Et plus rien

 

 

Dans le monde d’après des ombres assagies croisaient en silence, à la volée, de drôles de personnages mutiques aux regards luisants et pénétrants – pour quelles raisons ces lumières sombres à l’horizon déclinaient-elles maintenant avec tant d’incidence ? Le silence régnait. Il n’était plus l’heure d’écouter des chanteurs pop. ELLE n’avait plus entendu le son d’une voix humaine depuis… depuis cette nuit… cette nuit… la nuit où la centrale fêtait son premier anniversaire et où l’on atteignit le point de non-retour. Vous croyez qu’il était question d’une centrale nucléaire ? Malheureusement non… Hélas il s’agissait d’une bien plus subtile invention. Une centrale ? Un aspirateur, oui ! Un aspirateur à émotions.

ELLE resta assise un moment à contempler le curieux ballet amorphe de ses congénères déambulant, tandis que les dernières lumières s’immobilisaient sans sombrer sous l’horizon. Les ombres humaines se mouvaient de plus en plus lentement. Leur nombre avait encore diminué depuis la veille. ELLE assistait à ce spectacle, impassible. Quelques années plus tôt, elle aurait été terrifiée, désespérée, dévastée à la vue d’une telle scène. Elle sentit presque imperceptiblement les prémices d’une émotion ravageuse et floc, plus rien. Elle se souvenait à peine de ce qui aurait dû suivre et qu’elle avait sciemment consenti à éliminer. La vaguelette passée son regard retourna dans le vide avant qu’un sursaut de mémoire la rattrape.

ELLE se souvint de sa première fois. C’était il y a un, deux ans, peut-être trois (elle ne savait plus, son esprit demeurait brumeux). Elle venait d’entendre les nouvelles à la radio, un journaliste annonçait un énième un attentat…ou bien s’agissait-il d’une nouvelle restriction des libertés ? à moins que ce ne fut une dispute avec sa mère ? Là encore il lui fut impossible de se souvenir précisément du contexte. Mais ce qu’ELLE aurait aisément pu raconter, eût-elle encore l’usage de la parole, c’est que ce jour-là, elle avait senti les signes avant-coureurs d’une colère phénoménale prête à se répandre dans tout son corps, les cellules qui commencent à gonfler, les neurones qui réajustent leurs connexions et les synapses encombrées, quand la rage est prête à remonter tous les canaux énergétiques jusqu’à être expulsée par les cordes vocales en un cri primal… quand vous savez qu’il est trop tard, que la colère ne sera pas maîtrisée, qu’elle va vous emporter, vous faire cracher des mots affreux, des mots que vous allez regretter parfois des années durant. C’était là, le corps raidi, le plexus solaire en ébullition… prêt à exploser ! Et plus rien, plus rien… ELLE sentit toute cette matière d’ire traverser passivement sa trachée, aspirée comme les amas de poussière floconneux sous le lit sont capturés par le tube de l’aspirateur. Et plus rien, plus rien… Le vide. Instant de sidération. Un calme d’après tempête… mais sans la tempête. Sidération, interrogation, mais soulagement finalement, aucun mot acerbe n’avait franchi les dents. ELLE passa devant un sofa et sans y réfléchir s’y allongea un instant, et s’assoupit. Quand ELLE revint à elle, la nuit avait déjà englouti la cime des immeubles. Le monde était silencieux, paisible. Elle avait eu raison, c’était certain, de signer ce contrat avec la firme An.émo. Elle ne se laisserait plus jamais submerger ou dominer par ses émotions. Sa vie, comme celle des milliards de souscripteurs, allait devenir plus douce, leurs relations plus sereines. C’était miraculeux.

ELLE avait déjà signé depuis quelques semaines mais c’est ce soir d’automne, onzième jour du onzième mois, que l’Assistance Neutral Emotions (An.émo®) avait démarré. Un contrat d’une année, renouvelable par tacite reconduction. Et, comme elle faisait partie des mille premiers signataires, elle bénéficiait de la formule Premium : les mille premières émotions neutralisées gratuitement. Elle jubilait ! Plus jamais elle ne serait terrassée par la peur, la colère, l’anxiété, la tristesse, le dégoût, la répulsion, la frayeur, la fureur, l’angoisse, la rage… Finies les années de psychanalyse, les stages de développement personnel, les retraites de pacification, la relaxation dynamique ou silencieuse, le Qi gong et le yoga, les thérapies comportementalistes… Plus d’émotion négative. Un rêve qui devenait réalité. ELLE était profondément heureuse de l’apaisement qui s’annonçait dans sa vie et, de surcroît, elle pensait à la prochaine amélioration des interactions de tous les humains, les relations diplomatiques, l’équilibre géopolitique. On y arrivait à cette Nouvelle Terre tant attendue, grâce aux centrales An.émo®. Et quelle fierté de faire partie des pionniers de l’humanité améliorée, l’humanité en marche – enfin – vers la PAIX.

Combien de temps s’était écoulé depuis le jour de sa première activation ? ELLE était incapable de le dire. Plus rien n’avait d’importance. A chaque détection-extraction par l’An.émo®, elle perdait un peu plus le goût de la vie. Les premiers temps le phénomène était imperceptible, tellement subtile qu’elle ne prit pas conscience du changement… mais aujourd’hui elle ne ressentait plus rien, plus rien. ELLE avait perdu le goût, la motivation ; sa perception du temps avait changé. Personne ne s’en rendait compte, ils avaient tous ralenti. Il avait suffi de 3 ans, 3 simples années, pour que les humains perdent leur vitalité.

*

Un fait leur avait échappé : à chaque mise en route de l’An.émo®, lorsqu’une émotion était aspirée chez un individu, une autre émotion se voyait collectée chez une autre personne. Cela avait été caché au public. Bien entendu ce n’était aucunement le projet initial des concepteurs. La version alpha extrayait seulement les émotions négatives mais, lors des essais, un phénomène météorologique et géomagnétique fut observé : le fonctionnement de l’An.émo® créait un déséquilibre de l’atmosphère terrestre, ce qui mettait toute l’humanité – mais aussi les différents règnes – en danger. Cependant il était hors de question d’abandonner le projet. Par conséquent la firme fit appel aux plus éminents chercheurs des 4 continents pour stabiliser le système. Leur réponse unanime fut sans appel : « Impossible ! ». On ne pouvait prélever les émotions négatives des humains sans mettre l’équilibre de la Terre en péril.

Il devait pourtant bien exister une solution. LUI le savait, comme ses collègues. Tous l’avaient éludée, sans même oser l’évoquer avec leurs homologues pour en étudier la faisabilité, tellement l’idée était inconcevable au niveau éthique. Ils savaient tous qu’il était plus prudent de cacher certaines découvertes pour éviter qu’elles soient mises en œuvre à mauvais escient. L’Histoire l’avait montré. Au xxie siècle, la 3ème bombe atomique avait en effet rayé de la carte la quasi-totalité de l’Océanie. Dès lors, les scientifiques se montrèrent de plus en plus prudents dans la révélation de leurs découvertes.

Mais LUI était différent. Il s’était toujours passionné pour la résolution de problèmes et il ne laissait jamais une question sans réponse, dût-il y consacrer des années. Contrairement à ses confrères, il explora donc l’idée, par curiosité intellectuelle : il suffisait de programmer l’An.émo® pour aspirer l’émotion antinomique chez un autre être humain afin que le système devînt stable et pérenne. Cette solution s’avérait pour le moins politiquement incorrecte mais LUI ne pouvait se résoudre à l’écarter, d’autant plus qu’il détenait un terrible secret.

La 3ème bombe atomique, d’une technologie bien différente de celles du xxe siècle, avait brusquement ôté les 5 sens à des dizaines de millions d’humains Down Under (1), sans autre impact sur leur santé que cette totale privation sensorielle. Cette catastrophe fut aisément dissimulée au reste de l’humanité : les voyages s’étaient raréfiés depuis 2020. Contrairement à la fin du xxe siècle et au début du xxie qui avaient vu le tourisme de masse et les voyages lointains se démocratiser, après 2020 voyager redevint réservé à une élite, élite de plus en plus restreinte, jusqu’à devenir inexistante. A force de confinements et couvre-feux, et de dissémination de la peur via tous les médias, les populations perdirent le goût du voyage, et même sa simple idée. Alors quand la 3ème bombe atomique – plus exactement endocrino-nano-nucléaire – fut testée dans les eaux internationales, entre Australie et Kanaki, et qu’elle priva en un instant des dizaines de millions de personnes de la vue, de l’ouïe, du toucher, de l’odorat et du goût, la vérité fut cachée au reste du monde. Les médias répétèrent à longueur de journée la version officielle : « La 3ème bombe atomique a été larguée – par le plus grand des hasards et la plus grande infortune… au niveau du point de jonction de 2 failles de la croûte terrestre, provoquant un tsunami géant, tel un nouveau déluge qui a englouti l’intégralité des terres océaniennes. Aucun survivant. Aucun survivant. Aucun survivant ».

Ainsi des dizaines de millions d’humains avaient officiellement été rayés de la carte. Etant privée des 5 sens et vivant sur des territoires désormais dépourvus d’électricité… cette population rescapée n’eut aucune occasion de révéler sa présence en se connectant à un réseau social sur l’Internet ou en décrochant le téléphone. Ils pouvaient bien encore parler mais ne pouvaient pas s’entendre ! Et personne, au grand jamais, n’imagina cette vie si différente qui avait pris place de l’autre côté du globe.

Pour un observateur extérieur, la vie Down Under aurait paru apocalyptique, désespérante, vide… et il est vrai que la 1ère génération traversa un long et difficile processus pour réussir à endosser sa nouvelle condition. Néanmoins ces hommes et ces femmes trouvèrent en eux une force insoupçonnée et un désir de vivre phénoménal, qui leur permirent de mettre en œuvre une créativité de génie et de s’adapter. Dès la deuxième génération, le sixième sens fut opérationnel à cent pour cent et une « humanité 2.0 » – comme elle aurait été surnommée au début du xxe siècle– était née. La vie s’écoulait, bon an mal an, ni pire ni meilleure, juste différente. Une réalité dont la connaissance aurait vraisemblablement rendu le sommeil aux habitants des quatre continents restants.

Effroi et docilité s’étaient répandus comme une traînée de poudre à la surface de la planète. Horreur de la disparition de tant d’êtres humains, indignation devant la barbarie par ricochets de la science sans conscience et des bêtises irrémédiables des apprentis sorciers qu’étaient devenues leurs élites scientifiques… Ajoutée aux difficultés existentielles et relationnelles inhérentes à la condition humaine, cette abomination fit déborder la coupe. Le nombre de suicides ne cessait d’augmenter, la culpabilité d’être encore en vie en terrassait plus d’un. Curieusement, les humains s’apitoyaient toujours plus facilement sur les disparus que sur les indigents – bien vivants. Combien d’humains au fil de l’Histoire furent rejetés de leur vivant et adulés six pieds sous terre. Pendant des siècles les bien-pensants avaient fermé les yeux sur la misère des pays sous-développés, renommés en voie de développement puis en développement puis émergents… jusqu’à ce que la dénomination fût acceptable et leur permît de dormir sur leurs deux oreilles… Et, soudain, la vie leur était devenue insupportable à cause de la disparition d’un continent. Lorsque les dirigeants prirent conscience de l’impact de leur mensonge, il était trop tard pour révéler la vérité… Et en quoi cette atroce vérité aurait-elle bien pu aider ?

A chaque époque les humains avaient cherché à fuir ou à enterrer leurs émotions : par l’alcool, les drogues, le jeu… puis l’engouement pour les écrans présents dans tous les domaines de la vie… mais cette surenchère d’échappatoires avait cette fois atteint ses limites. Vivre était devenu insupportable pour une frange bien trop importante de la population. C’est dans ce contexte que l’An.émo® fut imaginé par quelque tête pensante.

*

LUI était l’arrière-petit-fils d’un des missionnés immédiatement après la 3ème bombe pour se rendre dans les territoires Down Under et apporter un soutien à ces populations désormais a-sensorielles pour les aider à réorganiser leur société et réapprendre à vivre, sans les sens. Secret défense, habilitation top secret, clauses multiples de confidentialité… Accablé par tout ce dont il fut témoin, cet homme laissa tout de même un journal à l’attention de ses descendants, pour que quelqu’un connaisse, un jour, le secret le mieux gardé de siècles d’Histoire humaine. Il espérait que peut-être un jour prochain des retrouvailles seraient possibles entre les populations. Pour l’heure, autour du globe, seul un dirigeant par Etat avait connaissance de la vérité, qu’il transmettrait un jour à son successeur.

LUI avait pensé à cette population « disparue », qui de surcroît était revenue à un mode de vie d’apparence archaïque, primitive. On ne pouvait pas aspirer la joie, la sérénité, le calme, la satisfaction, l’exaltation, la jouissance… d’une partie de la population existante ; l’opinion publique ne l’aurait pas toléré… En revanche avec une population qui « n’existait pas » … Personne ne le saurait… Personne ne s’en émouvrait.

LUI révéla donc au minimum de personnel nécessaire ce qu’il savait de la population Down Under : le continent était toujours là, ainsi que ses occupants dont l’existence était d’une inanité sans commune mesure. Une population déjà sacrifiée.

Toute la technologie fut développée rapidement. On expliqua aux populations qu’on avait mis au point une centraleAn.émo® qui les libérerait des émotions négatives. La technique fut d’abord proposée gratuitement à des prisonniers volontaires qui acceptèrent de se porter cobayes en échange de remises de peine à la fin du processus, si celui-ci s’avérait concluant. Les premiers résultats furent très prometteurs, le procédé breveté, la méthode approuvée, validée… La technique fut développée commercialement et étendue peu à peu aux quatre continents. C’était l’invention la plus révolutionnaire de tous les temps. Elle faisait l’unanimité. C’était enfin la découverte de La Panacée.

Libérés de leurs émotions perturbatrices avant qu’elles causent des dégâts à leur organisme, les gens étaient bien moins souvent malades – finie la somatisation, la productivité au travail s’en voyait renforcée, d’autant que les capacités attentionnelles des travailleurs augmentaient, finis les yoyos émotionnels… Des traités de paix en pourparlers depuis des dizaines d’années se signaient à tour de bras. Tout se déroula donc à merveille pendant plusieurs mois – Down Under mis à part évidemment, fait insignifiant.

Ce que personne n’avait prévu, c’était que, alors que les émotions perturbatrices d’un individu étaient aspirées, ses émotions agréables s’éteignaient peu à peu. Les plus éminents chercheurs en conclurent que c’était l’énergie émotionnelle, précurseur de toutes les émotions, qui était aspirée, provoquant à moyen terme une baisse de la production émotionnelle. En réalité il s’agissait de l’énergie vitale ! Ainsi la population était maintenant calme, ni heureuse ni malheureuse, de plus en plus apathique. Un phénomène inattendu en découla (avant que tous s’arrêtent de parler) : chacun disait de plus en plus ce qu’il pensait, quitte à révéler des secrets ;   cela ne les émouvait plus et ne risquait plus d’exciter les foules… Ainsi un jour, un président, innocemment, révéla la vérité sur Down Under.

Décision fut prise de laisser se rencontrer les populations. Après des retrouvailles atones les deux nouveaux types d’humains se répartirent sur les cinq continents, aisément, sans heurts, sans frénésie… Les habitants de Down Under ne ressemblaient plus aux humains qu’avaient été leurs ancêtres ou aux humains des autres continents. Insensibles au froid et aveugles, ils s’étaient débarrassés de leurs vêtements et vivaient donc nus. Ils avaient adopté une posture quadrupède, plus sécure quand on ne voit ni n’entend… Autre effet collatéral de la bombe, qui se transmettait de génération en génération, leurs yeux brillaient dans la nuit. Ils étaient devenus comme des phares, ne leur permettant pas de voir mais d’être vus. Les habitants Down Under, tels des verres luisants, étaient devenus les réverbères vivants de la Terre d’après An.émo®. Une particularité à laquelle les humains « classiques » n’auraient jamais le temps de s’habituer et qui les faisait invariablement sursauter… probablement car cette phosphorescence resterait à jamais le témoin de la faute. Pour le reste, les habitants Down Under auraient aisément pu passer pour des créatures de la Nature, une autre branche de l’espèce ayant vécu une évolution différente. Mais ces yeux brillants, ce regard lumineux, restaient le stigmate de l’apogée de la science sans conscience, qui aurait mis vraiment mal à l’aise des humains du monde d’avant… mais, désormais, à peine un soupçon d’émotion émergeait, que déjà il était aspiré. Et la puissance des émotions faiblissait de jour en jour.

Il semblait que la Terre tournait de plus en plus doucement. En aspirant les émotions des humains, les centrales An.émo®, qui s’étaient multipliées tout autour de la terre, avaient affaibli le noyau terrestre. Ce que les scientifiques n’avaient jamais pressenti, jamais deviné, jamais compris… c’est que chaque parcelle de vie ôtée à un humain était par la même occasion ôtée à la terre, dont le noyau ralentissait. Ils avaient négligé la profondeur, croyant avoir résolu les problèmes en ne prenant en compte que la surface. Bien sûr cela fut imperceptible au début… mais très vite il aurait été évident pour un esprit averti, que qqch ne tournait pas rond. Malheureusement tous les humains étaient de plus en plus apathiques et aucun ne vit ce qui arrivait. Si, certains le virent : « Tiens, c’est étrange ! L’évolution des lumières dans le ciel…Les satellites ont-ils changé de vitesse ? Pourquoi les voit-on plus intensément ? » Mais à peine les interrogations formulées, l’envie d’y répondre s’évaporait comme une bulle de savon. Peu à peu les humains avaient perdu l’habitude de s’exprimer par la parole. Il ne subsistait plus, chez la majorité d’entre eux, l’élan de parler.

Aucun d’entre eux ne s’était aperçu qu’il n’y avait plus de bébé sur terre depuis plusieurs années quand un matin (ou était-ce un soir ?) la terre arrêta de tourner. Le monde figé. Les humains en nombre faiblissant s’éteignaient peu à peu, comme des batteries vides. Combien foulaient encore le sol le jour où la terre s’arrêta de tourner ? Combien demeuraient-ils ? La seule certitude, c’est qu’ils avaient réussi à arrêter la Terre et qu’ils ne lui survivraient pas.

Les derniers survivants s’éteignirent effectivement en l’espace de quelques heures. ELLE fut la dernière. Elle glissa au sol telle une poupée de chiffon délaissée par un enfant qui a jeté son dévolu sur un nouveau jouet. Avec ELLE s’éteignait l’espèce humaine. C’est ainsi que fut démontrée l’interdépendance entre l’humanité et la planète Terre. L’ironie est qu’aucun humain n’était plus là pour en être le témoin.

Dans le monde d’après, la Terre avait fini par s’arrêter de tourner. L’humanité n’avait pas résisté et s’était elle-même vidée de sa substance. En voulant supprimer les émotions on avait tout simplement annihilé la Vie. L’espèce humaine était éteinte. Etait-ce vraiment grave ? Une multitude de planètes continuaient de tourner, l’Univers continuait de s’expanser… Plus aucun humain pour le voir et s’en émouvoir… Et ce n’était pas si grave. Ils avaient réussi : la paix régnait désormais sur la Terre, tandis que la poussière d’Hommes retournerait progressivement aux étoiles. Et ce n’était pas si grave.

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1 – Surnom classiquement donné à une partie des terres océaniennes et appliqué, suite à l’accident, à l’ensemble des terres prétendument disparues.

 

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