Bernard Werber est certainement un des plus talentueux auteurs d’anticipation français depuis Pierre Boulle (1912-1994), à se singulariser par tant de qualités visionnaires, on frise parfois avec lui, le génie, tout simplement. Il mêle dans un style simple, mais pas simpliste, un univers tendu vers les extrêmes, des mondes cellulaires aux exoplanètes, mêlant avec brio tous les archétypes jungiens, les mythologies antiques, les études scientifiques les plus avancées ainsi que certains aspects des recherches parapsychologiques contemporaines et du siècle passé (fait rarement relevé par les critiques littéraires patentés), la poésie, les spiritualités, les sciences exactes et inexactes aussi… Pour ce quadragénaire touche-à-tout, ancien journaliste scientifique, illuminé et souriant, tous ses livres sont des best-sellers. Il est surtout connu par le grand public pour son premier livre « Les Fourmis », vendu à plus de 2 millions d’exemplaires et traduit dans plus de trente langues, prix des lecteurs de Science et Avenir en 1991. Son meilleur livre à mon sens, « Les Thanatonautes » explore un continent perdu, celui des mânes, livre malheureusement injustement incompris lors de sa sortie en librairie. Bernard Werber décide depuis quelques années de sortir un ouvrage par an, le premier octobre, afin de bousculer le petit train-train de la rentrée littéraire et de ses prix accommodés. Son dernier ouvrage sur le thème de l’autodestruction de l’espèce et de la colonisation de l’espace par une humanité en fuite vient de sortir, son titre : « Le Papillon des étoiles » ; un livre à découvrir avec attention et gravité, à lire et à offrir pour les fêtes de Noël !
Thierry E Garnier © La LdT, décembre 2006
Le Site de Bernard Werber, un site qui fourmille d’images et d’idées, on s’en serait douté, à découvrir sur :
http://www.bernardwerber.com/
& DES NOUVELLES DU FUTUR sur :
http://arbredespossibles2.free.fr/FutursNews/FutursNews.html
Le papillon des étoiles
Cette planète est notre berceau mais nous l’avons saccagée.
Nous ne pourrons plus jamais la soigner ni la retrouver comme avant. Quand la maison s’effondre, il faut partir. Recommencer tout, autrement et ailleurs. Le Dernier Espoir, c’est la fuite.
Décidant d’aller voir si l’aventure humaine peut recommencer ailleurs, un jeune ingénieur en aéronautique conçoit et fabrique un gigantesque voilier solaire, capable de se propulser dans le vide interstellaire. A son bord, 144.000 passagers, dont la descendance aura une chance de parvenir à destination, après un voyage de 1000 ans.
Un site inspiré par « Le Papillon des Etoiles », et réalisé en images 3D avec notamment cette superbe animation :
Interviews // Bernard Werber
Interview sur RTL dans « Laissez-vous tenter » le 6 octobre 2006, et dans le journal de M6 le 20 octobre.
Les voiliers de l’espace
Depuis plusieurs années, des ingénieurs visionnaires ont imaginé des voiliers solaires, propulsés par les flux de photons émis par les étoiles, en particulier par la plus proche de nous: le Soleil. Ces voiliers sont donc à « propulsion photonique ». Une vaste voile très légère permet de capter la pression exercée par les photons et permettre de voyager dans l’espace. Cette pression est très faible, mais elle est constante et cumulative. La vitesse d’un voilier solaire ne cesse d’augmenter avec le temps, jusqu’à être supérieure à celle d’un vaisseau spatial à propulsion classique. En cent jours, un voilier solaire spatial peut atteindre 10.000 km/h et 36.000 km/h en une année. Après trois ans la vitesse dépasserait 100.000 km/heure ce qui permettrait d’aller jusqu’à Pluton, la plus éloignée des planètes du système solaire, en moins de cinq ans. Pour comparaison, un vaisseau à moteur chimique mettrait 9 ans pour atteindre cette planète (et à condition d’utiliser la gravité de Jupiter pour accélérer).
À plusieurs reprises, des courses de voiliers solaires ont été envisagées vers la Lune ou vers Mars. Des projets réalisables techniquement, et qui attendent un sponsor audacieux.
Aux Etats-Unis dans les années 1970, le Jet Propulsion Laboratory de la NASA s’était intéressé aux voiliers solaires et à la propulsion photonique, mais les restrictions budgétaires avaient mis fin au projet. Depuis, l’idée a continué de faire son chemin. Des associations scientifiques ont été créées: U3P en France (Union pour la Promotion de la Propulsion photonique), la SSUJ au Japon (Solar Sail Union of Japan), ou la CVS (Comiçion Vela Solar) en Espagne. Ces associations ont constitué un comité de course Terre-Lune, tandis qu’un voilier solaire européen commence à être élaboré.
© Babakin Space Center, The Planetary Society