Les MAGICIENS du Crépuscule – ITW de J-P MONTEILS

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Les Chroniques de Mars // Il m’apparait nécessaire, compte tenu de ce que tu viens de formuler, qu’il faut que tu nous expliques en quoi et pourquoi tu t’es intéressé à cette phénoménologie des mouvements sectaires, et en quoi es-tu qualifié pour apporter un fil conducteur et un éclairage pertinent sur ces tous ces sujets, y compris sur les mouvements initiatiques… Moi qui te connais bien, je crois pouvoir dire que tu es un aventurier de l’Occulte, mais est-ce que cela est suffisant pour traiter en profondeur de tels sujets… ?

Jean-Pierre Monteils // Le terme d’aventurier de l’occulte n’est pas exactement le qualificatif qui me viendrait à l’esprit si je devais m’en octroyer un. Je pencherais plus modestement pour celui d’investigateur des apparences et, peut-être, à la manière d’un Richard Khaitzine oserais-je en second lieu, le terme d’agitateur d’idées. Puisque tu m’interroges sur la notion de qualification, je souhaite dire qu’il faut admettre que toute « qualification » conventionnelle, dès qu’on aborde tant soit peu l’ésotérisme véritable, doit être examinée avec beaucoup de circonspection pour en évaluer la pertinence. Je m’en explique d’ailleurs longuement dans ce livre, en soulignant notamment (mais c’est seulement un exemple) que la seule approche de recherche universitaire de l’ésotérisme qui puisse être justifiée, encouragée et considérée comme fiable, est l’approche historico-critique.

Je la pense indispensable. Mais pour des raisons qui seront évidentes à qui est instruit de ces choses « de l’intérieur », toute autre approche par ailleurs légitime et honorable, est conditionnée à des croyances diverses, plus ou moins érigées en « sciences humaines ». Pour cela elle est condamnée à devenir aussi sujette à caution que la matière qu’elle prétend étudier. Ceci, quels que puissent être les apports souvent intéressants, utiles, voire remarquables.

Cela n’est contre-intuitif que si l’on ne creuse pas la question, je l’admets. On a là le témoignage de la complexité unique que représente toute étude d’un tel sujet, par nature insaisissable dans sa globalité.

Je n’ignore évidemment pas, que ceux qui rejettent ce type d’approche intérieure balaieront d’un revers de main cet argument. Je leur suggère alors de méditer sur le sens du mot ésotérisme, sur tout ce qui en découle, tout ce qu’il suppose et sous-tend. D’excellents grands chercheurs, universitaires ou non, l’ont fait – et l’on écrit – sans jamais sortir des limites historico-critiques qu’ils admettent (R. Alleau, A. Faivre, E. Poulat, J-P Laurant…). C’est concluant. Nous sommes bien  là au cœur du domaine le plus difficile qui soit à étudier car, de l’intérieur on est susceptible ou soupçonné de manquer d’objectivité et depuis l’extérieur, on n’a  aucune chance de saisir de quoi il s’agit. Dans cette configuration, entre 0 et 1… il n’y a rien !

A la réflexion peut-être y-a-t-il l’humilité et la volonté de comprendre !

C’est très exactement que, conscient de cela et voulant présenter un avis personnel en tenant compte des limites expliquées plus haut, j’ai choisi de privilégier la forme littéraire de l’essai. Cette forme je le rappelle, permet à un auteur de s’engager et de défendre ses propositions et ses avis sans être tenu par la neutralité qu’exige – en principe – le format de l’étude, du rapport ou de la thèse.

Après, répondre à la question « pourquoi cet intérêt ? », n’en présente peut-être pas beaucoup pour le lecteur. Lui dire que cela remonte précisément aux années 60, et que depuis tout ce temps j’ai enquêté, observé dans mes différentes vies, produisant quelques travaux, des dizaines de conférences, participé à ou animé des groupes de réflexion. Je me suis également engagé, soit au cœur soit à la périphérie, de divers courants, sociétés philosophiques, événements ou aventures plus ou moins risquées. Une très longue période, pas toujours facile ni sans danger mais toujours formatrice et riche d’expériences et de rencontres fécondes. Peut-être confère-t-elle une certaine expertise puisque l’on parle désormais ainsi.

Les Chroniques de Mars // C’est en 1870, que semble avoir été employée pour la première fois, l’expression « théorie du complot ». Le philosophe Karl Popper emploie à son tour l’expression en 1948 puis on la retrouve lors de l’assassinat du président américain, J.F. Kennedy, en 1963. Est-ce que l’idée d’un complot mondial est une idée d’abord occidentale, selon toi ? Et dans quoi le « complotisme » trouve-t-il sa véritable source ?

Jean-Pierre Monteils // La notion de complot est aussi vieille que l’humanité et consubstantielle à elle si l ‘on peut dire. Les complotistes ne l’ont pas inventée, ils expriment là un état d’âme, une vision du monde. Pour légitime qu’elle soit, cette vision est orientée par divers facteurs personnels et témoigne des complexes mécanismes difficilement compréhensibles qui régissent les individus. Celle de complot mondial est née dans l’Europe du XVIIIe siècle qui, on le sait se trouvait être le centre du monde de l’époque.  C’est dans les années suivant la Révolution française que trois auteurs, deux français et un britannique jetèrent sans d’ailleurs en être conscients, les bases d’un prétendu complot Judéo-Juisito-maçonnique. Cette vision des choses à laquelle vient s’ajouter une certaine influence templière, s’amplifia jusqu’à gagner l’Amérique puis revint en Europe par des voies tortueuses mais bien identifiées. On parla alors de complot judéo-maçonnique. Depuis les années 1980 et la douloureuse question du moyen-Orient, on parle beaucoup de complot judéo-américano-maçonnique. L’expression elle-même de complot mondial elle, est en effet due à Karl Popper en 1870.

C’est dire, le lecteur le verra tout au long des pages, si le complot est évidemment partout et si les sectes, les sociétés secrètes ont comploté durant les âges. Mais… pas plus ni moins que les grandes religions établies, les plus petites, les courants philosophiques divers, les entreprises locales ou multinationales, les groupes lobbyistes, les élus locaux, nationaux ou internationaux, les régimes politiques de tous les temps, de toutes les nations et leurs différents et innombrables services secrets qu’ils soient de renseignement ou d’action plus musclée. Le complot est inhérent à l’homme et à ses constructions. Ainsi la franc-maçonnerie, le groupe de Bilderberg ou la Commission trilatérale, ne sont que de tous petits arbres qui cachent une forêt autrement dense avec pas mal de leurres et de fantasmes.

Malgré ce constat que nul ne saurait nier, la juxtaposition d’innombrables complots ne constitue en rien un vaste plan mondial. Pour qu’un tel plan ait quelque chance d’exister et de fonctionner, il faut bien d’autres conditions qui ne sont jamais réunies… parce qu’elles ne peuvent pas l’être ! Je démontre pourquoi.

Sur ces points et pour des raisons que l’on trouvera dans ces pages, le lecteur de bonne foi n’aura aucune difficulté à saisir très rapidement quelques arguments d’évidence. Toutefois, il lui faudra préalablement souscrire à une condition. Il devra se rappeler que s’il est possible et facile d’apporter la preuve de l’existence d’un fait ou d’une chose, il est absolument impossible d’en démontrer l’inexistence.

Ou plutôt si, mais il faut pour que cela réussisse, faire preuve d’une ouverture d’esprit attentive et engagée dans l’acceptation de la déconstruction de certains des paradigmes qui nous fondent. Ce n’est pas à la portée de tout le monde. On le vérifie tous les jours. C’est là ce que l’on nomme la preuve par les impossibilités logiques.

En revanche, l’homme ou la femme qui acceptent ce chemin mental, difficile parce que très déstabilisant et parfois insécurisant, une fois débarrassés des fakes et autres hoaxes qui encombrent nos informations quotidiennes, ne tarderont pas alors à faire bien d’autres découvertes. Ils parviendront ainsi à un autre niveau mais ce travail-là ne peut se faire que seul et indiquer le chemin à quelqu’un n’est jamais le parcourir à sa place.

La conclusion du livre porte essentiellement sur ces points et j’espère qu’il n’échappera pas aux lecteurs les plus sagaces, qu’il existe ici plus qu’une cohérence avec l’Arcane du Roc noir.

(…) @ suivre . . .

LES CHRONIQUES de MARS – Entretien avec J-P MONTEILS – partie 3 #, novembre 2020 ©.

ARQA éditions // «Grand Sondage – Les MAGICIENS du Crépuscule – LA COUVERTURE»

La présentation du LIVRE de Jean-Pierre MONTEILS

Un extrait du LIVRE de Jean-Pierre MONTEILS


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