Les MAGICIENS du Crépuscule – ITW de J-P MONTEILS

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Les Chroniques de Mars // Il me semble important d’expliquer à notre lecteur que le changement de paradigme auquel nous avons assisté entre les années 1990 et aujourd’hui correspond en fait à un gouffre abyssal. Lorsque tu as écrit ton livre sur les sectes, en 1996, les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis n’avaient pas eu lieu. Al Qaïda n’existait pas, encore moins Daesch et son prétendu état islamique. Cependant tu pointais déjà le silence des parlementaires sur le terrorisme islamique que beaucoup connaissaient et qui avait déjà sévi. Mais pouvait-on alors imaginer les vagues de terreur des évènements de 2015, 2016 et 2017… ? Si les différences sont marquées et marquantes entre ces deux époques, veux-tu bien nous les remémorer pour mieux expliciter les différences évidentes de la marche du Monde, mais aussi leurs ressemblances communes, car ce qui fait la nature même des sociétés dites « initiatiques », des sectes, etc., c’est bien leur continuation dans le temps, n’est-ce pas ?

Jean-Pierre Monteils // Il est très difficile de résumer ici cette partie du livre. J’ai pris conscience comme chacun, que le monde et moi-même avions formidablement changé entre mon petit essai de 1999 et les « magiciens du crépuscule ». A l’instant où nous parlons, une phrase a cours sur toutes les antennes, dans toutes les bouches et déjà citée : « Rien ne sera plus comme avant ».

C’est vrai qu’il suffit de regarder les changements intervenus ces vingt-cinq dernières années – c’était hier – pour être pris de vertige. Je ne vais pas les énumérer mais nous ne sommes déjà plus « comme avant » depuis longtemps et pourtant, la bêtise humaine perdure et elle est une constante plus sûre que celle de Planck ! On peut lui faire confiance, elle ne va pas varier de sitôt et l’on peut être certains que les transformations radicales qui urgent et se profilent ne vont venir comme toujours, que par les marges.

Quand Marilyn Ferguson, dix ans après Pauwels et Bergier, écrivait son « ère d’Aquarius » des décennies après Paul le Cour et tant d’autres chercheurs et « aventuriers de la lumière »,  le fameux groupe des Dix existait déjà avec De Rosnay, Attali, Morin, Serres, Leroy-Gourhanet d’autres. Leur objectif ? L’interdisciplinarité sans barrière, sans verrous. La mise en commun des connaissances. Ils avaient presque tout compris, tout entrevu. Particulièrement et j’insiste, sur ce que ne devait pas devenir le capitalisme mondialisé déjà alors en route, précisément aussi sur la notion de travail collaboratif. Et pourtant ! Ont-ils été entendus ? Que d’incompréhension et de contresens sur ce qu’ils tentaient de dire ! d’errements faits depuis, que de temps perdu, que d’entropie, de distorsion et de désordre advenus !

Les sociétés secrètes, initiatiques ou non, n’ont pas échappé à cet intense mouvement brownien. Les déterminismes anciens disparaissent peu à peu et l’incertitude succède à tout, elle qui fait si peur à l’homme car le ramenant à sa fragilité et à l’être temporel qu’il est.

Les effondrements sont en cours. Les collapsologues le disent à leur manière, moi à la mienne et des millions d’autres voix, de toutes compétences, de tous milieux, de toute obédience, religion ou philosophie, à la leur. Heureusement d’ailleurs ! Mais comment le citoyen lambda pourrait-il percevoir cela, pris qu’il est dans le tourbillon consumériste, aux prises avec l’administration et ses règlements souvent ubuesques, le nez calé à cinquante centimètres de ses chaussures sur des valeurs factices et des représentations fallacieuses, le tout avec la dictature de l’immédiat et l’impossibilité de ralentir ? Et lorsqu’il parvient à libérer un peu de « son temps de cerveau disponible » pour s’intéresser au spirituel ou au transcendant, il lui est alors fourni immédiatement des idées sur tout, des avis péremptoires sur chaque domaine. Consommateur involontaire de prêt-à-penser, il se croit de bonne foi, expert en toute chose.

Les médias encouragent cela sans cesse pour des motifs pas toujours clairs. Un exemple : un sondage récent demandait aux français s’ils croyaient ou non en l’efficacité d’un traitement du Covid-19 à l’Hexachloroquine. On croit rêver ! Qui, dans la population dispose de données suffisamment sérieuses pour avoir seulement le commencement d’un avis là-dessus ? Eh bien il en est exactement de même pour le soit-disant complot mondial et l’influence des sociétés secrètes sur notre quotidien. Si l’on ne consacre pas vraiment du temps à ces choses, on n’en sait rien et si on le fait, on se retrouve alors dans la position des chercheurs en virologie, en épidémiologie ou en physique quantique : on débat, on suppute, on évalue avec prudence avant d’émettre des certitudes non vérifiables. Pourquoi veut-on absolument que tout soit évident alors que tout est complexe ?

La recette pour réagir à tout cela est très simple et connue de beaucoup mais elle est prodigieusement difficile à mettre en œuvre : commuter entre elles les intelligences, s’asseoir sur les ego, remettre impérativement l’homme à sa place, dans la nature et celle-ci au centre du jeu ; pas l’inverse ! Au final, tout miser sur l’éducation et les jeunes générations, cesser de produire pour produire (la croissance absurde a montré ses limites bien avant la pandémie), réfléchir toute affaire cessante notamment en petits groupes (des clusters !) de réflexion – action et ainsi faire monter « l’âme du monde » en fréquence, pour changer vraiment les paradigmes car cette fois, et c’est assez nouveau, le temps nous est vraiment compté.

(…) @ suivre . . .

LES CHRONIQUES de MARS – Entretien avec J-P MONTEILS – partie 4 #, décembre 2020 ©.

ARQA éditions // «Grand Sondage – Les MAGICIENS du Crépuscule – LA COUVERTURE»

La présentation du LIVRE de Jean-Pierre MONTEILS

Un extrait du LIVRE de Jean-Pierre MONTEILS


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