Quand on étudie les rapports de De Gaulle avec la constitution de la Cinquième République, l’on se demande si c’est De Gaulle qui permet au système d’exister ou l’inverse. Quarante ans après le départ du général, il est intéressant, au regard d’une astrologie épurée, comme l’est l’Astrologie du Sablier, d’examiner la dialectique des hommes et du système qu’est la dite Constitution de 1958. En effet, cette dialectique nous permettra d’appréhender toute la condition humaine dans sa dimension cyclique, même si le dit système n’est pas calé sur le cycle saturnien qui est l’axe même de notre Astrologie.
Il y a quelque chose d’artificiel dans tout système mais celui-ci peut être suffisamment ingénieux pour se perpétuer en dépit des carences humaines qui sont au cœur même de notre approche astrologique du monde. L’Homo Astrologicus, avons-nous écrit, dans un précédent texte, est un être à éclipse et quand il s’absente, il faut bien trouver un moyen de le remplacer, du moins durant le temps nécessaire. On dira alors que le système prend le relais : on passe en pilotage automatique quand il n’y a plus de vrai pilote dans l’avion. C’est au demeurant ce que l’on doit constater présentement et l’on note que le système fonctionne bel et bien même s’il a ses limites.
On peut dire que le Système est lui-même en dialectique avec l’astrologie et qu’il est même une sorte d’anti ou de contre -astrologie. D’ailleurs, tout dans le système singe l’astrologie, à commencer par les périodicités qu’il instaure mais aussi dans la dynamique sociale qu’il génère et qui ressemble à s’y méprendre à celle qui découle du rapport que les hommes d’autrefois sont parvenus à instaurer avec le cosmos..Quelque part, le système parallèle sonne faux. Mais nous sommes tellement habitués à consommer du faux que nous ne réagissons plus, de la malbouffe des plats cuisinés où l’on ne sait plus ce que l’on mange à l’orchestre où les gens ne s’entendent que par partition interposée.
Selon notre astrologie, il y a alternance des énergies tous les trois ans et demi (soit 7/2). Si l’on prend la liste des présidents de la République élus au suffrage universel depuis 1965, que constate-t-on qui fasse sens au regard de notre cyclicité saturnienne, en tenant compte bien entendu des changements de majorité parlementaire et de premier ministre ? En gros, ce qui ressort, c’est un phénomène de balancier entre la gauche et la droite, la gauche pariant sur le système plus que sur les hommes providentiels, le passage du septennat au quinquennat aura certainement des conséquences car cela rendra la cohabitation plus rare, les élections législatives n’étant plus décalées avec les présidentielles. On se demande comment un changement va s’opérer en 2015 alors qu’aucune élection majeure n’est prévue, à moins d’une dissolution comme en 1997…
Les grands moments de la gauche sous la Ve République sont Mai 68 suivi de la chute de De Gaulle l’année suivante, 1981 et 1988 (élection de Mitterrand), 1997 (Jospin premier ministre de cohabitation), 2012.(élection d’un deuxième président de gauche, Hollande).
Les grands moments de la droite furent 1965 (De Gaulle élu au suffrage universel), 1978 (échec de la Gauche aux législatives sous Giscard) 1986 (Chirac premier ministre de cohabitation), 1993 –(Balladur, premier ministre de cohabitation), 2002 (la gauche absente au second tour), 2007 (Sarkozy). Cela alterne en gros tous les trois-quatre ans. Ce qui nous intéresse, c’est la statistique.
Un des cas les plus atypiques est l’élection de Valéry Giscard d’Estaing en 1974, au lendemain de la mort de Pompidou, au bout de cinq ans seulement. Saturne est en position disjonctionnelle, en cancer, comment se fait-il que la Gauche ne l’ait pas emporté ? C’est ainsi, pensons-nous, que l’astrologie peut contribuer à la recherche en sciences politiques..C’est un peu l’exception qui confirme la règle si ce n’est que la victoire de VGE aura été d’extrême justesse, avec 425.000 voix d’avance face à Mitterrand… Il ne rééditera pas cette performance sept ans plus tard.
Un autre cas qui fait quelque peu problème concerne la conjonction de 1971 qui aurait du être favorable à la Droite. En fait, Jacques Chaban-Delmas était premier ministre à l’époque et avait auprès de lui Jacques Delors, père de Martine Aubry et dont on sait quel sera le destin à gauche par la suite, autour de l’idée de « Nouvelle Société », ce qui allait par la suite provoquer un rejet du premier ministre…
La règle de base est dans les grandes lignes la suivante : un résultat s’inverse au bout de trois-quatre ans et se reproduit au bout de 7 ans.
Nous dirons que les astres favorisent la Droite, c’est-à-dire que le système astrologique introduit une dynamique particulière d’un leader charismatique.
L’éclipse du dispositif astrologique – en phase disjonctionnelle- conduit à se plier à un programme préétabli rappelons le Programme Commun de la Gauche dans les années 1970 et au début des années 1980- à s’engager sur un catalogue de mesures.
Pour en revenir à nos propos initiaux, la période actuelle est très respectueuse des règles, des engagements car c’est cela qui confère actuellement la légitimité et non la qualité des hommes. Ce qui compte, nous dit-on, c’est que chacun joue le rôle qui lui a été imparti, de haut en bas de la hiérarchie gouvernementale. Nombre de ministres sont des élus locaux n’ayant pas une envergure nationale et encore moins internationale, sublimés par l’onction électorale, à commencer par le Premier Ministre. Tout se passe comme si le système et le programme constituaient l’élément central par rapport auquel tout le reste serait contingent.
Comme nous le disions plus haut, l’avenir semble assez préoccupant, étant donné que la soupape de sécurité des élections législatives au bout de cinq ans ne pourra pas jouer sauf à envisager des élections législatives anticipées (comme il y en eut en 1968 et en 1997), ce qui serait une façon de contourner le verrouillage du quinquennat auquel la classe politique s’est condamnée. Ce que l’on peut raisonnablement annoncer, c’est le fait que le système va révéler à terme son insuffisance et sa rigidité, des mouvements considérables vont s’organiser autour de leaders qui vont déborder les clivages traditionnels et qui pour l’instant sont encore en période de latence – ce qui était le cas du gaullisme par exemple et d’un certain centrisme/. On risque ainsi de parvenir à une crise des institutions du fait même de la réforme du quinquennat. Nous prévoyons un clash politique majeur entre les institutions et la dynamique astrologique, entre la copie et l’original, d’ici deux ans et demi environ, au début de 2015, donc bien avant l’échéance de 2017. Bien évidemment, ce qui se passe en France est marqué par ce qui se passe à l’étranger et singulièrement en Europe. Un reclassement important est à prévoir concernant la zone euro à ce moment là, nous allons vers une crise systémique, avec la conjonction à venir de Saturne avec Antarés…
Jacques HALBRONN