Les contes nous viennent du fond des âges…
Dépositaires de la tradition orale, réceptacles de sagesses oubliées, vestiges de spiritualités perdues ils nous plongent dans les profondeurs de l’âme humaine.
Les sources archaïques courent sous les pelouses des jardins à la française des pilleurs de merveilleux. Ni Perrault, ni Disney n’ont réussi à éradiquer des contes la puissance sauvage qui s’ exprimait dans ces légendes anciennes…
Le conte narre, il raconte quelque chose d’intemporel, il ra-conte, il conte à nouveau quelque chose qui s’est passé avant, hier ou il y a mille ans ou bien dans un lointain futur. Entrer dans le temps du conte, c’est s’introduire dans une causalité épurée de la contingence.
Les faits sont une description de la réalité matérielle, de la manifestation des forces. La pratique du conte comme accès aux sagesses primordiales, commence avec une enquête policière. On doit s’appliquer à poser les faits, en posant des questions, d’une part pour chercher une vérité mesurable et d’autre part pour éviter l’émotionnel et toute la subjectivité qui s’y rapporte .
Ce qui c’est passé, quelles paroles ont vraiment été prononcées, comprendre les étapes c’est entrer dans le corps du récit. Cela nécessite de la rigueur, de la patience, de l’humilité autant de qualités nécessaires pour ne pas se laisser entraîner dans des interprétations fulgurantes, souvent soufflées par l’inconscient.
L’inspiration n’est pas toujours lumineuse si elle n’est pas étayée par un discernement solide.
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Ces précautions appliquées, il est possible d’aller plus loin, de creuser sous les évidences, de poser les bonnes questions, de chercher les squelettes dans les placards et de reconstituer les puzzles des sagesses oubliées.
Entrer dans l’univers d’un conte c’est retrouver une caverne secrète où se prépare l’entrée dans le monde des anciens mystères.
C’est aussi partir dans la forêt habillée en rouge et revenir avec un œuf de dragon !
II – Le mystère de la Belle au Bois Dormant
Le désir et la loi
Les ronces ont envahi le Royaume, la princesse dort.
Qu’est ce que l’éveil sinon ce que va vivre la Princesse après 100 ans de réclusion. Cette prison de ronces de ces griffes acérées tient notre cœur prisonnier. Quelle faute nos parents ont-ils commis pour que à peine touchant l’écheveau du temps nous fûmes mis en exil dans le bois obscur de la stagnation de l’âme ?
L’éviction de l’impair, chez Grimm, 13e fée, bloque la vie, d’abord par la malédiction de la mort précoce, puis par le temps suspendu. L’impair, l’imparfait, mais aussi ici avec le 13 le nombre premier, indivisible.
On ne brise pas impunément l’unité dynamique du Monde, on n’évite pas le châtiment de la perte, à moins de construire autour de nous des murs de ronces couvertes d’épines.
L’alchimie des émotions
Une époque Hyper-émotive… L’hyper émotivité n’est pas l’hyper sensibilité, la confusion règne aujourd’hui entre ces deux notions.
Dans ce que certains psychologues nomment les émotions primaires, la peur tient une place importante.
L’épisode collectif que nous vivons est à ce titre une illustration de l’utilisation de la peur comme moyen de contrôle.
La peur nous a fait accepter le confinement, alors que la prudence et la compassion auraient pu tenir une promesse à venir.
La peur brute, simplement la peur de l’autre a fait irruption dans nos rues et nos lieux de vie. Bien sûr le danger et la dangerosité de ce virus n’est pas contestable. Mais ce qu’il a révélé chez nos semblables est la démonstration de l’effet de ce que le philosophe nomme le culte de l’émotion.
Les deux émotions dominantes les plus régressives, les plus déraisonnables ont saisi le conscient collectif. La peur et la culpabilité ont circulé sans entraves.
Derrière la peur de la contagion, car c’est de cela dont il s’agit et non pas la peur de la maladie, une excitation quelque chose de l’ordre de la jouissance était palpable.
J’ai observé que cette jouissance prenait des formes diverses liées aux névroses personnelles. Les hypocondriaques tenaient leur justification, enfin, les paranoïaques leur explication et les hystériques ont pu déployer leurs ailes chamarrées. Collectivement l’hystérie a retrouvé ces heures de gloire, nous sommes en guerre à dit notre drama queen en chef…
La société du spectacle est forcément nourrie par l’hystérie collective. En matière d’émotions l’excès et l’exacerbation font loi. L’anxiété vécue au quotidien par nombre de nos contemporains est en partie le résultat de cette surabondance émotionnelle. L’hyper émotivité règne sur notre époque car elle nous éloigne des territoires subtils de l’âme. Elle nous enserre et nous détourne de l’esprit, de l’intelligence, elle nous coupe des sources vives de l’humour, de l’auto-dérision, de l’exercice salutaire de l’émerveillement que suppose l’ouverture de l’âme. Passer de l’hyper émotivité aux territoires du sensible où nous pouvons nous engager renonçant aux réactions immédiates, en nous détournant des opinions pour aller vers des questionnement, en recherchant la délicatesse l’élégance et la profondeur dans nos propos et nos actions.
Les émotions supérieures
La gratitude.
Elle est est souvent méprisée dans notre culture. À quoi nous ouvre- t-elle ? En quoi est-elle puissante ? Pourquoi l’avons nous oubliée ?
À la suite de Camus qui déclarait l’amour est-il notre seul devoir ? La question du devoir de gratitude ouvre sur la force morale du “merci”.
La gratitude un devoir, la formule peut sembler étrange et s’il semble bien que l’ingratitude est un manquement, un faute morale avérée, la gratitude n’est pourtant pas posée comme un impératif…
(… @ suivre)
Michèle Cottini © K2Mars, décembre 2020 – Le chemin de la forêt – Premières approches du conte #2.
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