S’il existe quatre fêtes cardinales :
Noël, Pâques, la fête de saint Jean et celle de saint Michel, ce n’est pas par hasard ou parce qu’il a plu à quelques religieux de les instituer, mais parce qu’elles correspondent chacune à un moment particulièrement significatif dans le cycle de l’année.
Au cours d’une année le soleil passe par quatre points cardinaux : 21 mars, équinoxe de printemps ; 21 juin, solstice d’été ; 21 septembre, équinoxe d’automne ; 21 décembre, solstice d’hiver. Durant ces quatre périodes il se produit dans la nature de grands afflux et circulations d’énergies qui influencent la terre ainsi que tous les êtres qui la peuplent : les plantes, les animaux, les humains…
Le passage d’une saison à l’autre se fait par ces quatre points qui sont comme des nœuds de forces extraordinaires déterminées pour chaque saison. Le déclenchement de ces forces est organisé et réglé par de grands esprits qui ont sous leurs ordres beaucoup d’autres esprits, de moindre grandeur, chargés de la répartition des énergies à la surface de la planète. Car une multitude d’esprits sont attelés à ces travaux. Il ne faut pas penser que tout se produit mécaniquement dans la nature, non, tous les changements sont produits par le travail d’entités qui ont la charge de s’occuper des pierres ou des plantes, ou des animaux, ou des hommes.
C’est donc à ces quatre points, solstices et équinoxes, que sont attachées les quatre fêtes dites cardinales : Noël, Pâques, la Saint-Jean et la Saint-Michel. Au solstice d’hiver préside l’archange Gabriel, à l’équinoxe de printemps l’archange Raphaël, au solstice d’été l’archange Ouriel et à l’équinoxe d’automne l’archange Mikhaël.
Ces quatre fêtes cardinales ont été instaurées par les Initiés afin de rappeler aux humains qu’à ces dates-là le soleil déclenche dans l’univers des forces particulièrement puissantes qu’ils ont la possibilité de puiser et d’utiliser pour leur évolution. S’ils sont conscients, attentifs, s’ils se préparent et se mettent en harmonie avec le cosmos pour recevoir ces effluves, de grandes transformations peuvent se produire en eux.
Donc, le 21 décembre a lieu le solstice d’hiver auquel préside l’archange Gabriel. Quelques jours après, le 25 décembre, c’est la fête de Noël qui célèbre la naissance de Jésus (1). Et une naissance n’est rien d’autre qu’une descente dans la matière, une condensation, une cristallisation, à l’image de l’hiver où tout s’immobilise et se fige.
L’archange Gabriel dirige les forces qui ont la propriété de condenser la matière, c’est pourquoi il préside à la naissance des enfants. Et vous voyez, ce n’est pas par hasard qu’il est mentionné dans les Evangiles que cet archange est apparu à Marie pour lui annoncer la naissance de Jésus, et à Zacharie, mari d’Elisabeth, cousine de Marie, pour lui annoncer celle de son fils Jean qui est devenu plus tard Jean-Baptiste. Lorsque les Initiés veulent matérialiser une idée, un projet, même sans que cette matérialisation corresponde à une naissance spéciale, ils utilisent cette période du solstice d’hiver pour y parvenir, parce qu’il y a alors partout de bonnes conditions pour le faire : c’est l’heure de la naissance de quelque chose sur la terre. Les autres fêtes ont une autre signification : la Saint-Michel correspond à un détachement, Pâques à une résurrection, la Saint-Jean à un embrasement ; seule la fête de Noël est liée à une réalisation sur la terre.
Omraam M Aïvanhov – Noël et le mystère de la naissance du Christ (extrait) Prosveta ed. 1992
(1) Lors des réformes des religions païennes en vigueur, notamment celle consacrée à Mithra, l’empereur romain Constantin connu pour sa conversion suite à sa vision du 28 Octobre de l’an 312, institua le Dimanche comme jour de fête dans tout l’empire romain. La fête de Mithra fixée au solstice d’hiver, le 25 décembre, devint la fête de Noël ; la fête d’Astarté ou Ishtar devint la fête de Pâques ; la fête de Tammuz ou Lucifer devint la fête de la Saint-Jean. Comme on peut aisément le constater ici, la gentille légende symbolique de l’âne, du bœuf et de la crèche … semble bien loin des réalités historiques. (Notons encore que le petit village de Bethléem n’existait pas il y a 2000 ans.) Arcadia.
En illustration : Nativité, Vierge à l’enfant. Monastère d’Arcadie.