« Le curé reçut des sommes considérables, si bien qu’un beau jour, on vit arriver dans le village toute une équipe de maçons et d’ouvriers. Ceux-ci, au lieu de consolider la vénérable église, entamèrent la construction d’une villa en style rococo, flanquée d’un immense donjon d’où l’on peut découvrir les plus beaux paysages de la région. Et le brave curé continua à ripailler et à faire la fête dans sa nouvelle résidence. Il avait d’ailleurs eu soin de faire graver à l’entrée, cette inscription qui est tout un programme : la maison du pasteur est la maison de tous… »

Gérard de Sède


 

Les preuves d’un trésor

Il est peu de dire que les différents livres de Gérard de Sède et de ses suiveurs occasionnels, dès l’année 1967, avec la parution aux éditions Julliard de ce qui restera son best-seller (avec Les Templiers sont parmi nous, publié, lui, cinq plus tôt, dans les conditions que l’on sait…), ont mis le feu aux poudres et ouvert la voie à plusieurs décennies d’études prolixes, dont rien ne semble tarir à l’évidence la progression surnaturelle, pas même le flot tumultueux de la Sals les années de crue…

Le livre que nous présentons aujourd’hui est donc un livre à part, rare, avant tout placé sous le signe de « la recherche ». C’est un ouvrage réalisé avec talent par François Lange, un auteur chevronné connaissant depuis de nombreuses années son sujet, maîtrisant à la fois la recherche en archives comme la connaissance du terrain. Ce remarquable livre d’études ouvre aussi une nouvelle collection chez Arqa, intitulée « Affaires classées » (1), il en constitue le tome premier d’une longue série en cours de préparation. Patrick Berlier prendra prochainement la suite de notre auteur – et de fort belle manière – d’autres écrivains suivront.

Au fil d’une enquête minutieuse de plusieurs années de labeur, le livre de François Lange, concis et précis, a l’avantage de présenter – enfin – des témoignages détaillés et des sources tangibles qui avalisent sans contestation possible la thèse d’un « curé de campagne », inconnu de tous…, qui est bien celle d’un « curé aux milliards » ; autrement dit « un bon abbé » qui, à l’aube du XXe siècle, a bel et bien découvert, dans le Razès, un trésor inattendu… – au sens pécuniaire du terme – et en a largement usé pour ses besoins personnels.

Bien sûr, il est difficile pour François Lange de circonscrire précisément la nature exacte de ce trésor dans toutes ses composantes, dans sa caractéristique détaillée et dans toute son étendue, néanmoins les preuves sont bien là, sur la table, accablantes et incontournables. Elles en perturberont plus d’un, de ceux qui à longueur d’années, de temps, et de conférences, insistent lourdement pour considérer qu’il n’y a jamais eu de trésor à Rennes-le-Château (2)…

Parlant du trésor prétendu, ils sont nombreux, la grande cohorte des suiveurs et des exégètes nageant à contre-courant, les « démythificateurs » comme ils se nomment eux-mêmes, tel André Galaup, ancien journaliste au Midi Libre, ou les « négationnistes », tel René Descadeillas, (en son temps), particulièrement apprécié pour sa citation sans appel : « Il n’y a pas de trésor à Rennes-le-Château », qui nous emmènent à considérer avec « objectivité » que la recherche sur le mystère castelrennais n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre. – Sans parler, au passage, de la fameuse phrase d’Alexandre Painco – le désormais célèbre maire du petit village audois – connu mondialement pour ses « réfections » et autres « embellissements » du site audois… :

« Le trésor ? Pourvu qu’on ne le trouve pas, plus personne ne viendrait, alors qu’on reçoit près de 150 000 visiteurs par an… ».

La vérité serait-elle entre ces deux allégations, l’une comme l’autre tout aussi nuisible à l’investigation ?

Le livre de François Lange a donc pour objet de mettre un point final à « l’affaire de Rennes-le-Château », tout au moins pour ce qui concerne le volet relatif « au trésor de l’abbé Saunière », et il suffira à notre lecteur d’un tant soit peu connaître son sujet pour effectivement approuver la qualité de la recherche de l’auteur et surtout de considérer le bien-fondé des preuves apportées sur le devant de la scène.

Le lecteur, dans cet ouvrage, ne trouvera aucune élucubration suspecte, ou des projections imaginaires, permettant de façon spécieuse de découvrir une quelconque entrée de souterrain, ou même une thèse à l’emporte-pièce bonne à réformer toutes les théories anciennes sur le sujet.

Par contre, pour une fois dans l’histoire des écrits sur Rennes-le-Château, sont montrées – et surtout sourcées – des documentations de première importance mettant en évidence non seulement

(…)

Thierry E. Garnier – Chroniques de Mars – « Affaires Classées » – Tome 1 – (extrait du livre) – F. Lange – juillet 2021.

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1 – Cette nouvelle collection a pour objectif de présenter des séries d’articles divers d’auteurs confirmés, des études et des recherches ne pouvant pas toutes faire l’objet d’un livre complet, mais ayant suffisamment d’intérêt pour la recherche castelrennaise afin d’être réunies en un seul volume.

2 – Il semble important de préciser ici que ce trésor, dit de « Rennes-le-Château », ne constitue pas le seul dépôt et la seule piste susceptible d’être mise au jour et que le site de Rennes-les-Bains, pour donner un seul exemple, constitue à lui seul une seconde énigme enchâssée, tout aussi passionnante, et délivrera forcément, un jour ou l’autre, tous ses secrets, notamment avec la découverte certaine du codage de la Vraie langue celtique de l’abbé Boudet.

 



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