« Les TEMPLIERS sont parmi nous… »
« La proscription des Templiers fut l’ouvrage exclusif de la cupidité et de la vengeance. »
Jean-Paul Bignon (1662-1743) – Bibliothécaire du Roi.
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Il fallait bien l’année 2020, pour se souvenir de ce sept-centenaire qui verra Hélion de Villeneuve venir visiter le commun des mortels. Hélion, le frère protecteur de la petite Roseline des Arcs-sur-Argens.
Elle est toujours bien apprêtée dans sa châsse de verre celle-ci, murmurant à l’oreille de celui qui sait entendre la colère noire des Templiers et le secret de la Pierre Philosophale…
« En Égypte, vint dans la maison d’un orfèvre un homme portant deux tasses d’argent, lequel supplia qu’on lui fondit, et quand elles furent fondues, celui-ci prit de la poudre verte qu’il avait apportée, et en jeta sur l’argent fondu… ; et la poudre fit une grande fumée dans le feu, et ainsi il trouva son argent en pur or, et l’orfèvre pria notre homme de lui apprendre à faire la poudre de la même manière… ».
(Jean XXII – « L’Art Transmutatoire »).
En cette année 1320, le 20 octobre, Jean XXII – le Pape alchimiste – rachète donc au Grand maître des Hospitaliers, Hélion de Villeneuve, le bienaimé du Château de Montfort-sur-Argens, tout l’héritage et les biens des Templiers de Cahors et le remet aux frères Chartreux. – Mais qui se souvient, 700 ans plus tard, de cette histoire peu commune qui a la douleur d’exister seule face à la lune blême ? Et qui pleure encore Jacques de Molay et son bûcher maudit ? Alors, voici une petite vidéo, repostée ce mois-ci sur Youtube (sur la chaîne d’Arqa), pour la resouvenance des martyrs de l’Ordre et pour que continue à croître, contre vents et marée, la Rose d’Or…
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« De tous les ordres de chevalerie, aucun n’eut une destinée aussi extraordinaire que celui de l’ordre des Templiers. Aucun n’eut une telle influence sur la direction du monde, influence qui durera longtemps après sa disparition. »
Victor E. Michelet
ue reste-t-il de cet ordre monastique qui sept siècles plus tard continue à tant émouvoir, à faire parler, à faire écrire ? Jamais chevaliers d’un autre temps n’auront raconté une telle geste magnifique faite de souffrances et de joies, de sacrifices et de peines, aux soleils de Palestine, à une époque de guerres saintes où l’on s’enflammait pour une croix d’étoffe écarlate cousue à même la vie. L’année 2007 a été marquée par une commémoration particulière, celle de l’arrestation des Templiers du royaume de France, sur ordre de Philippe le Bel, le 13 octobre 1307. Ce jour maudit, ce dies nefastus, comme le nommera le théologien et historien allemand Johan J. Ignaz von Döllinger (1799-1890), fut pour certains, férus de ce temps que l’on croit obscur, un attribut mémoriel à s’approprier autrement, dans une époque moderne ou les valeurs de la chevalerie du Moyen Âge sont plus souvent bafouées que mises à l’honneur.
De cette journée, de ce 13 octobre qui marqua l’histoire du monde occidental, pour celui qui se sentit concerné, chacun à sa manière à l’orée de ce XXIe siècle, par petits groupes ou seul, intimement, éclairant une bougie qui voulait dire beaucoup, consacra ou signifia un attachement, une marque commémorative, un signe au-delà du temps, une messe, un symbole d’allégeance ou un acte de filiation, sur des lieux de mémoire ancestraux, là même où sept siècles auparavant des ombres de manteaux blancs frappés de la croix de gueules, animaient les murs sacrés de commanderies aux portes hermétiquement closes aux profanateurs impies…
Le 13 octobre 2007 à Avignon, trente-trois compagnies médiévales venues de toutes parts d’Occitanie, soit plus de six cents participants en costumes d’époque, partirent de l’île de la Barthelasse pour le palais des Papes en une longue procession porteuse d’oriflammes ourlées de fils d’or claquant au mistral de Provence, afin de commémorer à leur manière, l’Ordre disparu.
Au-delà de cette manifestation particulière, il est incontestable que nous assistons depuis une décennie environ, par l’entremise de ce type de fêtes médiévales notamment, mais aussi par toutes sortes de publications récentes concernant l’Ordre des Templiers, mais pas seulement, à une renaissance du Moyen Âge.
Tout est favorable à cet authentique réapparition : le temps, un passé bien présent, l’engouement, l’envie de retrouver des racines oubliées, et pourquoi pas sans doute une forme de spiritualité abandonnée. Ce retour aux sources, à ce Moyen Âge incandescent fait de bûchers rougeoyants sur les places publiques et de livres brûlés, touche aussi, en plus de la dimension diachronique et cela est naturel, tous les domaines des arts appliqués. De la calligraphie enluminée à la musique des cloîtres, des arts de la guerre aux reconstitutions historiques, mais aussi au cinéma, on pense bien sûr au Nom de la Rose, entre autres, et au dernier film de Ridley Scott Kingdom of Heaven, sorti en 2005, et à son héros Balian d’Ibelin.
On évoque également à titre d’exemple, si caractéristique de cette ferveur contemporaine, cette formidable entreprise moderne de pierres et de bois qu’est la construction d’un château-fort du XIIIe siècle selon les techniques d’époque, sur une durée de vingt-cinq années – un projet fou de Michel Guyot sur le site boisé de Guédelon en Bourgogne…
De cette métempsychose du Moyen Age à laquelle nous assistons, l’Ordre des Templiers possède une place de choix, certainement pour les raisons que l’on connaît, qui ont vu à la fois sa création, son apogée, sa gloire et sa perte. Aucun ordre de chevalerie n’a possédé à travers les siècles autant d’éclat que cet ordre là…
Il en est même à se demander, et nous posons la question dans cette étude consacrée aux symboles du Temple, si l’ordre monastique n’est pas en réalité, le symbole lui-même et en soi, de cette renaissance arborée… Empreint de cette connaissance traditionnelle teintée du vivant de nos pères, nous vous convions donc à la suite, à parcourir ce petit film comme l’on part en queste du château de Pellès, celui du roi pêcheur, en toute quiétude, avec l’assurance clémente du chevalier errant.
ARQA éditions // Les Chroniques de Mars » © – 13 mars 2020.
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