Quand le dernier homme rouge aura péri, et que le souvenir de ma tribu sera devenu un mythe parmi les hommes blancs, ces rivages s’animeront des morts invisibles de ma tribu ; et quand les enfants de vos enfants se croiront seuls dans les champs, les boutiques ou dans le silence des bois sans chemin, ils ne seront pas seuls. […]
La nuit, quand les rues de vos villes seront silencieuses et que vous les croirez désertes, elles seront remplies des multitudes de revenants qu’elles contenaient jadis et qui aiment encore ce beau pays. L’homme blanc ne sera jamais seul.
Qu’il soit juste et traite mon peuple avec bonté, car les morts ne sont pas sans pouvoir.
Morts, ai-je dit ?
Il n’y a pas de mort.
Seulement un changement de mondes.
Chef Seattle, indien dwamish (déclaration de Port Elliott, 1855)
Paroles indiennes, Albin Michel ed. 1993 ©
En illustration : peinture de Charles M Russel ©