« LA DESCENTE »

 

Dans le monde d’après, des ombres assagies croisaient en silence, à la volée, de drôles de personnages mutiques aux regards luisants et pénétrants – pour quelles raisons ces lumières sombres à l’horizon déclinaient-elles maintenant avec tant d’incidence ?

Oscar pensa d’abord qu’elles étaient la matérialisation de sa Conscience endormie. Autant de lucioles chancelant à l’unisson du rythme circadien, et qui flottaient dans l’air chaud, animées par des vagues molles et invisibles. Piqué par une curiosité inhabituelle, il s’aventura dans leur direction, parvint à rester dissimulé malgré sa maladresse, et s’aperçut alors de son erreur. Sous la lueur de chaque halo lévitait une forme humaine, dénuée de couleur et dont les contours se noyaient dans l’ambiance obscure. Sans pouvoir en distinguer davantage, une certitude l’éclaira : elles étaient la raison de sa venue ici. Dans une procession lente et silencieuse, à la manière d’une rangée de fourmis, les lucioles et leurs hôtes camouflés s’enfilèrent dans les circonvolutions de son Inconscient. La descente fut longue. Marche après marche, sa Conscience s’éloignait pour le laisser s’engouffrer dans ce monde régi par ses Émotions, libérées de toute emprise des conventions, de la bienséance ou du qu’en-dira-t-on, dans cette atmosphère où les scintillements alignés devinrent bientôt les seules sources lumineuses, uniques guides au milieu de l’abîme, sillonnant les couloirs déserts et humides où aucune âme ne se promenait, et qu’il suivait tel un fantôme ensommeillé. Au détour d’une allée sinueuse, un murmure résonna le long de ses tempes, accompagné par un souffle nostalgique chargé de souvenirs lointains, les seuls heureux de son existence. Devant lui apparut son Moi d’avant, frêle et ébouriffé, encore plein d’espérance sur sa destinée. Il serait bien resté là, avec son reliquat d’enfant, à discuter des futures décisions qu’il prendrait, celles dont il se félicitait, mais surtout celles qu’il aurait préféré éviter. Une cascade de choix toxiques qui l’avait happé dans la dépression, dans une vie où il marchait à côté de lui-même, comme un zombie égaré, condamné à errer éternellement à la recherche de la sortie du labyrinthe clos de son esprit. Voilà pourquoi, malgré l’abattement, il avait lancé ses dernières forces dans la bataille contre son Inconscient insoumis, celui qui depuis trop longtemps, l’accrochait à l’inertie et au délabrement mental. Il fallait le pénétrer, déterrer ce Lui dont il ne voulait plus, et l’empêcher de nuire. Il s’interdisait encore de penser à ce mot, tuer, mais c’était pourtant bien de cela dont il s’agissait. Il devrait tuer cette nuit, pour son propre salut. Question de survie. C’étaient les ordres du Dr Ressi.

Arrivé au fond de son esprit, le cortège ralentit devant un tricot géant de mailles condensées, unique accès au palais des congrès, là où, il le savait, il devrait accomplir son acte. Chaque protagoniste s’y faufila avec plus ou moins d’élégance. Seul, Oscar fut alors plongé dans l’obscurité, avec pour seule compagnie le sifflement inquiet de sa respiration et les tremblements de ses mains moites. Après plusieurs minutes de tâtonnement fébrile, il réussità s’infiltrer à son tour, tel un cambrioleur dans sa propre demeure.

L’endroit était anormalement grand pour son rôle, rempli d’espace vide. Les lucioles avaient quitté leurs maîtres pour migrer au plafond et servaient à présent de vulgaires lampes dont l’intensité était trop faible pour éclairer correctement l’ensemble de la pièce. Une aubaine pour Oscar. Décalqué sur la surface molle de l’enceinte, dans un interstice sombre, il observa en tapinois le déroulement des évènements. Peu à peu étranglé par une angoisse rampante, sa respiration devint bruyante, au point de nécessiter l’intervention de ses mains pour la masquer. Il se concentra sur l’essentiel pour ne pas glisser dans la panique : le plan du Dr Ressi. Première étape : démasquer l’ennemie. « Fiez-vous à votre intuition. Concentrez-vous seulement sur votre cible. Ne perdez pas de temps à identifier les autres. » En dépit de ces directives et du stress, le spectacle était trop unique pour qu’Oscar n’y concédât pas un instant de contemplation.

Dans la pénombre, chacune des Émotions rayonnait, comme habitée d’une lueur interne flamboyante, dont l’éclat perçait vers l’extérieur, à travers l’abat-jour de leur corps. Ici, elles se dessinaient dans des teintes vibrantes, contrastant si fortement avec le décor achrome du lieu qu’il fallait plisser les yeux pour ne pas être ébloui. Réunies en cercle au centre de la pièce, elles s’apprêtaient à décider d’un commun accord, délibérément inéquitable, lesquelles d’entre elles domineraient le jour prochain. Comme chaque nuit. Oscar reconnut sans peine la Colère et la Tristesse, ces deux amies indésirables avec lesquelles il aurait préféré n’entretenir qu’une relation lointaine et éphémère. La première, drapée d’une immense houppelande noir de jais, se distinguait mal sur le fond ébène de la pièce. Mince mais haute, elle avait les traits fins et un regard incandescent dont la condescendance vous glace à la seconde où il se pose sur vous. Son port de tête altier en disait long sur la puissance qu’elle avait acquise au fil du temps dans la hiérarchie de son Inconscient. Ses mouvements étaient impulsifs, emplis de sa propre nature. La Tristesse, elle, avait cette allure caractéristique des forces tranquilles. L’apparente vieillesse de ses cheveux cendrés sublimait la jeunesse de sa peau mouchetée de taches de rousseur. Son caftan léger soulignait la noblesse mélancolique de ses gestes. Elle parlait peu, mais sa présence élégante faisait le travail à sa place. Aux interrogations des autres protagonistes, elle répondait par d’imperceptibles haussements de sourcils. Jamais il n’entendit le son de sa voix. Malgré leur impact contre-productif sur son quotidien, Oscar ne les détestait pas, tout au plus aurait-il voulu les ébrécher, ponctionner une portion de leur énergie afin de rétablir l’équilibre des forces entre elles et ses Émotions positives. En inspectant le reste des participantes, il distingua les opposantes aux grandes dames, et le spectacle ne fut pas franchement réjouissant. Parmi elles, la Joie. Son regard ricochait entre des œillères qu’elle seule semblait percevoir. Sa flamme interne, balbutiante, ne renvoyait vers l’extérieur qu’un maigre filet lumineux dilué par le filtre de sa peau grisâtre. Son corps était presque aussi transparent que sa présence. Animée d’une lenteur frustrante, elle marmonnait d’une voix creuse immédiatement noyée dans le dialogue des autres Émotions. Oscar serra les poings, s’enfonçant les ongles dans la chair de ses paumes. Comment pourrait-il guérir avec une incapable pareille ? Un élan d’orgueil faillit le décider à aller la secouer, mais le Dr Ressi avait été clair. « Dans votre cas, renforcer vos Émotions positives ne sera pas suffisant, vos Émotions négatives sont trop puissantes, le conflit résultant serait ingérable. Concentrez-vous sur votre Peur, c’est elle la source vénéneuse du problème. Tuez-là.». Par lâcheté, Oscar aurait préféré une solution plus pacifiste. Il était bien loin du soldat d’élite, sa méthode consistait plutôt à déserter à la moindre difficulté. Mais pas cette fois. Pas le choix. C’étaient les ordres du Dr Ressi.

La Peur, parlons-en. Elle n’avait pas pris part au cortège initial qui l’avait mené jusqu’ici. Elle était arrivée après les autres par une entrée alternative dont Oscar n’aurait pas deviné l’existence, telle une souveraine dont le rang l’autorisait à ce genre de privilèges. Sa voix mécanique, croassante, dérangeait le calme de l’endroit. Volubile au point d’en paraître agitée, débordante d’une confiance assumée, elle déployait son ascendant à la ronde, présidente d’une assemblée qu’elle gouvernait par des directives cachées sous de fausses questions. Elle serait en première ligne dès le lendemain. Comme d’habitude. Elle s’était immiscée dans la vie d’Oscar, de manière sporadique d’abord, pendant son adolescence, puis insidieusement, elle avait répandu son poison. Il se mordit l’intérieur des joues. Cette sorcière lui avait pourri l’existence, à lui faire croire que le monde était un danger ambulant. Résultat : à l’aube de ses 35 ans, elle l’avait conduit à l’abandon de la totalité de ses rêves d’enfant et de ses objectifs d’adulte. Une larme de haine s’échappa de son œil, signant par son apparition, la résolution d’Oscar. Il la tuerait ce soir. C’étaient les ordres du Docteur Ressi, et en réalité, il en crevait d’envie.

Mué par un courage insolite et inespéré, il s’extirpa de sa cachette et pris la direction du cercle.  Il avança au ralenti, prenant le temps de s’imprégner de cet instant grâce auquel il rétablirait sa souveraineté sur son pays perdu. Engourdies par sa présence surprise, les Émotions prirent l’aspect de poupées de cire aux expressions ahuries, prisonnières de leurs corps paralysés mais néanmoins capables de tout percevoir. Oscar ressentit leurs âmes. Bientôt, elles le hisseraient au rang de héros pour les avoir libérées du joug de leur bourreau. La Joie voulut s’exprimer mais son incantation s’évapora avant même d’avoir délivré son message. Le sang claquait dans le crâne d’Oscar, et il ne perçut bientôt rien d’autre que le crissement d’une vieille télé cathodique qu’on allume. Il se planta au centre du cercle, à sa place revendiquée de nombril du monde. Le torse gonflé et les bras raidis, il ressemblait à un ballon de baudruche mouillé de sueur. Un duel visuel s’engagea avec son ennemie, dans une immobilité animale, le silence précédant l’attaque. À distance réduite, elle avait un air niais.Des sourcils trop minces, des yeux tombants, un nez bombé, des joues creusées, des lèvres presque inexistantes, un teint olivâtre à la limite du maladif : aucun charisme n’émanait d’elle. Comment avait-il pu se laisser dominer par un être si peu élaboré ? Un haut-le-cœur le secoua mais rien n’en sortit. Dommage. Il aurait aimé lui cracher ses entrailles à la gueule, la maquiller de ce qu’il y a de plus dégradant en lui. Il n’avait plus peur.

Elle tenta une manœuvre de défense dérisoire.

_ Ne fais pas ça Oscar, je ne suis pas le monstre que tu crois. Discutons.

Oscar ricana. Son appel à la compassion était grotesque. Elle invoquait un sentiment dont elle aurait dû savoir qu’il ne le ressentait plus depuis des lustres. Cette vipère l’avait sûrement elle-même détruit pour s’assurer une emprise totale sur lui. Il n’avait pas l’intention de lui accorder le plaisir d’une danse rhétorique qu’elle gagnerait à coup sûr. « Aucune négociation avec vos Émotions, Oscar. Elles ne peuvent pas vous atteindre physiquement, mais elles tenteront de vous conduire au renoncement par la manipulation mentale. Dès que vous vous dévoilerez, agissez rapidement, car si elles ont le temps, elles modifieront votre espace mental et vous y resterez prisonnier. Vous serez bon pour l’asile. »

Il dévoila le poignard. Leurs regards se croisèrent une nouvelle fois et il n’eut aucune envie de déchiffrer ce qui en émanait. Il planta le poignard. Ce fut simple, presque trop, elle n’avait même pas fait mine d’esquiver. Si elle pensait gâcher son coup d’état en rendant les choses faciles, elle se méprenait au plus haut point. Il tourna le poignard. Le sang dégoulina le long de sa main avant de s’écouler en fines gouttes écarlate. Elle s’affaissa au sol. Sa luciole sonna la fin glorieuse du duel lorsqu’elle plana pour venir clore ses yeux. La reine était morte. Il lâcha le poignard. Le nectar délicieux de la victoire galopa dans ses veines et son esprit s’enfuma d’un brouillard tiède duquel il se vit émaner, majestueux, enveloppé dans sa cape pourpre et coiffé de la couronne qui lui revenait de droit. C’était lui le roi.

Les spectatrices s’amassèrent, comme tirées par d’imperceptibles fils les reliant à la dépouille. Embrumé, Oscar ne sut si elles tentaient de la secourir ou si au contraire, elles s’assuraient de la bonne exécution de la mise à mort. Cela n’avait de toute façon aucune importance. Il fallait remonter. Il se dirigea vers la sortie. Il eut la sensation d’un regard posé sur lui. Il s’éclipsa. Il gravit les marches une à une. Puis deux à deux. Puis bondissant. Haletant. Exténuant. Cette direction ? Non, celle-là. Les marches une à une. Ne pas rester prisonnier. Les marches deux à deux. Sortir d’ici. Vite. Marcher. Non, courir. Regard posé sur lui. Vite. Gravir. Vite. Partir. Puis enfin. « Oscar ? Oscar, c’est le Dr Ressi, dès que vous entendez ma voix, réveillez-vous, je vous l’ordonne. »

Il ouvrit les yeux sur le décor de la pièce qu’il avait quitté quelques heures plus tôt.

_ J’ai réussi Docteur, ça y est, je suis enfin libre !Merci Docteur, merci !

Le médecin lui adressa d’une réponse neutre, délivrée d’une voix plate, le tout distribuépar un visage vide de tout.

_ La descente dans votre monde d’après s’est déroulée avec succès. Dans les prochains jours, les Émotions restantes vont se réorganiser, une nouvelle hiérarchie va se constituer. Vous ressentirez des successions rapides et intenses d’humeurs. Suivez le protocole post-anéantissement. Détendez-vous. Revenez la semaine prochaine, à l’heure prévue.

Le visage collé à la fenêtre du taxi, Oscar se remémora le jour où il avait découvert cette thérapie. Malgré la dépression, il avait abattu le peu dont il était capable pour entrer dans le protocole de tests cliniques du Dr Ressi. Aujourd’hui, pour la première fois de sa vie, il était fier. Les premiers rayons du soleil arrachaient la ville à la nuit, comme il venait de s’extirper de l’emprise de son tortionnaire. Et c’était beau.

Les jours suivants s’écoulèrent sans encombre. Comme prévu, les sensations se succédaient et Oscar passait de longues plages horaires échoué dans son canapé à enchainer les manifestations émotionnelles diverses. Un matin, toute son attention était concentrée sur la préparation d’une omelette. Pour la première fois depuis des années, il avait trouvé l’énergie d’inviter sa mère à manger. Au moment de lâcher le contenu du dernier œuf dans le saladier, une minuscule pépite de coquille fit le grand saut elle aussi. La tête d’Oscar vrilla sur la droite et fixa l’insolente d’un regard pincé, la lèvre inférieure coincée entre ses canines. Une boule brûlante le parcouru des pieds au sommet de son crâne, liquéfiant sa poitrine au passage. La Colère déploya son habit noir en ouragan autour de lui et le fit tournoyer si rapidement qu’il crut perdre connaissance. Quelques minutes plus tard, elle s’en était allée, aussi soudainement qu’elle était apparue, laissant Oscar recroquevillé sur le sol de la cuisine, la bouche en sang et les mains en pataugeoire dans les restes de sa préparation d’omelette. Le saladier gisait en miettes, éclaté par sa rencontre forcée avec le mur. La coquille d’œuf était introuvable.

La sonnerie de l’entrée résonna.

Une version décomposée d’Oscar déboula dans le bureau du Dr Ressi, les yeux injectés d’un affolement proche de celui d’un aliéné.

_ Calmez-vous Oscar. Vous étiez prévenu, les réminiscences fantômes d’une Émotion amputée peuvent se faire sentir durant une période de plusieurs semaines après l’anéantissement.

_ Docteur, ma propre mère est passée me voir aujourd’hui. J’ai fait une crise phobique en la voyant, je n’ai pas pu la laisser entrer chez moi !

Pour la première fois, une émotion s’extirpa du visage du médecin. Il enchaîna les allers-retours minuscules et avala un cachet inconnu sorti du tiroir de son bureau. Il lui fallut plus d’une minute pour articuler une réponse.

_ Oscar, qui avez-vous poignardé lors de votre descente ?

_ Docteur, ma mémoire est limpide. J’ai tué la Peur, je…

_ C’est impossible. Une crise phobique, c’est la Peur dans son état le plus pur. Elle n’est pas morte, elle est toujours en vous.

 

*

 

« Quelle tristesse, mon cher Oscar. Tu me vois désolée de te retirer le triomphe de ton exécution si soigneusement préparée. Tu as monté ta campagne de guerre de toute pièce, contre un ennemi absent. Si tu observes bien, tu réaliseras que personne n’a jamais pris les armes contre toi, surtout pas moi. Je ne me crois souveraine de personne et je ne prétends au trône d’aucun royaume. C’est toi qui as imprimé sur moi tes propres fantasmes mégalomanes.

J’avais pourtant tellement à t’offrir si tu avais su m’écouter, me sécuriser, m’accepter. M’accepter. La clé était là, si facile d’accès en réalité. Je me serais alors tranquillisée, ouvrant la voie à la Joie, à l’Optimisme et à tous ces bonheurs faciles que tu désirais si férocement.Car à quoi aspire la Peur, si ce n’est à l’apaisement ?

Ma clairvoyance t’aurait permis d’exister pleinement, car la vie est si fragile sans moi. Je suis son bouclier, son éclaireur, le protecteur agitant les drapeaux rouges là où la menace se tapit. Aujourd’hui, je me sens trahie, meurtrie par cet hôte répugnant qui n’a vu en moi qu’un chien crasseux, incapable de déceler ma beauté subtile et contradictoire. J’ai peur de toi.

Mais le traître s’est embourbé dans sa propre sournoiserie, n’est-ce pas comique ? Lorsque tu es descendu avec tes pas lourds et résonnants, je savais que tu venais pour moi. Car l’Inconscient sait tout et le Conscient n’a conscience que de si peu, aveugle et sourdau monde enfoui sous ses propres pieds. Pourtant, il est le lieu de naissance de toute chose. Voilà pourquoi tu n’as pas vu grandir, cette idée folle qui a germé au creux même du plus profond de ton être. Celle que je savais quel serait mon funeste sort si je ne me défendais pas. Celle que je déciderais alors de te laisser croire que tu maîtrisais la situation. Celle que les autres se sont alliées à moi, la Tristesse, le Dégoût, la Colère, car elles savaient que leur tour viendrait après le mien – Pourquoi te serais-tu arrêté à une seule d’entre nous, assassin ? Celle que nous te laisserions effectivement tuer quelqu’un cette nuit-là, mais qu’en aucun cas, ça ne serait moi.

L’Espoir, mon cher Oscar. L’Espoir est mort de ta propre main et j’ai hâte de voir ce que sera ton monde, après cela. »

 

*

 

Une plume démoniaque se posa sur l’esprit d’Oscar, inscrivant d’une encre amère le message qu’il ne voulait pas recevoir : il avait détruit sa propre humanité, la seule qui aurait pu le sauver de lui-même. Dorénavant dans le monde d’après, des spectres en furie voleraient en hurlant, à l’arraché, des hordes de gorgones délirantes aux regards noircis et névrosés – comment pourrait-il vaincre ces enfers rugissants qui s’élèveraient prochainement avec tant de puissance ?

 

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