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Un ouvrage sur la naissance de la maçonnerie traditionnelle

De l’art de construire l’Arche de Noé à la fonte des métaux par Tubalcaïn ; de l’Égypte ancienne au Temple de Salomon ; d’Hiram, roi de Tyr, à Villard de Honnecourt ; des Compagnons tailleurs de pierres aux chevaliers Templiers ; des Francs-maçons opératifs du XIIIe siècle aux free masons spéculatifs du XVIIe siècle ; de Robert Moray (1608-1673) aux obédiences actuelles si fragmentées en tellement d’aspects dissonants, les légendes se superposent à foison et s’enchevêtrent savamment au point de créer un gigantesque labyrinthe de spéculations… L’auteur, sans vouloir trancher absolument entre la thèse de la transition et la thèse de l’emprunt, donne un aperçu historique et symbolique qui mérite d’être retenu car il permet au chercheur de vérité de croire en la réalité de ses rêves, de penser aussi qu’il existe une voie intermédiaire, une voie supérieure, qui est celle de l’oralité et de la transfiguration des symboles ancestraux en une pratique opérative véritable. Pratique permettant de bouche de maître à oreille de disciple de concevoir une réelle filiation transcendantale où, initiations, éveils de la conscience, recréations du monde des idées, donnent toute leur place aux formes imaginales décrites par Henry Corbin, et ce dans une interface magnifiée qui n’est autre que celle de la Tradition pérenne et de la Parole perdue.


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« La Loi de la jungle ne prescrit jamais rien sans raison. »

Rudyard Kipling

Comme nous l’avons esquissé en cette trop courte intromission, il semble important de tenir compte, dans cette forêt historique, mais aussi métaphysique, d’un filum circonstancié, pour employer le terme consacré par Teilhard de Chardin – fil ténu, aujourd’hui remis en cause – considérant une transmission labyrinthique ininterrompue des bâtisseurs de cathédrales aux maçons spéculatifs contemporains. Pourtant, pour donner un seul exemple, comme le signale à juste raison Jean-Michel Mathonière, et à la différence de ce que veulent faire accroire certains historiens contemporains, l’existence chez les maçons opératifs de pratiques secrètes à caractère initiatique semble bel et bien présente, par exemple en Allemagne, au mitan du XVe siècle. Alors qu’en est-il de la thèse de l’imitation ?

Y aurait-il eu « emprunts » aux sources anciennes, (plutôt qu’une transition lente à partir du XIVe siècle, des corporations de métier vers une graduelle émergence de la franc-maçonnerie spéculative), donnant lieu quasiment ex nihilo à la création, à l’auberge de « L’Oie et du Gril », en 1717, d’un acte fondateur symboliquement silhouetté dans une justification pythagoricienne, et trouvant sa cause première avec l’accession au trône, en 1625, de Charles Ier d’Angleterre ?

Si la question mérite d’être posée, elle ne résout en rien les mystères qui en découlent… Autre réflexion, pourquoi volontairement choisir cette date, marquée par le double 17, signe éminemment évocateur dont saint Augustin nous dit que : « dans le nombre 17, comme dans ses multiples, on trouve un sacrement admirable ».

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Une fois que la lettre aura asséchée l’esprit et qu’une fois de plus les historiens patentés auront, comme de coutume, rétabli toutes les vérités bonnes à dire – c’est leurs rôles – mais aussi achevé leur entreprise de démolition, que restera-t-il, au-delà des nuages, des rituels et des outils compagnonniques de métiers qui pourtant parsèment en abondance, dans le Temple maçonnique, chaque initiation. « La lettre tue, et l’esprit vivifie » nous dit saint Paul – (Seconde épître aux Corinthiens). La rectification absolue de l’Histoire métonymique – et donc de la Pierre – est sans doute à ce prix, faire mieux vivre, encore, les symboles ancestraux pour que meure la croyance dogmatique. « Lux lucet in tenebris ».

Dans chaque être luit sa propre lumière et ses propres ténèbres, et c’est sans doute pour cela que l’oie haut dans le ciel, sous la voie lactée, montre en permanence aux initiés qui le savent l’Étoile polaire qui exprime de toute éternité la présence scintillante du Grand Architecte.

« Il suffit, qu’un homme lève son bras vers les étoiles pour changer, fût-ce de façon infime, l’ordre des constellations », nous dit Raymond Abellio (1907-1986). N’ayons pas crainte (…)

Thierry E. Garnier – Les Chroniques de Mars, Extrait du livre  » – D’où viens-tu ? – D’une loge de saint Jean «  – numéro 25 – 29 septembre 2017.


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