Les MAGICIENS du Crépuscule – ITW de J-P MONTEILS

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Les Chroniques de Mars // Sur les deux sous-titres que tu as choisi le premier fait référence à quasiment tous le corpus hermétique traditionnel si l’on veut bien englober, au sens large, également les sociétés initiatiques et leurs textes fondateurs de références, et le second parle d’un « Imaginaire de fin de cycle », ce qui tend à démontrer que nous serions dans un cycle qui touche à sa fin ? – … pour autant cela reste un concept traditionnel et pas une donnée scientifique exacte. Mes questions sur ce point sont les suivantes, pourquoi avoir voulu englober autant de courants initiatiques, sectaires et autres, dans un même livre et pourquoi ne pas se cantonner à certains seulement, car nous avons là un volume très conséquent d’études. D’autres part qu’entends-tu par « Imaginaire de la fin d’un cycle » ?

Jean-Pierre Monteils // Je vais expliquer ma démarche car tout le monde pourrait en effet ne pas comprendre de premier abord le propos du livre. En fait, je suis parti d’une triple problématique très actuelle mais qui me questionnait cependant depuis longtemps.

D’une part la question récurrente et lancinante de l’hypothèse d’un vaste complot mondial (je précise bien un complot à l’échelle de la planète) que l’on trouve de plus en plus évoquée dans les milieux conspirationnistes ou complotistes. Sur d’innombrables sites internet ce thème est exploité ad nauseam prétendant dénoncer le grand complot, le Grand Plan selon les noms que l’on donne à ce supposé projet de conspiration de niveau planétaire (j’insiste sur le niveau d’étendue géographique car c’est important). J’ai passé en revue les différentes pistes explorées par de nombreux spécialistes du complot mais aussi par de compétents complotistes revendiqués. J’ai essayé d’instruire à charge et à décharge pour autant que cela soit possible et en tentant de tenir à distance mes propres préjugés. Pour mille raisons exposées dans le livre mais impossible à détailler ici, je ne suis toujours pas parvenu à comprendre comment cela serait rationnellement réalisable. Je tente d’ailleurs de l’expliquer le plus sincèrement possible.

D’autre part, en même temps qu’ils exposent leur croyance en un complot mondial, les mêmes dévots de ces idéologies de la conspiration, impliquent dans ce plan, les sectes, les sociétés secrètes et autres mouvements ou courants de pensée utilisant plus ou moins le secret ou qui usentd’une discrétion jugés suspectes.Les illuminati, les jésuites, les juifs, les templiers les francs-maçons et autres organisations ou communautés, réelles ou imaginaires y sont largement évoquées. Les extra-terrestres de tout genre y ont leur place. Ce faisant ces auteurs sont logiques avec eux-mêmes et par parenthèse, ils impliquent d’ailleurs tout autant les gouvernements, les entreprises internationales et plus généralement tout ce qui représente une forme d’autorité et de puissance établie. A bon droit je le leur concède, ils mettent en question ce qu’ils nomment le Nouvel Ordre Mondial. Ils oublient en revanche que ce qui a toutes les apparences d’une réalité ne peut en aucun cas être le résultat d’un complot volontaire – ils apporteraient dans ce cas de vraies preuves – mais reste bien le produit de conjonctures hasardeuses et aléatoires. Certaines coïncidences on doit le reconnaître, prennent momentanément une forme donnée qui peut faire illusion et convaincre mais n’est cependant nullement garantie dans le temps.

Autrement dit que l’on me comprenne bien, je ne suis pas en train de dire que ce qui se passe sur la planète terre en termes de ce qui ressemble à une conjonction des pouvoirs financiers, techniques, scientifiques ou politiques en vue de faire consommer les populations, de les contrôler voire de les aliéner de diverses manières, ne serait qu’une illusion ; je dis au contraire que cela est bien réel, que cela existe vraiment mais qu’on est porté si l’on n’y prend garde, à créer des relations de causalité là où il n’y a – parfaitement réelles, troublantes et nombreuses, soyons précis – QUE des corrélations.

Pour notre plus grand inconfort et avec une angoisse certaine, je trouve beaucoup plus préoccupant de constater la mise en concordance d’évènements multiples, semblant aller dans une direction générale commune par de complexes mécanismes incontrôlés et pour l’instant à peu près inconnus, que de pouvoir affirmer avec certitude qu’il s’agît d’un complot planétaire, voulu, dirigé et orienté de volonté humaine.

Je crois que l’on ne peut pas identifier l’adversaire… parce qu’il n’y a pas d’adversaire ! C’est cela qui fait terriblement peur à nos sociétés qui devant l’inconnu, ont absolument besoin de trouver un ou des boucs émissaires, autrement dit de construire un déterminisme à une histoire qui les renvoie à leur impuissance.

Plutôt les pires dictateurs pourvu qu’on puisse les nommer, que le vide et l’absence !

Et c’est ici qu’en observant bien cela, on peut découvrir qui sont les vrais magiciens de ce « crépuscule » qui pourrait advenir.

Cependant, là n’était pas le cœur de mon centre d’intérêt car je le redis, d’éminents chercheurs ont amplement disserté sur ce thème. Et pour recentrer ma réponse, ce livre n’est donc pas un ouvrage sur le seul complot – ce serait se tromper de penser cela – mais bien sur l’impact possible des sociétés secrètes sur un tel complot mondial… si on parvenait à prouver sa réalité !

Le troisième point de la problématique portait sur la question du cycle. On discerne évidemment que tout cela se place dans un vaste climat d’inquiétude générale  dans lequel se distingue très bien une attente, couplée à de grandes lassitudes face à des systèmes de gouvernance qui sont à bout de souffle. D’autres part, le milieu des sociétés initiatiques, comme celui des religions du Livre, développe avec plus ou moins de nuances un discours eschatologique qui repose sur des axes tels que la Tradition primordiale, la recherche de la parole perdue, l’attente du messie ou de son retour, des périodes de temps séquencées (fêtes, rituels divers)… Ces notions étant à leur tour obligatoirement reliées et de façon insistante à celle de cycle et d’éternel retour. Sur ce point, il suffit d’interroger vingt personnes au hasard et elles vous diront que selon elles, nos sociétés arrivent au bout de quelque chose.

Aucunement spécialiste des sciences divinatoires (et même assez réservé à leur égard) j’étais néanmoins interpellé par de multiples autres données telles que certaines prévisions que faisaient depuis deux ans en arrière et surtout dès le début de 2019 plusieurs astrologues de mes relations ainsi que d’autres praticiens.

La pandémie actuelle n’était pas encore advenue lorsque j’entamais l’écriture de ce livre à la fin de l’été 2018. Aujourd’hui, alors que nous ne sommes confinés que depuis quelques semaines, cette notion de cycle et donc de changement paraît s’imposer d’elle – même dans chaque phrase, avec l’antienne répétée à l’envie : « ça ne pourra plus jamais être comme avant ».

Pour autant ni le public, ni les responsables économiques ni les élus, ne paraissent voir avec précision ce que peut recouvrir une telle assertion.

Je ne peux développer ici les diverses mythologies de l’histoire humaine qui placent en leur centre cette idée forte du cycle. Disons simplement que cela va bien plus loin que ce que l’on peut imaginer et à présent que ce livre est écrit et a échappé à son auteur depuis plusieurs mois, je suis libre de m’exprimer en avançant ici que ce qui nous attend pour une année encore au moins sera plus préoccupant et de beaucoup à ce que nous avons vu jusqu’alors. Mais c’est là une autre question que je ne vais pas développer ici car nous sortirions du sujet.

Pour revenir au plus près de la question, il me faut indiquer que j’avais eu l’occasion dans le passé de réagir lors de la parution des rapports parlementaires sur les sectes de 1995 et 1999 contre l’effroyable mélange fait sur ce sujet, consistant à confondre tout et son contraire sans autre critère de discernement que des idéologies non avouées, des croyances non assumées, des intérêts masqués ou des préjugés politiques, philosophiques ou religieux extrêmement discutables.

J’avais pu constater d’ailleurs dès ce moment-là que nombre de ceux qui prétendaient trancher en ce domaine délicat, le connaissaient bien peu. Il en est d’ailleurs majoritairement de même pour les chantres du complot mondial qui glosent de manière souvent consternante sur les soi-disant pouvoirs des sociétés secrètes dont la plupart du temps ils ignorent à peu près tout.

J’ai donc décidé, usant de ce travail antérieur de proposer un examen au fond de ce que pouvait être une secte puis une société secrète. Après un travail de comparaison sur plusieurs siècles entre eux des avis d’auteurs autorisés, une première clarification me semble désormais établie : la secte ça n’existe pas, il n’y a que des dérives et des attitudes sectaires. Le titre de secte n’est jamais attribué ou revendiqué lors de la création de l’organisme qui sera ensuite qualifié comme tel. Ce terme ne vient seulement qu’après que son fonctionnement ait « dérapé ». Et là, bien sûr, tout va dépendre de qui parle et d’où l’on parle. Tous les chercheurs (sociologues, historiens des religions, mythographes, philosophes…) sont désormais d’accord là-dessus et la disparition de la Miviludes en septembre 2019 avec transfert de ses missions à des enquêteurs de police professionnels, clôt au moins ce point. Il aura néanmoins fallu plus de 15 ans.

Notons au passage l’indécrottable entêtement d’un ancien président de cette institution – laquelle ne laisse pas un souvenir impérissable – qui a cependant trouvé le moyen de voir la main des sectes dans sa suppression. C’est dire s’il est difficile de solliciter le simple bon sens quand la raison déclare ainsi forfait !

La deuxième clarification a consisté en une tentative de classement de ces structures ramenées au titre de sociétés secrètes avec toutes les nuances nombreuses et indispensables qui s’imposent, selon leurs buts généraux et leurs fonctions particulières, leur époque et aussi bien d’autres critères. Cela juste pour des commodités de travail car aucun classement de ce genre n’a de validité immuable dans le temps. Déroulant ce plan il m’est très vite apparu ensuite qu’il était également nécessaire d’intercaler quelques points de définition à l’intention du lecteur qui ne serait pas en possession de certains éléments de base en matière religieuse, philosophique ou ésotérique.

Une fois cela fait, il restait à illustrer à travers l’Histoire, le fonctionnement, les échecs et les succès de divers organismes désormais pouvant correspondre aux classements proposés plus haut et cela bien entendu, sous l’angle de leur possible influence ou participation à un éventuel complot mondial. La tentative de démonstration nécessite qu’ils soient en nombre conséquent. Sans aucune ambition d’exhaustivité de nombreux courants de pensée sont donc convoqués dans ces pages parmi lesquels, bien sûr la franc-maçonnerie, la théosophie, le martinisme, la rose-croix mais aussi beaucoup d’autres. Ensuite, ère de l’anthropocène et des catastrophes écologiques l’obligeant, il faut remettre en perspective ce qui se découvre et un certain nombre d’événements mais aussi de connaissances survenues au plus près de nous, en matières scientifiques et techniques. De là, je tire quelques conclusions exemptes de toute prétention d’infaillibilité qui peuvent porter le lecteur à réfléchir et aller plus loin.

(…) @ suivre . . .

LES CHRONIQUES de MARS – Entretien avec J-P MONTEILS – partie 2 #, septembre 2020 ©.

ARQA éditions // «Grand Sondage – Les MAGICIENS du Crépuscule – LA COUVERTURE»

La présentation du LIVRE de Jean-Pierre MONTEILS

Un extrait du LIVRE de Jean-Pierre MONTEILS


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