Samsara

 

Dans le monde d’après des ombres assagies croisaient en silence, à la volée, de drôles de personnages mutiques aux regards luisants et pénétrants- pour quelles raisons ces lumières sombres à l’horizon déclinaient-elles maintenant avec tant d’incidence ? Depuis sa fenêtre grande ouverte, Céleste contemplait la ville qui l’avait vue grandir, impuissante face à cette métamorphose qui s’était opérée en si peu de temps pour l’ensemble des habitants. La peur était probablement le sentiment qui les réunissait tous… enfin tous ceux qui avaient encore une part d’humanité. Ils n’étaient plus que des ombres frôlant les murs de la cité, affolés à l’idée de rencontrer les « autres », individus dénués de tout sentiment, vidés de toute émotion.

L’adolescente n’avait pas de réponses à toutes ses questions. Dans cette fin d’été qui s’annonçait, l’atmosphère encore chaude était traversée par un léger vent venant du haut de la montagne surplombant la ville. Elle tenta de retrouver le halo blanc et brillant qu’elle avait aperçu à son sommet trois jours auparavant, mais n’y voyait plus à présent qu’une traînée lumineuse obscure : la belle lumière s’était transformée en une multitude de points rouge sombre qui s’éteignaient progressivement au fil du temps tels des feux agonisants. Céleste poussa un long soupir, sentant la tristesse l’envahir et alors qu’elle refermait sa fenêtre pour gagner son lit, ne vit pas certaines de ces lumières s’éteindre définitivement dans le crépuscule. Demain, une longue journée l’attendait. Elle partirait vers la montagne pour trouver peut-être les réponses à ses questions.

En l’espace d’un an, la vie avait basculé : beaucoup d’hommes étaient morts, les autres avaient eu à subir d’importantes mutations. Etaient-elles génétiques ou en lien avec ce nouveau monde ? personne n’avait de réponse à ce jour. L’origine du mal avait commencé par un virus fulgurant qui avait parcouru la terre tout entière, ne laissant personne indemne. Pays du Nord comme du Sud, tous les peuples eurent à subir cette pandémie qui avait dévasté et laissé pour mort la moitié de l’humanité. La moitié restante eut à affronter un mal encore plus terrible que le virus : une vague de violence hors norme semblait les contaminer les uns après les autres. L’anarchie régnait en maître, haine et colère s’étaient emparées de certains humains. Plus rien ne les distinguait des animaux. Le chaos faisait la loi depuis plusieurs mois jusqu’à ce jour de printemps… trois jours auparavant.

Du haut de la montagne surplombant la ville à feux et à sang, un vieillard était descendu. C’est ce jour-là précisément que l’adolescente vit pour la première fois la lumière apparaître en haut du sommet. L’homme était seul, sans bagage, portant des habits trop grands pour lui et de vieilles sandales en cuir aux pieds. Il n’avait rien hormis ce sourire incroyablement rayonnant qui l’éclairait en continu. Plus personne désormais ne souriait ni ne riait dans le monde d’après. Pour quelle raison aurait-on eu encore l’envie ou la force d’être heureux ? Les familles avaient été frappées par la mort, les survivants devaient affronter la faim, la maladie. La déchéance physique et mentale planait dans cette atmosphère apocalyptique. Les humains avaient perdu beaucoup : êtres aimés, biens, richesse mais aussi beaucoup de leur humanité. Le jour, dans les rues dévastées, lorsque Céleste et son père partaient en quête de nourriture, c’était un spectacle de désolation qui s’offrait à eux : maisons abandonnées, commerces pillés. Il fallait sortir armés car les agressions étaient devenues courantes. La nuit, il était tout simplement exclu de sortir de chez soi, quand on avait encore la chance d’avoir un abri. Les rues de la ville n’offraient aucune sécurité. Mieux valait rester barricadés et attendre que le jour se lève.

Ce jour-là, quand l’étranger descendit de la montagne, il s’assit en tailleur au milieu d’un monticule de pierres, prenant place sur ce qui était autrefois l’esplanade de l’hôtel de ville. Il avait au préalable dégagé un emplacement en poussant les plus grosses pierres avec ses pieds et là au milieu des ruines il ne bougea plus, posant la paume de sa main gauche dans celle de sa main droite, les yeux mi-clos. Il resta immobile dans cette position une dizaine de minutes avant d’attirer à lui un groupe d’individus à l’allure mauvaise. Les « autres » se mirent à l’insulter et à le frapper violemment. Tête, ventre, jambes, dos… aucune partie de son corps ne fut épargnée mais aucun cri ne sortait de sa bouche, l’homme restait impassible. Son corps était meurtri, son visage en sang et pourtant… il gardait les yeux mi-clos et le sourire planait toujours. Cachée derrière les restes de l’obélisque éboulée, Céleste avait assisté au spectacle. Lorsque les « autres » s’en allèrent, lassés de ce vieux sans réaction, elle alla rapidement le voir pour lui porter secours. Mais déjà, l’étranger s’était remis assis, semblant totalement ignorer la douleur, ne se départissant pas de son incroyable sourire. La jeune fille s’installa à ses côtés, fascinée par cet homme qui semblait au-delà de toute souffrance humaine et tenta d’adopter la même posture que lui. Imitant ses gestes, elle pensait peut-être amener à elle la même tranquillité. Aucun phénomène extraordinaire ne se manifesta malgré toute la conviction de la jeune fille qui se mit alors à questionner le vieil homme sur les raisons de sa joie apparente. Ce dernier consentit à sortir de son état méditatif pour lui répondre :

« Je suis heureux parce que mon esprit est apaisé. Tout n’est plus que ruines autour de nous, le monde vit beaucoup de souffrances et les êtres ne sont pas épargnés mais je maintiens mon esprit en paix car il est le seul refuge possible. Rien n’est différent aujourd’hui dans ce monde d’après de ce que l’humanité a connu précédemment. Les souffrances liées à la naissance, au vieillissement, à la maladie, à la séparation et à la mort ont existé de tout temps. » Céleste se mit à réfléchir, tentant d’opposer à cet orateur bien sûr de lui, un ou deux contre-exemples mais chacune de ses propositions la ramenait vers l’une ou l’autre des souffrances énoncées par le vieux. Ce dernier n’avait pas tort. Leur vie d’avant n’était guère différente… Céleste repensait à sa cousine myopathe qui avait vu ses muscles l’abandonner jour après jour, à cette vieille voisine rongée par la démence, à son camarade de classe mort quelques années auparavant, renversé par un bus… et plus elle réfléchissait, plus des dizaines d’exemples lui venaient en mémoire. Le monde d’avant était aussi noir, sombre et triste… alors quelle différence y avait-il à présent ? C’est à ce moment de sa réflexion que le vieil homme reprit la parole comme s’il pouvait lire dans ses pensées « La prise de conscience. C’est la seule chose que ce nouveau monde ait apporté aux hommes. Jusque-là les humains pensaient qu’il était normal que les choses agréables se présentent à eux et totalement anormal de rencontrer des difficultés, des problèmes, pire des souffrances. Aujourd’hui plus personne ne peut faire semblant ni se réfugier dans des utopies ou des échappatoires. Aujourd’hui la réalité du samsara les a rattrapés. »

Céleste était sur le point d’ouvrir la bouche pour demander une explication au vieil homme au sujet de ce mot « samsara » mais déjà ce dernier levait les bras pour désigner tout ce qui les entourait « le samsara c’est ça. Le monde qui t’apparaît est pour l’instant un monde de souffrances. C’est le monde que ton esprit projette, un peu comme un projecteur de cinéma. Tu vois les images d’un film mais est-ce la réalité ? Si les images que tu vois ne te conviennent pas, vas-tu courir après les ombres projetées sur le grand écran ou te diriger vers le projecteur pour changer la bobine ? » Evidemment dit comme ça c’était évident. Mais la jeune fille avait encore bien du mal à établir un parallèle entre le monde réel et cette analogie avec la séance de cinéma.

Alors l’étranger prit la main de Céleste dans la sienne et cette dernière bascula instantanément dans une autre réalité. Il s’agissait pourtant du même endroit, du même lieu, le parvis de la mairie mais elle voyait désormais le monde à travers les yeux du vieillard. Un tout autre spectacle l’attendait. Il n’y avait plus ni ruine, ni gravas mais de jolies constructions. L’obélisque trônait à nouveau sur la place centrale de la ville, pointant fièrement sa pointe vers le ciel et une eau claire coulait dans la fontaine. La jeune fille leva les yeux vers la montagne et vit alors une source lumineuse aussi intense que le soleil mais à la chaleur douce et réconfortante. Cette lumière dégageait bien plus que des rayons, elle semblait aller tout droit dans son cœur et l’inonder d’un sentiment merveilleux, un amour pur et inconditionnel. Céleste n’avait jamais encore ressenti une énergie aussi puissante. Elle entendait dans son esprit le vieux lui parler sans qu’aucune parole ne soit pourtant prononcée « c’est vers cette lumière que tu dois te diriger, que chacun des hommes doit maintenant se diriger. C’est l’unique façon de se libérer du samsara. La porte est dans ton cœur. Cherche, trouve et demeure. »

Au même moment, l’adolescente faillit chavirer sous la violence du choc reçu à la tête. Les « autres » étaient revenus et s’en prenaient à elle cette fois. Le vieux avait lâché la main de la jeune fille qui s’était retrouvée à nouveau projetée dans le monde réel. Céleste se tourna vers son compagnon mais plus aucune trace de lui. Comment était-ce possible ? Elle voulut chercher des indices de sa présence mais les individus qui l’entouraient ne lui laissèrent pas cette possibilité.  Leurs yeux remplis de haine lançaient des éclats mauvais et ils ricanaient. L’un d’eux la saisit violemment par les cheveux et la traîna sauvagement sur plusieurs mètres après quoi il la plaqua au sol l’empêchant de se relever par le poids de son corps. La jeune fille terrorisée sentait son souffle sur sa joue. Elle chercha à le mordre mais en guise de représailles son bourreau lui claqua la tête par terre. A cet instant il n’y avait plus que haine et colère dans le cœur de Céleste. La haine gonflait de seconde en seconde et allait éclater. Avant de perdre connaissance, elle entendit un bruit sourd, comme celui du tonnerre venant de la montagne et le ciel se teinta de lumières sombres, projetant des éclairs vers la vallée.

« Céleste, ma chérie. Tu es réveillée ? c’est moi, c’est papa. » En entendant la voix de son père, l’adolescente fit un effort surhumain pour ouvrir ses paupières qui lui semblaient extrêmement lourdes. Elle finit par y arriver et tenta de sourire à son cher papa, seul parent qui lui restait désormais dans sa vie. Sa mère avait succombé au virus plusieurs années auparavant. D’elle ne subsistaient que quelques souvenirs, une bien maigre consolation pour une absence si douloureuse. Tout lui revint rapidement en mémoire : la rencontre, l’expérience et l’agression. Elle laissa couler des larmes de dépit, de tristesse, de colère. Tous ses sentiments se mélangeaient et une grande confusion régnait dans l’esprit de la jeune fille.

Son père la prit dans ses bras et la berça comme le faisait sa mère quand elle était enfant. Il lui raconta rapidement ce qui avait dû se passer après sa perte de connaissance. Un terrible orage s’était abattu sur la ville, la foudre était tombée sur l’ancienne place de l’hôtel de ville à quelques mètres à peine de l’endroit où la jeune fille avait été retrouvée. Cet événement avait fait fuir ses agresseurs et c’est finalement un vieil homme qui avait prévenu son père de l’incident. Un vieil homme ? Céleste fit immédiatement le lien avec sa rencontre de l’après-midi. « Comment était-il ? », questionna la jeune fille. Son père ne se souvenait guère « de vieux habits trop grands pour lui ». Elle continua « mais n’avait-il pas quelque chose de spécial ? ». Il essaya de se figurer à nouveau l’apparence du vieillard mais non, rien d’autre ne lui revenait. « Allez ma chérie. Tu dois te reposer. Ne pense plus à tout ça pour le moment. » Comment faire pour ne plus y penser… Céleste laissa retomber lourdement sa tête sur l’oreiller. Rien ne finirait jamais. Les agressions, les représailles, la violence… tout était désormais devenu quotidien et la seule chose certaine était que tout ça finirait mal, très mal !

Sitôt son père sorti de la chambre, la jeune fille plongea dans un profond sommeil mais ce dernier fut perturbé par des rêves angoissants où elle était poursuivie par des ombres démoniaques qui tentaient de l’attraper. Une main aux longs doigts noirs et squelettiques était en train de lui frôler le visage, elle l’étranglait à présent resserrant de plus en plus fort son étreinte autour de sa gorge. Céleste se redressa en hurlant et en se débattant pour échapper à ces ombres. Elle finit par se réveiller complètement et jeta un coup d’œil à son réveil : 3h10. C’était la nuit. Elle se leva pour aller contempler la ville à la fenêtre et vit le changement de lumière autour du sommet de la montagne. Le blanc éclatant de la veille avait cédé à la place à un rouge sombre, presque menaçant. Il y avait de multiples points à l’horizon que Céleste ne pouvait s’empêcher de fixer. Que s’était-il passé avec ce vieil homme ? Quelle incidence pouvait-il avoir sur ces lumières ? La jeune fille essaya de se remémorer le moment passé avec lui, leurs échanges, son ressenti lors de cette expérience « extra » ordinaire, ses paroles… elle quitta la fenêtre pour se diriger vers son bureau à la recherche de quoi écrire. Elle voulait garder une trace de tout ça. Ne trouvant pas de feuille vierge, elle se saisit d’une ancienne carte postale et y griffonna quelques mots. Apaisée par ce geste, elle prépara un sac dans lequel elle mit un pull, une bouteille d’eau, quelques barres de céréales et la carte. Elle avait pris sa décision. Dès qu’elle serait de nouveau sur pieds, elle irait vers le haut de la montagne à la recherche du vieux.

Les jours suivants lui semblèrent très longs. Céleste passait le plus clair de son temps dans sa chambre, alternant siestes, lectures et repas. Son père se montrait encore plus prévenant que d’habitude, lui préparant des petits plats dont la jeune fille raffolait et qu’on avait de plus en plus de mal à trouver. La viande notamment était devenue une denrée rare. De nombreux habitants survivaient en cultivant eux-mêmes leurs légumes. Il y avait peu d’élevage, la plupart des animaux s’y prêtant jusque-là ayant disparu avec le virus. Pendant que son père s’occupait d’elle, Céleste n’était motivée plus que par une seule chose : partir à la recherche de réponse en espérant retrouver le vieil homme perché là-haut sur sa montagne.

Le jour tant attendu arriva enfin. La jeune fille avait retrouvé des forces, de la vigueur et l’énergie nécessaire pour faire l’ascension. C’est donc d’un pas décidé qu’elle s’en alla, sac au dos, sans un regard en arrière. Elle n’avait pas jugé bon de prévenir son père de son périple, de peur que celui-ci ne veuille l’en dissuader. Elle en aurait juste pour quelques heures pensait-elle, au pire une journée. Elle serait de retour avant le coucher du soleil. Elle partit tôt car voulait traverser la ville avant le réveil des habitants. C’est donc dans le plus grand des silences que sa marche se fit et celle-ci la mena rapidement au pied de la montagne. Un sentier rocailleux s’ouvrait maintenant devant Céleste qui le prit sans se poser de question. La voie semblait naturelle pour elle et même si c’était la première fois qu’elle s’aventurait aussi loin dans la montagne, tout lui semblait familier et rassurant. Après plusieurs heures de marche, elle arriva enfin au point culminant. Le but semblait atteint. Il devait y avoir une grotte cachée au milieu des parois rocheuses et c’est là qu’elle trouverait le vieil homme c’était sûr. Mais Céleste avait beau chercher de toute part, il n’y avait là rien d’autre que de la roche, des cailloux, quelques rares touffes de végétation. Quelle déception ! Epuisée par tant d’efforts, elle s’assit alors sur un rocher pour se reposer et boire un peu d’eau. En extirpant la bouteille de son sac, la carte postale tomba à ses pieds. Elle la relut plusieurs fois. Les mots n’avaient plus la même résonance ici. En les prononçant, Céleste avait la sensation de réciter un mantra secret qui lui donnait la clé pour accéder à ses réponses. Elle s’assit en tailleur, posa sa main droite dans la paume de sa main gauche, ferma les yeux et se concentra sur sa respiration pendant de longues minutes, peut-être bien des heures. C’est alors que la réalité bascula à nouveau pour faire place à une autre dimension, beaucoup plus vaste et que Céleste le revit. Le vieillard était revenu mais cette fois quelque chose avait changé : il semblait plus majestueux, avait revêtu de nouveaux habits taillés dans un tissu cousu de fils d’or, d’une finesse extrême. L’homme semblait plus fort, plus grand et plus jeune que dans ses souvenirs mais c’était pourtant bien lui. Comme la première fois, il ne lui parla pas mais communiqua en pensée. « On dirait que ta quête s’achève ici. Tu as réussi à te libérer du samsara par la force de ton esprit. Savoure à présent cette quiétude ». La jeune fille tourna la tête et découvrit un univers très différent de celui perçu à son arrivée. Il n’y avait plus ni rocher, ni sentier rocailleux, ni montagne. Il n’y avait plus ni monde d’avant, ni monde d’après. L’univers des formes et des contours, de la matière et des perceptions s’était évanoui pour laisser la place à un vide extrêmement réconfortant, que la jeune fille sentait se remplir de bien-être absolu et dans lequel elle choisit de demeurer.

Bientôt une semaine que sa fille s’était comme volatilisée… Le père de Céleste, rongé par l’inquiétude avait déjà sillonné toutes les rues de la ville mais aucune trace de l’adolescente. Alors il décida de s’aventurer vers la montagne, seul endroit encore inexploré. Il ne restait plus que ça. Il n’était pas question de penser au pire. Il voulait garder espoir. En arrivant au sommet, il accéléra le pas car venait d’apercevoir au loin ce qui semblait être un sac à dos. Il se mit à courir jusqu’à l’objet qu’il reconnut immédiatement. Ce sac était bien celui de Céleste mais aucune trace de sa fille. Il ne comprenait pas…il n’y avait plus d’autre issue. Exténué, le père désespéré se laissa tomber au sol en lâchant lourdement le sac duquel glissa une carte postale. Intrigué, il la saisit et lut les notes griffonnées par la main de sa fille « cherche, trouve, demeure ». Au même instant alors qu’un halo blanc et brillant se formait à nouveau au-dessus de la montagne, un vieil homme surgit de nulle part. Il était seul, sans bagage, portant des habits trop grands pour lui et de vieilles sandales en cuir aux pieds. Il n’avait rien hormis ce sourire incroyablement rayonnant qui l’éclairait en continu. Plus personne désormais ne souriait ni ne riait dans le monde d’après. Pour quelle raison aurait-on eu encore l’envie ou la force d’être heureux ?

 

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