Le Mystère de Valensole – La Bête à nouveau localisée.
Aperçue par trois personnes en octobre sur le plateau entre Puimoisson et Valensole, elle se fait plutôt discrète
Cette panthère, on en a tellement parlé ces derniers mois, que tout le monde croit la voir. Chaque fois qu’ils aperçoivent quelque chose de noir, ils pensent que c’est elle », commente ce Valensolais. Mais il y en a qui l’ont vraiment vue. Et ceux-là, c’est pas des fadas ! » Il y a donc ceux qui l’ont vue. Ceux qui croient l’avoir vue. Et ceux qui affirment l’avoir vue et qui se rétractent rapidement dès que les questions se font un peu pressantes.
Dans le secteur de Valensole où elle a été localisée fin septembre – début octobre (après son séjour estival dans la vallée de l’Asse entre juin et septembre), tout le monde joue le jeu. À commencer par les 300 chasseurs – à qui Daniel Taix, président de la société de Saint-Hubert, a demandé de signaler sa présence et de ne pas la tuer -, les gendarmes, et le maire, tous chargés de faire remonter l’information en préfecture.
Car le préfet Michel Papaud prend cette affaire très au sérieux. Début septembre en effet , il a mandaté l’ONCFS pour examiner toutes les pistes et tenter de capturer l’animal vivant.
Près de Valensole
D’Oraison à Valensole, en passant par Mézel, beaucoup sont à l’affût. Comme cet automobiliste qui a déclaré l’avoir aperçue mardi 23 octobre en fin de matinée, dans un champ jouxtant la RD15, entre Oraison et Valensole, à hauteur de la campagne « La Colle ».
Selon ce témoin, pas très catégorique puisqu’il a observé à une centaine de mètres « un truc un peu suspect qui ressemble à la panthère », l’animal était « semi-couché ou assis au milieu du champ, à une dizaine de mètres à droite d’un arbre mort ». Il s’est arrêté, s’est approché à une vingtaine de mètres, jusqu’à ce qu’elle fasse demi-tour et s’éloigne sur 4 à 6 mètres avant de disparaître. Il ne l’a pas vue de profil. Dommage, car sa queue, aussi longue que son corps, reste un précieux indicateur.
Sur les indications de ce témoin, qui souhaite garder l’anonymat, les gardes de l’ONCFS ont examiné le champ, et plus particulièrement le périmètre autour de l’arbre mort. Ils ont relevé dans la terre fraîchement retournée quelques empreintes de 5 à 6 cm — tout de même ! -, sans griffes, et ont conclu à la présence… d’un « gros chat sauvage noir ». Comme chaque fois depuis fin juin.
« Tous les gens qui pensent l’avoir vue ont décrit un animal bas sur pattes, raconte un Valensolais. Un vieux monsieur a cru la voir à la tombée de la nuit en train de courir après un lapin ».
Puis, il y a ceux qui sont formels, à l’instar de Patrick Demol, chauffeur poids lourds domicilié à Valensole : « Ce que j’ai vu n’était pas un gros chat » , assure-t-il. Début octobre, il parcourt une piste pour livrer de l’engrais dans une ferme des environs des Ubacs d’Asse. Il est 12 h 30, personne ne circule entre Le Grand Camp clos et La Dauphine, peu après l’embranchement pour Brunet. Soudain la voilà à 30 mètres, au milieu du champ de gauche.
« La remorque fait beaucoup de bruit, j’ai dû la surprendre. Elle était totalement à découvert, dans le restouble. Elle a eu peur. Elle s’est mise à courir et a traversé la route devant moi à une vingtaine de mètres, pour aller s’abriter dans le bois, raconte-t-il. Je ne sais pas si elle courait à pleine vitesse mais je n’ai même pas eu le temps d’envoyer la main sur mon appareil photo. Tout s’est passé très vite », poursuit Patrick Demol, qui se souvient que l’animal était très long.
« Ça ne peut pas être un chat, c’est sûr. J’espère qu’ils arriveront à l’attraper. Si elle chasse le lapin, c’est pas grave, elle ne fait pas de mal. À mon avis ça ne risque rien pour l’homme, elle est craintive. Je marche, je fais du vélo, j’y pense parfois. Ça me ferait plaisir de la revoir, ça n’arrive qu’une fois dans sa vie. C’est vraiment un bel animal ».
Débusquée par ses chiens à 3 mètres devant lui
Ce chasseur de Puimoisson l’a croisée lui aussi, il y a plus d’un mois. À trois mètres. Il chassait le faisan et le perdreau avec un ami. Ce sont ses chiens d’arrêt qui l’ont débusquée, dans un vallon près du lieu-dit « Le Pas de Laval ».
« Les chiens ont marqué mais n’ont pas aboyé. J’ai compris qu’il y avait quelque chose de bizarre. On s’est approchés et il y avait la panthère. Elle est maiiiigre ! Elle a faim la bestiole, elle ne doit pas manger tous les jours comme il faut », déplore-t-il.
Les marcassins ? « Essayez d’en attraper un s’il y a la mère à côté ». Les lapins ? « Il faut qu’elle en « agante » un. Une panthère se nourrit plus à l’affût qu’à l’attente. Alors elle attend, mais si le lapin sent qu’il y a embrouille, il ne sort pas, analyse ce chasseur. C’est pour ça qu’on la voit un peu partout. Si elle avait trouvé un coin où il y a à manger, elle y serait restée. »
Ses chiens n’ont même pas aboyé. « Ils ont eu peur, ils sont restés à distance raisonnable. Elle devait dormir dans le buisson et nous, on lui est tombés dessus. Elle s’est éclipsée discrètement. Elle, elle est passée tranquillement entre mon collègue et moi. Ce n’est pas une gosse bête, elle doit faire une quinzaine de kilos ».
Ce chasseur ne pense pas que le félin soit mort de faim. « Elle se fait discrète : si des chiens lui ont couru derrière, ça doit pas trop lui plaire ».
Marie-France Bayetti – Source La Provence
(Voir aussi Le retour du Bigfoot et le retour du Kraken)