« Le monde où nous vivons est dénué de toute fantaisie. Depuis ma plus tendre enfance je me suis protégé de l’influence de Descartes en créant un univers imaginaire à ma mesure. Un monde de fantaisie où 2 + 2 ne font pas toujours 4, mais parfois 3 ou 5. Un monde où l’on peut voir des ours polaires se prélasser sur la banquise en face de Saint-Tropez et où les enfants de Clermont Ferrand jouent avec des dinosaures apprivoisés ! En un mot, j’ai réinventé l’univers d’Alice au pays de merveilles… »
C’est en ces quelques mots qu’André-Jean Bonelli aime à définir son appréhension du banal, qui change ainsi, tel en un rêve. Un rêve de science-fiction ? Pas vraiment. D’anticipation ? Parfois. De fantastique ? Le plus souvent. Ici, dans cette nouvelle édition des Passagères de l’Albatros, il s’agit du rêve de Jany : une autre réalité où elle se rencontre elle-même. Et ce n’est même pas elle, c’est Anne, la sœur issue de son imagination, fantasme abouti de ses faiblesses et de ses manques, compensation idéalisée d’une absence inavouée.
Tout commence un jour où elle ne retrouve plus la porte de sa chambre après en être sortie. Puis la porte de son appartement en revenant du travail. Des murs nus les remplacent. Après une nuit à l’hôtel, ce sera son entreprise qui n’existe plus. Début d’un maelström qui l’entraînera, puis « les » entraînera, dans un cheminement initiatique à travers un monde de légendes où tout ce qui sera fut, mais quand et où ?
Allez donc y voir d’un peu plus près.
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Michel MOUTET