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« Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut … »
La TABLE d’EMERAUDE
Antoine FAIVRE (1934-2021) – Homme de Lettres & de Cœur
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Antoine Faivre, historien français de l’ésotérisme nous a quitté le 19 décembre dernier. Professeur Emérite, il était Docteur en Sciences Religieuses et en Etudes Germaniques.
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Antoine Faivre avait été à l’origine de la Chaire d’Histoire de l’Ésotérisme Occidental, Section Sciences Religieuses au sein de l’E.P.H.E (École Pratique des Hautes Études) à la Sorbonne. Tout au long de sa carrière universitaire, il avait publié de nombreux livres et plus d’une centaine d’articles à caractère scientifique. C’est lui qui allait contribuer à l’émergence de cette branche en Europe. Malgré une diversité d’écoles et de courants, il avait pu cependant relever un certain nombre de critères en commun.
Antoine Faivre avait proposé une grille méthodologique devenue aujourd’hui classique à l’intérieur de notre champ de recherche et qui distinguait six composantes : quatre principales et deux accessoires. Les quatre principales mettaient en évidence : les correspondances entre le visible et l’invisible, le fait que la Nature comme le cosmos sont vivants, l’appel à l’imagination, dans le sens imaginal ou créateur donné par Henri Corbin (1903-1978), les médiations spirituelles et enfin l’expérience de la transmutation. Deux autres sont fréquemment rencontrées mais considérées comme accessoires et non obligatoires : la pratique de la concordance et la transmission.
Cette approche d’Antoine Faivre fait aujourd’hui autorité dans le monde savant et universitaire. Membre du Comité Scientifique de Politica Hermetica, il avait dirigé plusieurs revues comme Les Cahiers de Saint Martin ou encore Les Cahiers de l’Hermétisme. Son ouvrage le plus connu et des plus utiles à tout chercheur en Hermétisme est sans doute Accès de l’Ésotérisme Occidental en deux volumes parus en 1986 et 1996 et un petit ouvrage très prisé L’Ésotérisme aux Presses Universitaires de France, véritable synthèse de ses enseignements. Antoine Faivre était passionné de théosophie chrétienne et d’Hermétisme. C’est ce qui l’a certainement amené à publier des ouvrages fondateurs et incontournables comme Kirchberger et l’Illuminisme au XVIIIe siècle (1966) de même que son magistral Eckartshausen et la Théosophie chrétienne (1969), d’autres encore sur la Toison d’Or et le Mythe d’Hermès. Commandant de réserve, il avait également été élevé au grade Chevalier des Palmes Académiques en 1989 et fait Chevalier de l’Ordre National du Mérite en 2009.
Antoine Faivre avait été mon professeur à l’École Pratique des Hautes Etudes (EPHE) – J’avais eu la chance de suivre son séminaire du vendredi à la Sorbonne avec attention… Il y enseignait justement cette méthodologie d’approche des courants ésotériques. Plus tard, il avait souhaité réunir ses anciens élèves et ses proches au sein de l’Association des Amis d’Antoine Faivre. Pour cela, nous nous retrouvions une fois par mois dans un petit restaurant du Quartier Latin. Là, nous étions invités à intervenir sous la forme de contributions dans nos domaines respectifs. La convivialité du groupe et du lieu nous a appris à mieux nous connaître, parfois nous découvrir et nouer de véritables liens d’amitié. Antoine Faivre a su donner ses lettres de noblesse à notre branche de recherche. Nous lui devions tous quelque chose…
Merci Antoine.
« Antoine Faivre – In MEMORIAM » – Jean Iozia pour « Les Chroniques de Mars – Numéro 68 » © – janvier 2022.
