L’ALCHIMIE une Tradition vivante
Il ne pouvait pas être un Numéro Spécial sur l’Alchimie – en tout cas tel que nous le concevons – sans que bien sûr soit évoqué dignement la figure tutélaire de Fulcanelli ! Mais de quel Fulcanelli parlons nous… ? Puisqu’il en apparaît quasiment un tous les trois mois sous un nouveau patronyme ! À croire que Fulcanelli, « l’Adepte aux mille visages », comme à la fête foraine, se reflète sans cesse dans un labyrinthe infini en forme de palais des glaces… ! Est-ce un hasard circonstancié ou bien un jeu de miroirs volontaire de la part de l’Adepte… ? Et quels sont les auteurs contemporains qui se laissent prendre benoîtement à un tel miroir aux alouettes ? Où se trouve donc Fulcanelli, l’Adepte facétieux qui se joue de nous avec autant de facilités… ? Il fallait bien un historien de l’Alchimie comme Jean Artero pour se pencher à merveille sur cet imbroglio de noms dont la liste démesurée ne cesse de s’étendre en permanence et surtout pour nous permettre de revenir à peu plus de raison… Jean Artero dans son ouvrage « Fulcanelliana » – Petit guide hermétique consacré à la biographie de Fulcanelli – reprend à zéro « l’affaire Fulcanelli » et nous emmène à reconsidérer brillamment chaque thèse d’auteur, une à une, comme une enquête policière à charge et à décharge. Absolument toutes les pistes sont abordées, et ce sans aucune concession. Pour une fois, à rebours de toutes les thèses évoquées, dans ce livre captivant de bout en bout Jean Artero s’engage résolument, il ne nous propose pas, bien heureusement, un patronyme de plus à ajouter à la longue liste des Fulcanellis possibles, mais en réalité nous dit en quoi et pourquoi il ne peut être tel ou tel…
« Chroniques de Mars » No 23, avril 2017 – Numéro Spécial Alchimie.
« La mort, transformation nécessaire, mais non pas anéantissement réel, ne doit pas affliger. L’âme, libérée du fardeau corporel, jouit, en plein essor, d’une merveilleuse indépendance toute baignée de cette lumière ineffable, accessible seulement aux esprits purs.
Les phases de vitalité matérielle et d’existence spirituelle se succèdent les unes les autres, d’après les lois qui en régissent le rythme et les périodes.
L’âme ne quitte son corps terrestre que pour en animer un nouveau. Le vieillard d’hier est l’enfant de demain. Les disparus se retrouvent, les égarés se rapprochent, les morts renaissent.
Et l’attraction mystérieuse qui lie entre eux les êtres et les choses d’évolution semblable, réunit à leur insu ceux qui vivent encore et ceux qui ne sont plus.
Il n’y a point, pour l’initié, d’absolue séparation, et la seule absence ne peut lui causer de chagrin. Ses affections, il les reconnaîtra aisément, quoique revêtues d’une enveloppe différente, parce que l’esprit, d’essence immortelle et doué d’éternelle mémoire, saura les lui faire discerner. »
Fulcanelli, Les Demeures Philosophales, Pauvert, 1965.
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« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. » La parole biblique conserve de nos jours toute sa résonance, dont la Table d’Émeraude, credo des alchimistes, semble bien se faire l’écho venu du fond des âges, et alors même que les spéculations de la science officielle sur un prétendu « big bang », supposé avoir soudainement animé une incertaine « soupe primitive » composant notre univers à l’origine, sont actuellement battues en brèche.
De nos jours encore, cette prétention dite scientifique à expliquer l’univers et ses débuts reste problématique, et est en bonne partie, pensons-nous, la cause du regain d’intérêt qu’il est aisé de constater dans le monde pour l’alchimie, science de la Vie et de la Création, cette véritable biologie qui nous paraît porter l’explication génuine de ce qui a été, est et sera.
« Car cette très riche matière, déclare Henri de Linthaut en son Commentaire sur le Trésor des Trésors, comprend en soi le mystère de la Création du Monde, et des grandeurs et merveilles de Dieu ; étant un vrai soleil, donnant lumière, pour certains, aux choses ténébreuses » (Eugène Canseliet, in préface à la deuxième édition des Demeures Philosophales de Fulcanelli, Omnium Littéraire, 1960).
Et du même Canseliet, cette fois dans sa troisième préface au Mystère des Cathédrales fulcanellien (Pauvert, 1964) :
« Qu’est-ce donc que l’alchimie pour l’homme, sinon, très véritablement, issus d’un certain état d’âme qui relève de la grâce réelle et efficace, la recherche et l’éveil de la Vie secrètement assoupie sous l’épaisse enveloppe de l’être et la rude écorce des choses. Sur les deux plans universels, où siègent ensemble la matière et l’esprit, le processus est absolu, qui consiste en une permanente purification, jusqu’à la perfection ultime. »
D’où son caractère de science sacrée, puis d’art royal, dont en dépit du dogme rationaliste qui prévaut encore dans nos universités, séduit de plus en plus la jeunesse du monde, et dont les représentants continuent plus que jamais de distiller et répandre le message salvateur.
De ces représentants que l’on veut méconnaître pour ne pas avoir à les comprendre, quitte à les contester, l’alchimiste français Fulcanelli est sans aucun doute le porte-parole le plus éminent.
Il est très certainement l’alchimiste contemporain le plus traduit dans le monde, non seulement dans la plupart des langues occidentales, comme récemment en suédois, mais aussi en japonais.
Ces deux œuvres actuellement parues, Le Mystère des Cathédrales (Jean Schemit, 1926 pour l’édition originale) et Les Demeures Philosophales (Jean Schemit, 1930, toujours pour l’édition originale) connaissent donc un engouement exceptionnel et on ne peut s’étonner, dans ces conditions, qu’un certain nombre d’ouvrages leur ait été consacrés, ainsi qu’à leur auteur. Lesquels ouvrages se succèdent actuellement à un rythme qui s’accélère…
En tenant compte des parutions les plus récentes, nous en avons dénombré une vingtaine environ, et même plus, en particulier si l’on veut bien considérer que certains « fulcanellistes » ont produit plusieurs travaux successifs sur le sujet. Pour faciliter la tâche de nos lecteurs, nous avons choisi d’en rendre compte tout simplement par ordre alphabétique d’auteurs.
Guy Bechtel a écrit en 1974 un intrigant petit mémorandum dactylographié intitulé Entretien avec E. Canseliet sur Fulcanelli, immédiatement suivi d’un second : Le mystère Fulcanelli. Ces documents privatifs, initialement tirés à trois exemplaires seulement, ne sauraient être considérés comme faisant partie des ouvrages publiés, en dépit du fait qu’ils ne doivent pas être ignorés. On peut en consulter l’intégralité à la Bibliotheca Hermetica d’Amsterdam (Pays-Bas), et Le mystère Fulcanelli est inclus dans Les grands livres mystérieux du même auteur (Retz, 1974).
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Il en est de même encore, mais pour des raisons différentes, de la thèse de Pierre Pelvet sur L’alchimie en France dans la première moitié du XXème siècle (troisième cycle de doctorat en philosophie, faculté des lettres de l’université de Paris-X Nanterre, 1980). C’est bien dommage, car ce mémoire universitaire est hélas à ce jour un des rares, voire le seul, où l’œuvre de Fulcanelli est vraiment abordée. Certes, notre étudiant d’alors a sans doute tort de considérer que notre anonyme était en réalité François Jollivet-Castelot (1874-1937), président de la Société alchimique de France. Mais surtout, son remarquable travail…
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FULCANELLIANA // TABLE des MATIÈRES // I – Les de LESSEPS par Jean-Claude Allamanche – II – FULCANELLI par Bernard Allieu & Bernard Lonzième – III – Carlos de BOURBON par Javier Corzo Sanchez – IV – Camille FLAMMARION par Frédéric Courjeaud – V – Albert Cochon de LAPPARENT par Christophe De Cène – VI – Jules VIOLLE par Johan Dreue – VII – Pierre DUJOLS par Geneviève Dubois – VIII – FULCANELLI par Roger Facon – IX – Paul DECŒUR par Filostène – X – Albert Cochon de LAPPARENT par Jacques Grimault – XI – Paul DECŒUR par Walter Grosse – XII – Alphonse JOBERT & Pierre DUJOLS par Richard Khaitzine – XIII – FULCANELLI par Leo Krugerman – XIV – Gustave EIFFEL par Cédric Mannu – XV – Paul DECŒUR par Nicodème – XVI – FULCANELLI par Luis Miguel Martinez Otero – XVII – FULCANELLI par Kenneth Rayner Johnson – XVIII – Jules VIOLLE par Patrick Rivière – XIX – Julien CHAMPAGNE par Evelyne Segaud.
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Jean ARTERO – Les Chroniques de Mars numéro 23, avril 2017 – Extraits du livre de Jean ARTERO : FULCANELLIANA
Thierry E. GARNIER // Georges Llabrès – Disciple d’Eugène Canseliet #1
Thierry E. GARNIER // Georges Llabrès – Disciple d’Eugène Canseliet #2
Georges LLABRES // Pratique de la Voie Alchimique # Hors d’Œuvre
Georges LLABRES // Pratique de la Voie Alchimique # L’Œuvre au Noir
Georges LLABRES // Pratique de la Voie Alchimique # L’Œuvre au Blanc
Georges LLABRES // Pratique de la Voie Alchimique # L’Œuvre au Rouge
Georges LLABRES // Le four de la GRANDE COCTION selon les plans d’E. Canseliet
Georges LLABRES // « AXËL ou l’Axe du SOLEIL » – Documents inédits d’E. Canseliet
Georges LLABRES // Le Ciel Astrologique lors de la Transmutation alchimique de 1922
Thierry E. GARNIER // Roberto MONTI (20 mai 1945-29 novembre 2014)
Gerardina A. MONTI // Roberto MONTI et le « Monti Process »
Roberto MONTI // L’Alchimie est une science expérimentale #1
Roberto MONTI // L’Alchimie est une science expérimentale #2
Roberto MONTI // Photographies d’une Transmutation Alchimique du Mercure en Or
Roberto MONTI // Le Grand Bluff d’Albert Einstein #1
Roberto MONTI // Le Grand Bluff d’Albert Einstein #2
Jean ARTERO // FULCANELLI – L’Adepte invisible – Interview #1
Jean ARTERO // FULCANELLI – L’Adepte invisible – Interview #2
Jean ARTERO // « FULCANELLIANA » – Etude critique des ouvrages publiés sur Fulcanelli #1
Jean ARTERO // « FULCANELLIANA » – Etude critique des ouvrages publiés sur Fulcanelli #2
François TROJANI // L’Alchimie des Rose+Croix
François TROJANI // Hermétisme & Alchimie
Frédéric GARNIER // Une photographie inédite de Charles de Lesseps
Frédéric GARNIER // ALCHIMIE – Ce qu’en disent les Adeptes
Roger BOURGUIGNON // De l’art du potier à la fabrication de creusets alchimiques
Cédric MANNU // Un manuscrit inédit d’Eugène Canseliet – « La Table d’Emeraude »
Bernard CHAUVIERE // « Aperçus alchimiques »
Henri BOUASSE // La question préalable contre la Théorie d’Einstein
THESAVRVS // Adam – Adepte – Aigles – Alchimie – Alchimiste – Argyropée – Assation – Athanor – Chrysopée – Coupellation – Cyliani – Élixir- Élixir de longue vie – Eugène Canseliet – Philalèthe – Fulcanelli – Gnose – Grand Œuvre – Lavures – Macrocosme – Magnum Opus – Mercure – Microcosme – Nicolas Flamel – Œuvre au noir – Œuvre au blanc – Œuvre au rouge – Or – Panacée – Paracelse – Philosophie Hermétique – Pierre Philosophale – Poudre de projection – Régule – Rémore – Soufre – Sublimations – Table d’Emeraude – Teinture – Terre adamique – Transmutation – Unobtainium – Vitriol – voie de l’Antimoine – voie du Cinabre //