Oui : si pour gagner du temps, tu cherches la date de naissance de Victor Hugo (Quel bon dessinateur que ce gars !), tu trouveras toujours un wikimerdia pour te donner une réponse, peut-être bonne, mais rien n’est moins sûr. Tu seras persuadé aussi que ce bon Jean-Pierre Deloux est toujours en vie (1). Et c’est tout ; donc : rien.
Allez, je prends trois exemples, qui valent par ailleurs.
Je ne doute aucunement que parmi tous les êtres cultivés que nous comptons parmi nos lecteurs plusieurs savent qui est le Professeur Michel Sanouillet, grand spécialiste du mouvement Dada, et accessoirement doyen de l’UER Civilisations (2) et fondateur de l’Université Libre de la Côte d’Azur (ULCA). De cette dernière, juste de rares mentions dans le curriculume vitae de quelques étrangers. Aucune info sur l’histoire de l’institution, les participants, les formations. Et pourtant… Le projet était ambitieux. Touchait aussi au cinéma, si mes souvenirs sont bons. J’avais personnellement fait du lobbying auprès de la municipalité de La Seyne-sur-Mer afin d’obtenir la villa Michel Pacha pour y installer une antenne varoise (3) ; et des arrière-pensées de possibles synergies avec la géographiquement proche antenne de l’Université de Lyon (4).
A la fin des années soixante (à moins que ce ne soit au début des années soixante-dix) naquit un projet français de voiture de prestige destiné à contrer plus Mercedes que BMW. L’entrepreneur en était un industriel, lorrain ce me semble, qui ne manquait pas de moyens, mais ne concrétisa pas avec les partenaires suscités. Trois exemplaires du prototype furent fabriqués. Voici des années que je recherche références et images de cette voiture. Je mets au défi quiconque de trouver quelque chose à ce sujet sur le Web, sauf peut-être à passer un nombre d’heures plus que considérable sur une infinité de sites consacrés à l’histoire de l’automobile. Il faudra bien un jour que je récupère mes vieilles collections de L’Automobile : je retrouverais bien ça, en beaucoup moins de temps. Et avec un résultat assuré.
Troisième exemple. Là, je n’ai pas la solution, ni ne sais où elle se trouve. C’est donc un problème (mais peut-être sans intérêt) ; et je saurai fort gré à l’éventuelle personne qui me libèrerait d’une longue interrogation. A une époque où une vieille gloire d’aujourd’hui nous embrouillait avec un certain signe de la fin des temps qui fleurissait le long des routes surtout de moyenne et haute provence, un autre « signe » m’interpellait sur celles surtout de la Côte d’Azur. Tracés au pochoir, et le plus souvent, pour autant que je me souvienne, avec une peinture brun rougeâtre, le caractère utilisé était le Stop dessiné en 1970 par Aldo Novarese pour Italiana Caraterri. Peint en bord de route, de préférence sur les petits murets des passages d’eau, le texte en était MURRIS. Murris est un nom propre ; en était-ce un ici, ou un sigle ? Rien dans la presse ni ailleurs. Ce ne fut à ma connaissance jamais soulevé. Etait-ce la signature d’un groupuscule gauchiste ou anarchiste ? La conséquence soulignée à l’envi d’une erreur judiciaire ? Un manifeste crypto-ésotérique ? Un « je suis toujours là », ou un « je reviendrai » ? Va savoir.
Sur Internet, il n’y a bien rien ! (5)
Michel Moutet // Ze BLOG
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(1) Pour ceux que ça pourrait intéresser, il nous a quitté le 23 janvier 2009.
(2) Qui ne subsiste sur Internet que grâce à quelques mentions bibliographiques, dont La Dialectique chez Abélard et ses sources antiques d’Ambroise Zagre.
(3) La dite municipalité proposa un site moins prestigieux, mais plus en rapport avec un souci de modernité : la proximité du bassin à vagues du projet First, mais tout ça se noya au sein de processus électoralistes.
(4) Je noterais encore, pour mes futurs biographes, que c’est grâce à Michel Sanouillet qu’Abraham Moles avait accepté avec enthousiasme (puisque le sujet l’intéressait aussi) d’être mon directeur de thèse.
(5) Sauf, bien sûr, Ze BLOG qui, en plus, vient de créer là des liens pour au moins deux de ces sujets.