De tous temps, les antiques courants initiatiques ont toujours célébré le Feu-Principe assimilé au Verbe et à la Lumière personnifiée. Entre Histoire et Tradition, Patrick Berlier, traversant le Jourdain et reprenant son bâton de pèlerin, nous invite à le suivre sur les traces des deux Saints Jean dans cet ouvrage flamboyant où les deux figures bibliques : l’Évangéliste, « l’apôtre que Jésus aimait », et le Baptiste dit « le Précurseur », sont tous deux identifiés en tant que symboles de la Connaissance et de l’Amour, aux Portes solsticiales, Jean Baptiste, au solstice d’été, et Jean l’Évangéliste au solstice d’hiver…
SAINT JEAN BAPTISTE
ENTRE HISTOIRE ET TRADITION
Tous les saints sont normalement fêtés au jour anniversaire de leur mort, tout au moins à sa date présumée. Saint Jean Baptiste n’échappe pas à cette règle et la commémoration de sa mort fait l’objet d’une fête le 29 août. Mais il est le seul saint qui soit honoré aussi au jour anniversaire de sa naissance, comme c’est le cas pour Marie et Jésus, car comme eux, selon la croyance chrétienne, sa venue au monde a résulté d’un événement extraordinaire, démontrant la puissance de Dieu. Voici ce qui est relaté par l’Évangile selon saint Luc, le seul à narrer les jeunes années de saint Jean Baptiste, évoquant tour à tour sa conception miraculeuse, la grossesse de sa mère, sa naissance et sa jeunesse.
Depuis longtemps, Zacharie, grand-prêtre du Temple de Jérusalem, priait Dieu de lui donner un fils. Son épouse Élisabeth était déjà avancée en âge et sans enfant, et dans la société judaïque de l’époque la stérilité d’une femme était un sujet d’opprobre. Or Dieu entendit Zacharie, car voici qu’un jour l’archange Gabriel lui apparut. Le prêtre en fut très effrayé, mais l’archange lui annonça :
« Sois sans crainte, Zacharie, parce que ta prière a été exaucée, et ta femme Élisabeth enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jean. Et tu auras joie et allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur, et il ne boira ni vin ni boisson forte, et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère, et il ramènera de nombreux fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu. Et lui-même marchera avec l’esprit et la puissance d’Élie pour ramener les cœurs des pères vers les enfants et les indociles à la prudence des justes, pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé. »
Évangile selon saint Luc, 1, 13 – 17
Par cette longue tirade, Gabriel présentait toutes les caractéristiques futures de Jean Baptiste – dont certaines sur lesquelles nous reviendrons. En particulier son rôle de préparateur était déjà bien fixé. Comme Zacharie mettait en doute les paroles de l’archange, Gabriel le réduisit au silence, et le prêtre fut dans l’impossibilité absolue de parler, jusqu’aux premiers jours de son fils. Gabriel, nom qui en hébreu signifie force de Dieu, est selon la tradition judaïque l’un des sept anges dits « anges de la face », qui se tiennent et entrent devant la gloire de Dieu, car ils forment l’échelon supérieur de la hiérarchie céleste. Gabriel apparaissait déjà dans l’Ancien Testament. Le Livre de Daniel raconte comment le prophète Daniel eut la vision du bélier et du bouc, qu’il ne parvenait pas à comprendre. La voix de Dieu se fit entendre et dit :
« Gabriel, fais comprendre à celui-ci la vision. »
Livre de Daniel, 8,16
Un peu plus tard, l’archange réapparut à Daniel :
« Je parlais encore en prière, quand l’homme Gabriel, que j’avais vu en vision au commencement, s’approcha de moi d’un vol rapide, au temps de l’oblation du soir. »
Livre de Daniel, 9, 21
Six mois après l’annonce à Zacharie, l’archange Gabriel apparut à Marie, à une date que l’Église a fixé au 25 mars comme nous l’avons expliqué. Les Évangiles ne disent rien des origines de la jeune fille, il faut pour cela faire appel à la tradition plus ou moins légendaire véhiculée par l’Évangile apocryphe de Jacques, reprise et complétée par les hagiographes. Marie était la fille de Joachim et Anne qui, alors qu’ils n’étaient encore que fiancés (selon l’une des versions), avaient conçu Marie d’un simple et chaste baiser, sans relation charnelle, donc sans commettre le péché de chair. Pour cette raison, on a donné à Marie, à partir du XVIe siècle, le titre « immaculée conception ». Cette expression ne désigne pas la conception virginale de Jésus – contrairement à une idée reçue trop répandue, fondée sur une interprétation simpliste – mais bien la conception merveilleuse de la future mère de Jésus. Toujours selon la tradition, Marie fut élevée parmi les vierges du Temple de Jérusalem. Lorsqu’elle atteignit l’âge de quatorze ans, le grand-prêtre Zacharie convoqua tous les descendants de David non mariés afin de trouver parmi eux un époux pour Marie. Seul celui dont la baguette refleurirait en serait digne. Joseph, un charpentier natif de Bethléem, était déjà âgé mais il fut le seul dont la baguette avait refleuri, et la colombe de l’Esprit Saint descendit du ciel pour se poser sur elle.
Avant que leur mariage ne fût célébré, l’archange Gabriel apparut à Marie. Il lui annonça qu’elle donnerait naissance à un enfant qui serait le Fils de Dieu. Ses mots sont très semblables à ceux de l’annonce faite à Zacharie :
« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Et voici que tu concevras et enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. »
Évangile selon saint Luc, 1, 30 – 31
Contrairement à Zacharie, Marie ne douta pas ; elle se permit seulement de demander comment elle pourrait concevoir un enfant sans avoir connu d’homme, c’est-à-dire en étant vierge. Gabriel lui expliqua que cela se ferait par l’intervention de l’Esprit Saint, et, pour achever de la convaincre, il lui apprit la nouvelle concernant la grossesse d’Élisabeth :
« Voici qu’Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu’on appelait la stérile ; car rien n’est impossible de la part de Dieu. »
Évangile selon saint Luc, 36 – 37
Marie et Élisabeth étaient parentes, dit Luc ; la tradition précise qu’elles étaient cousines, leurs mères respectives Anne et Hismérie étant sœurs, toutes deux filles de Stollanus et Émérencie. On ne sait pas grand-chose de ces personnages, qui doivent sûrement plus à la légende qu’à l’histoire, ce qui n’empêche pas l’Église de considérer Émérencie comme une sainte pour son rôle de génitrice d’une lignée merveilleuse, car la tradition a fait d’elle l’arrière grand-mère commune à Jésus et aux deux saints Jean (voir le tableau généalogique dressé par nos soins).
Sans être vieille au sens au sens littéral du mot, Élisabeth était sans doute déjà bien âgée pour avoir un enfant. Dès qu’elle apprit cette nouvelle, Marie décida de se rendre chez sa cousine. On comprend qu’avec sa générosité et l’énergie de sa jeunesse, Marie pensait pouvoir apporter de l’aide à Élisabeth, pour qui cette fin de grossesse risquait d’être pénible. Leur rencontre, qui eut donc lieu après l’Annonciation mais avant la naissance de Jean Baptiste, est célébrée sous le nom de Visitation. Elle a été fêtée pendant très longtemps le 2 juillet, date qui n’était guère logique puisque postérieure à la naissance de Jean le 24 juin. Aussi depuis 1960 l’Église a déplacé cette fête à la date du 31 mai, qui cadre mieux avec le postulat du 25 mars comme date de l’Annonciation. C’est apparemment après leur mariage – dont la date n’a pas été retenue par la liturgie chrétienne – que Marie et Joseph se rendirent auprès d’Élisabeth.
Dès qu’il entendit sa mère saluer Marie, le futur Jean Baptiste tressaillit et se retourna dans le sein d’Élisabeth. Il était pourtant encore à l’état de fœtus, au huitième mois de sa vie intra-utérine si la rencontre a bien eu lieu le 31 mai. Mais dans la pensée chrétienne, l’âme éclot dans l’être humain dès sa conception. Selon cette notion, Jean Baptiste possédait donc déjà une âme bien formée. C’est elle qui a senti la présence du fils de Dieu. D’autre part, Jean était « rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère », selon ce qu’avait dit Gabriel à Zacharie à propos de son fils à naître (Luc, 1, 15). Les chrétiens considèrent que Jean Baptiste fut saint avant même de naître.
Élisabeth comprit donc que sa cousine Marie allait donner naissance au Sauveur. La future mère de Jésus resta pendant trois mois auprès d’Élisabeth, ce qui signifie, bien que Luc ne le précise pas, qu’elle assista à la naissance de Jean Baptiste, qu’elle le prit sûrement dans ses bras et le dorlota, comme une femme le fait habituellement avec un bébé, qui plus est une femme enceinte.
Lors de la circoncision de son fils, Élisabeth insista pour lui donner le nom de Jean, bien qu’aucun membre de sa famille n’eût porté ce nom. On demanda l’avis de Zacharie, toujours muet. Celui-ci écrivit sur une tablette : « Jean est son nom ». Aussitôt il recouvra la parole, et se lança dans un cantique d’actions de grâce qui constitue une véritable prophétie de la mission future de son fils :
« Et toi, enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; car tu marcheras devant le Seigneur pour préparer ses chemins, pour donner à son peuple la connaissance du salut par la rémission des péchés ; grâce aux sentiments de miséricorde de notre Dieu, par lesquels va nous visiter l’Astre levant d’en haut » (Luc, 1, 76 – 78).
Sous la plume de Luc, rapportant les paroles de Zacharie, ou précédemment citant celles de Gabriel, le mot Seigneur désignait Dieu, le Yahvé des anciens, Dieu le Père, pour qui Jean devrait préparer les chemins et un peuple bien disposé. Le terme Seigneur n’était pas encore employé pour le Messie, ici désigné par la formule « l’Astre levant d’en haut ». Bien que Luc ne le précise pas, ces versets constituent une première allusion à deux passages de l’Ancien Testament, les prophéties d’Isaïe et de Malachie, dont voici les citations :
« Une voix crie : dans le désert préparez le chemin de Yahvé, aplanissez dans la steppe une chaussée pour notre Dieu. »
Livre d’Isaïe, 40, 3
« Voici que j’envoie mon messager, pour qu’il prépare le chemin devant moi »
Livre de Malachie, 3, 1
Jean Baptiste, parvenu à l’âge adulte, reprendra la première citation lorsque les prêtres le questionneront à son sujet. Mais n’anticipons pas. L’Évangile selon saint Luc dit ensuite que Jean passa sa jeunesse dans des endroits déserts. On peut supposer qu’il perdit ses parents alors qu’il était encore très jeune. « Il croissait, et son esprit se fortifiait », dit encore Luc (1, 80). Il fut probablement élevé et instruit dans une communauté d’Esséniens dans le désert de Judée. La doctrine des Esséniens constituait l’un des nombreux courants religieux de l’époque. Leur rituel et leur règle de vie ont formé les prémices du monachisme. Mis à l’écart de la société judaïque, les Esséniens se replièrent vers des zones inhabitées, comme à Qumran en bordure du désert de Judée. Ils disparurent en 70, lorsque l’empereur romain Titus balaya littéralement la Palestine, mais en ayant eu le temps de mettre à l’abri leurs précieux manuscrits, découverts fortuitement en 1947.
Tous les évangélistes racontent la suite de l’histoire de saint Jean Baptiste, et ses dures conditions d’existence. Il vivait en ermite dans le désert, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage. Ses seuls vêtements étaient un manteau en poil de chameau, et un pagne de peau – ou une ceinture de cuir, selon les traductions – passé autour des reins, habits qu’il avait sans doute lui-même confectionnés. Il passa ainsi de nombreuses années. Puis un jour, que les indications historiques de Luc permettent de situer en l’an 28 de l’ère chrétienne, la parole de Dieu parvint à Jean dans le désert, et il vint s’installer sur le bord du Jourdain. Là Jean commença à prêcher :
« Repentez-vous, disait-il, car le royaume des Cieux est tout proche »
Évangile selon saint Matthieu, 3, 2
Il promettait en effet la vie éternelle dans le royaume de Dieu à tous ceux qui se repentiraient de leurs péchés. En cela il fut vraiment le Précurseur du Christ. Il attira des foules nombreuses par son charisme, n’hésitant pas à apostropher vivement ceux qui venaient seulement par curiosité, pour savoir qui était ce baptiseur dont tout le monde parlait, ou en croyant obtenir l’effacement de leurs fautes. Jean, qui accordait seulement leur rémission, comme l’avait annoncé son père, proposait à ceux qui venaient à lui de manifester leur engagement dans une nouvelle vie par un signe de purification. Leurs péchés avoués et remis, c’est dans l’eau que les nouveaux adeptes recevaient le baptême, mot qui vient du grec baptein, plonger dans l’eau, immerger. C’est ainsi que Jean devint le Baptiseur ou le Baptiste.
Jean avait étudié les écrits de la longue suite des prophètes de l’Ancien Testament, qui tous annonçaient qu’un Messie viendrait sauver le peuple d’Israël. Il avait hérité d’eux la Connaissance et la Révélation, mais peut-être était-il en plus, comme tout bon prophète, doué de clairvoyance et de prémonition. Sinon comment aurait-il ressenti la présence du fils de Dieu dans le sein de Marie ? Toujours est-il que, fort de cette certitude que le Sauveur avait dû naître peu après lui, il annonçait lui aussi sa venue. Mais à la différence des prophètes qui l’avaient précédé, lui savait que cet événement était imminent : « au milieu de vous se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas », disait-il en parlant du Messie. Alors il proclamait :
« Pour moi, je vous baptise dans l’eau pour le repentir, mais celui qui vient après moi est plus fort que moi, et je ne mérite pas de porter ses chaussures ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »
Évangile selon saint Matthieu, 3, 11
L’Évangile selon saint Marc cite quasiment la même phrase. Être baptisé avec de l’Esprit Saint signifie recevoir une parcelle de Dieu, selon le dogme de la Trinité qui veut que l’Esprit Saint soit aussi Dieu. Comme dans toutes les croyances religieuses seul Dieu peut donner Dieu, celui que Jean annonçait ne pouvait être que le Fils de Dieu et donc Dieu lui-même.
L’Évangile selon saint Jean ajoute que dès que le baptiseur commença à faire parler de lui, des prêtres et des lévites vinrent de Jérusalem pour l’interroger, et le fait est historique, attesté par les chroniqueurs. C’étaient des Pharisiens, membres d’une communauté dirigée par des docteurs de la Loi, affectant un très grand formalisme religieux. Jean ne refusa pas de répondre, il dit qu’il n’était ni le Christ, c’est-à-dire l’Oint, le Messie, ni Élie, dont le retour était annoncé par les Écritures, ni le Prophète prévu pour précéder le Messie. Comme les prêtres insistaient pour savoir, non qui il n’était pas, mais qui il était, le baptiseur déclara simplement :
« Je suis la voix de celui qui clame dans le désert : redressez le chemin du Seigneur, selon ce qu’a dit Isaïe, le prophète. »
Évangile selon saint Jean, 1, 23
Jean Baptiste faisait référence au fameux verset du Livre d’Isaïe (40, 30). C’est d’ailleurs l’un des premiers exemples d’un passage de l’Ancien Testament cité dans le Nouveau. Ses interlocuteurs ne distinguèrent pas de différence entre ce que Jean venait de dire et ce qu’avait écrit Isaïe, parce qu’oralement il n’y a pas de différence. Pourtant tous les évangélistes qui ont cité les paroles de Jean Baptiste ont décalé une ponctuation, les deux points séparant les deux parties du texte, pour que la citation s’adapte à Jean Baptiste en évoquant sa vie érémitique dans le désert. Comparons les deux textes :
« Une voix crie : dans le désert préparez le chemin de Yahvé » (phrase écrite par Isaïe)
« voix de celui qui clame dans le désert : redressez le chemin du Seigneur » (phrase prononcée par Jean Baptiste)
Les deux points, qui à l’origine étaient avant les mots « dans le désert », ont bien été déplacés après ces mêmes mots dans la nouvelle phrase, ce qui change quelque peu sa signification sans vraiment modifier sa prononciation. L’important est que, par cette citation, Jean Baptiste se présentait bien comme le Précurseur, celui qui était chargé de préparer le chemin du Seigneur. Gageons que ses mots durent plonger les Pharisiens dans un abîme de perplexité.
La renommée de Jean le Baptiseur était telle que Jésus aussi voulut être baptisé par lui avant d’entreprendre son apostolat. Nous aborderons plus loin le sens symbolique qui peut se dégager de de cette démarche. Les quatre évangélistes racontent cet épisode. Les versions de Matthieu, Marc et Luc, les Évangiles dits synoptiques, sont à peu près identiques. Celle de Jean est un peu différente, en éludant le baptême lui-même pour privilégier les prémices de la rencontre entre Jean et Jésus, et en s’attardant ensuite sur ce qui se passa après. L’Évangile selon saint Jean débute d’ailleurs avec le ministère de saint Jean Baptiste, à qui il accorde une grande importance.
Jésus donc, se présenta devant le Baptiste. Les évangélistes n’ont pas rapporté de quelle façon ils ont pris contact l’un avec l’autre. Jean ne pouvait sans doute pas reconnaître Jésus, bien qu’il fût son cousin, car depuis bien longtemps les deux hommes vivaient séparément. Si Jésus et Jean Baptiste se sont côtoyés, ce fut au temps de leur plus tendre enfance, ce que plusieurs peintres ont représenté. Mais selon la pensée chrétienne, Jésus, Fils incarné de Dieu et Dieu lui-même qui sait tout, connaissait Jean. À moins qu’il n’y ait eu tout bonnement quelqu’un pour faire les présentations.
Certains auteurs pensent que Jésus était accompagné par des Esséniens, mais il y a aussi un personnage que l’on peut considérer comme le candidat idéal pour ce rôle. Il s’agit de Jean le futur Évangéliste, qui était alors un disciple du baptiseur, après avoir passé toute sa jeunesse dans l’entourage familial de Jésus. En réalité les trois hommes appartenaient par leurs mères au même rameau familial, et les trois descendaient de l’aïeule Émérencie. On peut aussi imaginer que Jean Baptiste ressentit l’aura particulière de Jésus, comme il l’avait déjà ressentie jadis lorsque Marie enceinte l’avait pris dans ses bras, ou lors de la Visitation. Les artistes ont souvent représenté Jean Baptiste et Jésus avec des visages très ressemblants, voire identiques, comme deux frères, tout simplement parce qu’ils étaient proches parents, et qu’ils étaient tous deux nés d’une intervention divine, les liant comme des frères au sens mystique du terme.
Jésus était venu au monde six mois après Jean, il était donc un peu plus jeune que lui, mais dans la pensée de Jean il était plus âgé, plus fort que lui, car il était le Fils de Dieu, et Dieu lui-même qui existait avant tout. Jésus maintenant avait besoin de Jean pour pouvoir se manifester au monde. Fort de ses pressentiments, Jean refusa tout d’abord de baptiser Jésus :
« » C’est moi, disait-il, qui ait besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens vers moi ! » Répondant, Jésus lui dit : » Laisse faire à présent ; ainsi convient-il que nous accomplissions toute justice. » Alors il le laisse faire. »
Évangile selon saint Matthieu, 3, 14 – 15
Lorsqu’ils sortirent de l’eau une fois le rite du baptême accompli, les cieux s’entrouvrirent et l’Esprit Saint descendit sur Jésus sous la forme d’une colombe, tandis que la voix de Dieu retentissait : « Celui-ci est mon Fils, le Bien-Aimé, qui a toute ma faveur ». Ainsi saint Jean Baptiste eut-il confirmation que (…)
Patrick Berlier – Extrait du livre : La symbolique des deux saints Jean – Arqa édition – K2MARS équinoxe d’automne 2017.
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