ailleurs y avoir plusieurs systèmes. Les pays isolés, hors système, sont moins touchés et moins vulnérables. En fait, plus on construira d’empires, d’unions supranationales, tant politiques qu’économiques, plus on parlera de « mondes » ou de blocs, englobant des peuples divers et plus nous vivrons de façon dramatique les prochains rendez-vous. En phase diurne, le temps n’est plus à des questionnements d’ordre individuel mais d’ordre collectif. En phase nocturne, en revanche, une astrologie individuelle peut renaître..
Récapitulons notre calendrier prévisionnel :
Entrée en phase nocturne de deux ans et demi, de Saturne de 5° lion – jusqu’à 5° vierge
Mai 2006 – juillet 2008
Phase de transition d’un an de 5° vierge à 20° vierge
Correspond à la crise de juillet 2008 à Eté 2009
Entrée en phase diurne de deux ans et demi de Saturne à 20° vierge jusqu’ à 20° balance
Eté 2009 – octobre 2011
Phase de transition d’ un an de 20° balance à 5° scorpion
Octobre 2011 jusqu’à novembre 2012
Phase nocturne de deux ans et demi de 5° scorpion à 5° sagittaire
Novembre 2012 jusqu’à mars 2015
Notre modèle a donc évolué d’une succession marquée de la phase diurne à la phase nocturne, chacune couvrant 2 ans et demi environ, vers la prise en compte de périodes intermédiaires, chacune d’un an environ. Soit un total de 7 ans et ainsi de suite. Il semblerait que les phases de transition, en quelque sorte équinoxiales, analogiquement parlant, soient assez difficiles à traverser du fait que l’on passe d’une logique à une autre alors que les phases solsticiales, toujours analogiquement, correspondent à la mise en place, toujours provisoire certes, d’un nouvel équilibre..
[1] Voir des extraits vidéo sur le site de association Source.