Dans cette seconde partie de l´interview, nous avons décidé avec Christian Doumergue de mettre l´accent sur trois personnages inconnus ou mal connus des chercheurs, nous voulons parler de Sébastien Kneipp, Alfred Saunière et le Docteur Fugairon.
Arcadia – La LdT.
Arcadia – Christian Doumergue vous avez exhumé une figure totalement inconnue par les chercheurs s’intéressant au mystère, il s’agit de Sébastien Kneipp. Qui était-il au juste ?
Christian Doumergue – Pour résumer, disons qu’il s’agissait d’un prêtre allemand très en vogue dans les dernières années du XIXe siècle pour l’étonnant système de thérapie aquatique qu’il avait mise au point et dont il détailla les principes à travers trois ouvrages qui connurent un succès conséquent à travers toute l’Europe.
Sébastien Kneipp était né le 17 mai 1821 à Stefansried. Issu d’une famille pauvre, et aspirant néanmoins à la prêtrise, il avait mis toute son énergie d’enfant puis d’adolescent à essayer d’entamer des études. Cela ne fut guère facile, puisqu’il devait ce faisant travailler pour subvenir aux besoins familiaux. Et bien sûr, ce qui devait arriver, arriva. Il s’épuisa à la tâche, et la médecine le crut perdu lorsqu’elle le découvrit atteint de la tuberculose. Il a alors 23 ans, et le hasard le conduit vers un petit ouvrage dont la lecture allait conditionner le restant de ses jours : les Cours sur la force et l’efficacité de l’eau froide de Johann-Sigmund Jahn. Durant les mois suivants, il va s’évertuer à en exécuter les préceptes. Se dérobant à tous les regards, de peur de passer pour fou, il s’immerge dans les eaux glacées du Danube, au plus fort de l’hiver, après en avoir brisé la glace. Aussi incroyable que cela puisse paraître, en quelques mois, il reprend des forces, et peut envisager de se rendre au grand séminaire de Munich. Il y finit sa guérison, et expérimente sa méthode sur un autre séminariste, qu’il soigne de nuit. Là encore, sa méthode se révèle d’une étonnante efficacité. Le bruit dès lors court qu’il a guéri son condisciple — lui, et d’autres… Durant un temps, Kneipp, finalement ordonné prêtre en 1852 (l’année même de la naissance de l’abbé Saunière), va tenter de ne plus avoir à faire avec la médecine des corps, pour ne s’occuper que de celle des âmes. Mais il ne peut mener à bien sa décision. Les souffrances physiques des hommes l’accablent, et il leur prodigue ses soins.
Sa renommée grandissant, surviennent les premières hostilités. Des médecins le dénoncent pour pratique illégale de la médecine et il est convoqué devant un tribunal. Une fois. Puis deux fois. A cette seconde occasion, la femme d’un des hauts fonctionnaires du lieu, guérie par le prêtre, prend fait et cause pour lui. Il est acquitté pour la seconde fois.
Son succès croît. Il publie plusieurs ouvrages. Après avoir exposé sa méthode thérapeutique dans Ma Cure d’eau publié en Allemagne en 1886, il écrit, en 1888, Comment il faut vivre. Il s’agit cette fois-ci, non de guérir la maladie, mais de la prévenir, en adoptant un comportement de vie, notamment alimentaire, bien particulier. Le succès de ces deux publications est conséquent. Pour preuve, le prêtre livre bientôt au public demandeur un troisième opus résumant sa pensée : Mon testament, conseils aux malades et aux gens bien portant.
On afflue à présent de toute l’Europe pour le rencontrer. En l’espace de trois ans, ce ne sont pas moins de 40.000 malades qui ont visité le prêtre en son presbytère de Wœrishofen. Ce paisible petit village devient le théâtre de scènes étonnantes. On y voit le matin, de bonne heure, un nombre insolite d’étrangers marcher nu-pieds dans l’herbe couverte de rosée. Les plus grands noms d’Europe viennent au chevet du prêtre. Les complexes destinés à accueillir les malades se multiplient… On fonde des sociétés appliquant la méthode Kneipp… qui, parmi ses patients compte le Pape Léon XIII… On va jusqu’à vendre un certain nombre de produits estampillés « conforme au système Kneipp », comme des linges de corps ou des produits alimentaires…
Lorsqu’il s’éteindra le 17 juin 1897 le prêtre avait donc immiscé un mouvement de grande ampleur et une pensée qui devait lui survivre, notamment à travers l’abbé Saunière.
En effet, c’est par le titre d’un de ses ouvrages – Comment il faut vivre – mentionné dans une lettre adressée à l’abbé Saunière par une correspondante féminine qui gardera sans doute à jamais tout son mystère (son nom est illisible sur la lettre en question, qui n’est pas datée avec précision…), que j’ai pu établir que l’abbé Saunière était un disciple de la méthode Kneipp.
C’est là, comme vous l’avez souligné, un aspect de la vie du «curé aux milliards» resté totalement inconnu jusqu’à la parution de mon livre. Les époux Corbu-Captier, propriétaires de la lettre, ne l’avaient jusqu’alors montrée à personne, à cause de son caractère il est vrai singulier, et n’en avaient pas, non plus, analysé le contenu. Or, celui-ci vient donner une touche tout à fait étonnante au portrait de l’abbé Saunière que je me suis efforcé de reconstituer fidèlement tout au long de mon travail…
Arcadia – Autre silhouette, bien peu claire restée véritablement dans l’ombre de l’abbé Saunière, c’est son frère Alfred Saunière ! Il était connu de quelques chercheurs qu’il entretenait une situation fort ambiguë avec une certaine Emilie Salière dont il eut un fils ! Vous nous présentez des lettres inédites ! L’abbé Saunière et Marie Dénarnaud était bien sûr au courant de ce fait. Or tous les papiers d’Alfred, qui finalement joua, sans doute, un rôle bien plus grand que l’on pourrait le supposer dans cette histoire, ont disparu. Qu’en est-il au juste de cette relation ? Et selon vous quel rôle joua vraiment Alfred Saunière dans cette « Affaire » ?
Christian Doumergue – Effectivement, pour la première fois le lecteur pourra voir quelques passages des lettres envoyées par Emilie Salière à l’abbé Saunière et à Marie, après la mort d’Alfred en septembre 1905.
Je tenais à ce que ces quelques passages passent à la postérité, de même que la figure d’Emilie, dont l’écriture est d’une souffrance et d’une religiosité touchante.
Bien sûr, outre cet aspect sentimental, c’est tout un pan du passé qui resurgit et l’on voit à travers ces lignes se dessiner la relation d’Emilie à Alfred telle qu’elle a été de manière posthume : amoureuse et douloureuse. Marquée par la mort du prêtre alors qu’elle attendait de lui un fils (qui naîtra au mois d’avril 1906), la jeune femme eut à vivre avec le rejet des siens, la condamnation de beaucoup, et une série de circonstances particulièrement dramatiques, comme la folie croissante de sa mère… Autant de moments qu’elle confia à sa plume, en direction de Bérenger et Marie, dont le secours fut plus d’une fois tangible, surtout pour Marie à qui la jeune femme semblait unie par une authentique confiance…
Mais si elles nous renseignent donc assez bien sur Emilie, ces lettres conservent par contre à Alfred son manteau de mystère. Le mort est pleuré, mais a aucun moment le passé n’est évoqué. C’est pour cela que j’ai parlé de relation posthume. Rien, en effet, sur la façon dont se rencontrèrent les amants maudits. Rien, non plus, à propos de la relation entre Emilie et le prêtre de son vivant… Or cette relation, pose questions, ne serait-ce que parce qu’Emilie était de beaucoup plus jeune qu’Alfred. Elle était née en 1883 ou 1884 : né en 1855, Alfred avait donc presque trente ans de plus qu’elle !
Mais les lettres apportent sur Alfred une information essentielle, que viennent confirmer les carnets de correspondance retrouvés par Laurent Bucholtzer aux Archives Départementales de l’Aude. Emilie, qui plus d’une fois rendit visite à Bérenger et Marie à Rennes, avait restitué les papiers d’Alfred à son frère au mois de mars 1907.
Or aucun de ces papiers ne nous est parvenu… et tous semblent avoir disparus ! Ce qui ne peut que paraître troublant…
L’histoire du village postérieure à l’abbé Saunière peut, très bien, expliquer cette disparition. Rennes fut alors le théâtre de destructions totalement arbitraires dues aux villageois. Par exemple lorsque ceux-ci voulurent nettoyer le presbytère, et ce faisant le vidèrent de ses « vieux papiers » qu’ils jetèrent au feu ! On sait, d’après des témoignages très précis, qu’il y avait des correspondances apparemment gênantes dans ces monceaux de passé jetés aux flammes…
Les papiers d’Alfred ont pu disparaître en de telles circonstances. A supposer qu’ils aient tous été entreposés au même endroit, ils auraient été voués au néant par un malheureux hasard… Toutefois, le fait que l’Evêché de Carcassonne, lui-même, ne possède « officiellement » aucun dossier sur Alfred — ce qui peut paraître très étonnant lorsque l’on considère l’importance d’Alfred dans l’« Affaire » — encourage plutôt à penser que l’on a délibérément mise à l’abri ces archives dans le souci d’occulter les véritables dessous de l’« Affaire Saunière »…
C’est qu’Alfred était un personnage trouble. L’abbé Saunière durant son procès avec sa hiérarchie, n’a cessé d’évoquer les fautes de son frère. Fautes selon lui responsables de l’action menée contre lui, mais sur la nature desquelles il ne donne aucune précision ! A quoi faut-il penser ? A son fils ? A sa fin tragique, sous l’emprise chaque jour un peu plus funeste de l’alcool, selon le témoignage de certains habitants de Montazel ? En réalité, son excommunication est arrivée avant tout cela… puisqu’elle serait advenue en 1904.
Ce qui est certain, c’est qu’Alfred a joué dans l’Affaire de Rennes un rôle considérable. Il a fait partie de ces prêtres (au rang desquels il faut sans doute compter l’abbé Boudet et l’abbé Lasserre…) qui ont impulsé le phénomène en apportant à l’abbé Saunière une série de donations importantes, sans lesquelles le prêtre ne se serait jamais lancé dans la série de constructions qu’on lui connaît !
Mais preuve du malaise ressenti par Bérenger à l’égard de l’implication de son frère, il a d’abord essayé de minimiser le rôle de ce dernier. Ainsi le voit-on dans un premier temps, n’attribuer à Alfred que la somme de 600 francs-or. Mais, acculé à se justifier par l’évêché, que la confusion des comptes premièrement fournis par l’abbé Saunière ne pouvait longtemps laisser dupe, il reconnaît que ce ne sont ni plus ni moins que 55.000 francs-or (soit plus de 176.000 €… plus d’un million de francs !) que son frère lui a apporté !
Sans doute, Bérenger ne voulait-il pas qu’on associe à ses réalisations le nom, incontestablement très marqué, de son frère. Mais il témoignait aussi, peut-être, d’un malaise plus personnel. Il semble en effet qu’il eut très tôt, en dépit des sommes considérables apportées, quelques regrets vis-à-vis de la participation de son frère à son Œuvre et qu’il voulu s’en défaire… Le 10 décembre 1897 on le voit consigner dans son carnet de correspondance l’envoi d’une lettre à son frère, dans laquelle il lui stipule qu’il ne veut plus avoir de relations commerciales avec lui !
Maintenant, une question se pose : pourquoi Alfred a-t-il fait bénéficier son frère de telles sommes ? C’est dans la réponse à cette question que réside ce que je pense être la clef de l’Enigme. Clef qui nous permet de comprendre pourquoi plusieurs prêtres de la région — dont Alfred fut certainement l’un des plus actifs — firent en sorte que des capitaux arrivent en masse à Rennes-le-Château…
Arcadia – Quelques chercheurs ou passionnés de l’Affaire de Rennes, lors de la sortie de votre livre aux éditions Arqa, n’ont eu de cesse de s’interroger sur la couverture du tome I. Pouvez-vous vous expliquer là-dessus ? C’est en effet Alfred Saunière, et non Bérenger, qui se voit arroger l’honneur d’illustrer celle-ci !
Christian Doumergue – Ce choix, intentionnel, a été mûrement réfléchi. Mon livre s’appelle « L’Affaire de Rennes » » et non « Vie de Bérenger Saunière »… Or, la photo d’Alfred est bien plus représentative de « l’Affaire » que celle de son frère… C’est elle que l’on trouve sur tous les premiers articles de presse… et toutes les premières publications sur le sujet ! Si bien qu’elle est encore aujourd’hui l’icône emblématique de « l’Affaire », à côté de la Tour Magdala, laquelle figure en couverture du tome II ! L’image de couverture du tome I ne peut donc se comprendre sans le titre, qui n’est pas une référence exclusive à Bérenger dont la biographie n’occupe qu’une partie de mon propos, y compris dans le tome I qui s’intéresse très largement à la construction du mythe de Rennes par Pierre Plantard. Ce choix me paraît donc illustrer au mieux le contenu de mon ouvrage. On retrouvera facilement tous ces éléments dans mon livre…
Arcadia – Autre figure peu connue du grand public, il s’agit du Docteur Fugairon. Il a une part très importante dans le puzzle que vous avez mis en place, concernant « L’Affaire de Rennes ». Pouvez-vous nous expliquer qu’elle est-elle ?
Christian Doumergue – Effectivement, le docteur Fugairon me paraît être d’une importance cruciale pour bien comprendre l’«Affaire de Rennes». Mais avant de préciser ce rôle, permettez-moi de situer quelque peu la figure, oubliée, de celui qui le joue.
Louis Sophrone Fugairon est né le 21 décembre 1846 à Ténès en Algérie. Très vite rentré en France en compagnie de ses parents, c’est toutefois à Savignac, dans la Haute-Ariège — d’où sa mère est originaire — qu’il grandit. En 1870, après de brillantes études, le voilà promu docteur ès-sciences à la Faculté de Toulouse. Il devient professeur de physique-chimie au collège de Foix et occupe ce poste quelques temps avant de finir par démissionner. On le retrouve alors à Paris occupé à suivre des études de médecine, qui devaient quelques années plus tard — après d’autres ambitions déçues par des revers de fortune — lui permettre de s’installer à Ax-les-Thermes en tant que médecin hydrologue…
Pour être de formation scientifique, Fugairon n’en est pas moins, et je voudrais presque dire d’autant plus, intéressée par la question de l’occulte. Il est en cela très représentatif de la façon dont de nombreux courants spiritualistes de l’époque pensent que la science peut apporter aux phénomène catalogués de surnaturels des réponses éclairantes. Et que la progression spirituelle de l’homme doit passer par cette compréhension de l’« étrange », qui, non élucidé, est le support de toutes les superstitions. En 1894, il publie ainsi chez Chamuel Essai sur les phénomènes électriques des êtres vivants, comprenant l’explication scientifique des phénomènes dits spirites, dont le titre est très révélateur de sa pensée. On retrouvera cette approche en 1907 dans La Survivance de l’âme, ou la Mort et la renaissance chez les êtres vivants, études de physiologie et d’embryologie philosophiques paru à Librairie du magnétisme. Et encore dans un ouvrage co-écrit avec Johannes Bricaud : Exposition de la religion chrétienne, moderne, scientifique et philosophique, paru chez Chacornac en 1909, pour la seconde édition.
Pas étonnant dès lors de le retrouver dans les rangs de l’Eglise Gnostique — dont la plupart des membres aspirent à cette parfaite harmonisation et éclairage mutuel entre science et spiritualité. Déodat Roché, dans une lettre à Prosper Estieu, désigne précisément l’Eglise Gnostique comme une « religion scientifique »…
Fugairon a en son sein une place importante. Sous le nom de Sophronius, il occupe le rang d’Evêque gnostique de Béziers, titre éminemment chargé puisque associé à l’une des villes martyres de la Croisade contre les Albigeois. Il est aussi évêque coadjuteur de l’Eglise Gnostique et à ce titre chargé de la Doctrine de l’Eglise Gnostique et de la rédaction de ses Dogmes et de son Catéchisme… Son activité littéraire au sein du groupe est très marquée. Avec Déodat Roché, qui vient le rencontrer à Ax en Août 1899, il crée une revue mensuelle destinée à promouvoir les idées de l’Eglise Gnostique : Le Réveil des Albigeois, qui en 1901, devient : La Gnose moderne.
Or, Fugairon manifeste un intérêt marqué pour la «vie cachée» de Jésus. Lecteur de Notovitch, il convertit Déodat Roché à l’idée que Jésus avait passé les trente années séparant sa fuite en Egypte de son retour en Terre Sainte – ces trente années sur lesquelles les Evangiles gardent un troublant silence – au Tibet, pour y être initié au bouddhisme. Mais, surtout, il s’interroge sur le devenir de Jésus après la Crucifixion. Et c’est là que Fugairon est amené à jouer un rôle fondamental dans « L’Affaire de Rennes ». En juin 1897, il publie en effet dans L’Initiation, un article tout à fait étonnant où il défend l’idée que Marie-Madeleine, lorsqu’elle se rendit en Provence, avait ramené avec elle le corps du Christ — et que c’est donc dans le Sud de la France que repose encore, au moment où il écrit, le corps du Crucifié !
Il est impossible que, forts de ces certitudes, les membres de l’Eglise Gnostique — au sein de laquelle Fugairon occupait une place, on l’a vu, essentielle — n’aient pas cherché à retrouver la tombe du Sauveur…
Précisément, plusieurs correspondances et recoupements attestent que quelques-uns d’entre eux (Déodat Roché, Jules Doinel, et le docteur Fugairon…) se sont livrés à de véritables recherches dans la région de Rennes… Dans une lettre au Dr. Fugairon du 20 août 1899, Déodat Roché signale à son correspondant que Fabre des Essart, évêque de l’Eglise Gnostique depuis que Jules Doinel s’en est en « apparence » éloigné, l’a prié de lui communiquer toute découverte… Rien n’est dit dans cette missive quant à l’objet exact des recherches conduites. Mais une autre lettre, adressée par Roché à Fabre des Essart le 7 mai 1899, à la même époque donc, laisse toutefois deviner quelle était à ce moment la nature des investigations de Roché. « Quant au corps de J.-C. pourquoi n’aurait-il pas été “subtilisé” comme celui de nombreux adeptes ? Le catholicisme use un peu trop de sa magie pour convertir ou tenir sous son joug les fidèles… », écrit le « cathare d’Arque ».
Or, ces recherches, il semble difficile de les dissocier de la façon dont, à partir des années 1960, l’Affaire de Rennes fut portée à la connaissance du public. Comme je le démontre dans mon livre, une lecture attentive des différentes publications orchestrées par Pierre Plantard (des apocryphes déposés à la Bibliothèque Nationale de France aux ouvrages de Gérard de Sède), nous conduit à cette étonnante idée que la tombe de Jésus (où repose également Marie-Madeleine) se trouve à Rennes-les-Bains ! Le « Serpent Rouge » par exemple, parle très clairement de la tombe de la sainte, visible depuis Blanchefort, et précise l’existence d’autres sépultures à côté de la sienne…
Expliquer le lien entre Plantard, la résurrection de l’«Affaire de Rennes», et les membres de l’Eglise Gnostique qui prospectèrent dans la région de Rennes à l’aube du XXe siècle reste difficile, mais ce lien existe… Plusieurs faits vont dans ce sens. Ainsi, lorsque dans les années 1950, Noël Corbu enfanta du mythe du « curé aux milliards », il plaça à l’origine de la fortune du curé de Rennes-le-Château le trésor de Blanche de Castille… Or, Jules Doinel, le fondateur de l’Eglise Gnostique, auteur d’une incroyable mise en scène — celle de sa conversion au catholicisme — qui devait lui permettre d’approcher Mgr Billard, et de mener, lui aussi des recherches dans la région, s’était entre autre fait remarquer pour sa publication d’une vie de… Blanche de Castille ! Cela laisse penser que Noël Corbu, d’une manière ou d’une autre, avait hérité d’archives émanant de l’Eglise Gnostique, qui, par la suite, se retrouvèrent dans les mains de Pierre Plantard… A moins que celui-ci ne soit arrivé à Rennes déjà bien informé…
( à suivre…)
Troisième partie : Du Lazare Veni Foras au Serpent Rouge.
Arcadia © La lettre de THOT, avril 2006 (2) DR.
Interview de Christian Doumergue pour la LdT.
L’Affaire Rennes-le-Château est paru aux éditions Arqa.
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