» Avertissement au lecteur «
(…) Il nous a semblé alors qu’un volet fondamental de l’affaire de Rennes-le-Château – celui qui évoque le Prieuré de Sion – était fréquemment omis, pour ne pas dire foncièrement saboté, soit par des chercheurs peu amènes de vérité, soit par des journalistes de rédactions parisiennes, peu scrupuleux, en mal d’investigations, qui envisageaient somme toute, et uniquement à charge, la figure d’un Pierre Plantard, « collaborateur d’extrême droite », faisant de la sorte rapidement un amalgame boueux avec un « Prieuré de Sion » pour lecteurs de romans policiers américains et ce, pour jeter finalement sans trop de remords le bébé avec l’eau du bain. Ajoutons, pour faire bonne mesure, que le diktat « wikipédiesque » d’une encyclopédie dite « libre », rédigée par d’obscurs porteurs d’eau à la solde de cette même intelligentsia ne pouvait qu’aggraver le constat d’un réquisitoire tellement partial que le grotesque poussé à cette extrémité confinait à la manipulation. Il aura fallu un Dan Brown et un best seller mondial le Da Vinci Code, publié en 2003, pour que s’attisent véritablement des contre-feux puissamment orientés qui, bien analysés eux aussi, révélèrent clairement « d’autres réseaux », téléguidés par des affidés complaisants ou parfois simplement serviles. Le livre de Massimo Introvigne, Les Illuminés et le Prieuré de Sion, sorti en 2006, et les commentaires forcément élogieux provenant de cette même nomenclature indigne, bien trop avide de s’autocongratuler au point d’en oublier certaines données fondamentales enseignées par la Tradition, furent nombreux. (La figure de Cagliostro dont beaucoup se réclament, silhouettée dans le livre du professeur italien, pour donner un seul exemple, étant curieusement évoquée, pour le moins, dans le livre de cet écrivain ; et permettant si vite de désocculter l’occultisme). C’est ainsi.
« – Circulez » ; aurait dit Plantard, il n’y a rien à voir !
C’était, sans aucun doute, aller un peu vite en basse besogne… Nous faisant part de nos interrogations communes, nous eûmes le projet alors de réunir les différents dossiers, iconographies, pistes traversières et autres recherches fructueuses que nous avions déjà, chacun de notre côté, collectés au sujet de ce fameux Prieuré de Sion ; pour en faire un ouvrage de référence permettant dorénavant d’aiguiller au mieux le chercheur animé par la passion d’une histoire cohérente – vers un mystère de Rennes-le-Château qui aurait une toute autre saveur – celle de la découverte de terres inconnues.
(…) Extrait //
La Quête du sens.
Quel sens accorder à la « mystification » orchestrée par Pierre Plantard ? Le tempérament de l’homme, l’incontestable fêlure initiale qui le poussa toute sa vie durant à se mettre en avant et à « effacer » ses origines modestes, en les remplaçant par une fantasmée origine « royale », ont poussé la plupart des auteurs à ne voir en lui qu’un mythomane. Un homme, qui, possédé par son désir maladif de se donner une importance aux yeux du monde et de ses dirigeants, aurait forgé de toute pièce une histoire susceptible de le mettre en avant. Après des années d’errances et de tâtonnements, cette histoire aurait pris la forme du mythe de Rennes-le-Château tel que réécrit façon Prieuré de Sion et dynastie mérovingienne…
Si le profil psychologique de Plantard tel qu’on peut le deviner – profil qui ne reste jamais qu’une interprétation – peut incliner à ce genre de lecture, cette interprétation se heurte cependant à l’extrême complexité de l’ « œuvre » de Pierre Plantard – et surtout sa parfaite continuité dès lors que l’on en dépasse les apparences.
En effet, loin d’être une histoire qui évolue au fil des publications et de l’ « air du temps », l’œuvre de Plantard suit une ligne bien déterminée. Chaque nouvel ouvrage revient sur un point à peine et discrètement suggéré dans le précédent. Si bien que la « révélation » soufflée aux auteurs de L’Enigme Sacrée en 1982, est déjà présente, en note de bas de page, dans L’Or de Rennes de Gérard de Sède paru quelques quatorze ans plus tôt ! Et que, comme on le verra, le contenu spirituel du « mythe de Rennes » est le même que celui qui motive Vaincre et que l’on y trouve clairement exposé !
De ce point de vue, comme de celui de sa construction symbolique et littéraire, l’œuvre de Plantard laisse penser à une révélation lentement et patiemment distillée, plutôt qu’au discours d’un affabulateur s’élaborant au fur et à mesure de ses lectures. De fait, au sein de leurs écrits sur Rennes, et de ceux qu’ils ont inspirés, Plantard et Chérisey, que l’on ne saurait dissocier, ont, plus d’une fois, laissé entendre qu’ils étaient les auteurs d’une découverte qu’ils ne pouvaient dire que sous le couvert du symbolisme.
L’analyse des textes écrits par Pierre Plantard, la compréhension de ses écrits au regard de la Pensée de ses Maîtres, ouvrent les portes d’une réalité bien différente de celle que certains se font un devoir de colporter.
L’homme, pour se comprendre, s’est toujours tourné vers ses origines : l’origine du monde, l’origine culturelle, l’origine familiale, d’autres encore. À défaut de voir clair dans un présent parfois confus, la quête de l’origine, et la détermination de celle-ci, permet parfois, si ce n’est souvent, de comprendre ce qui, autrement abordé, échappe à l’entendement. De la même façon, on ne saurait comprendre Pierre Plantard et son œuvre sans se tourner vers son origine. Les deux chapitres précédents ont brièvement évoqué son parcours, et notamment la façon dont il est entré dans le monde de l’Hermétisme. On n’en sait peu, mais déjà assez pour entrevoir des réponses. En effet, lorsqu’on confronte ce parcours à ce que Pierre Plantard a écrit, une figure se détache en particulier : celle de Paul Le Cour, l’homme dont la pensée eut, probablement, le plus d’impact sur le parcours spirituel de Pierre Plantard.
(…) Extrait //
L’avènement d’une ère nouvelle.
L’œuvre complexe et parfois confusante de Pierre Plantard pose une question, lorsqu’on la confronte aux sous-entendus de leur auteur quant à une découverte effectivement réalisée dans la région de Rennes-les-Bains. Pourquoi ne rien dire ? Pourquoi ne dire que sous le couvert d’une fable symbolique ─ où les inexactitudes historiques se mêlent aux symboles pour raconter une histoire seulement perceptible à ceux qui savent lire ?
La première réponse à cette question est soufflée par les auteurs, dans L’Or de Rennes comme dans Circuit de Philippe de Chérisey : certaines vérités ne sont pas directement dicibles…
(…) Extrait //
Documents inédits // Garnier – Doumergue (Arqa ed. 2012)
DOUMERGUE – GARNIER – Les Chroniques de Mars No 8, avril 2012.
Le Prieuré de SION – Le véritable secret de Rennes-le-Château (Extraits).
DOUMERGUE & GARNIER – Le Prieuré de SION #1
DOUMERGUE & GARNIER – Le Prieuré de SION #2
DOUMERGUE & GARNIER – Le Prieuré de SION #3