1b-5.jpg

Cyprien VIGNES de Vialas – Un Thaumaturge hors norme…

 » Je suis le médecin infaillible, le guérisseur universel. »

Cyprien VIGNES

1c-2.jpg Le premier de ces témoignages concerne la jeune sœur de son père (qui habitait un mas nommé le Bladier) qui avait une surdité telle qu’elle était dans l’incapacité d’entendre les cloches de l’Eglise de Portes sonner même lorsqu’elle en était à proximité. C’est alors que son grand père se résolut à rendre visite à Vignes, le guérisseur renommé de Vialas. Celui-ci partit avec la tante de M. Vergely très tôt le matin. Arrivés sur les hauteurs, ils durent patienter en raison de la foule avant que Vignes, qui avait pour habitude de tutoyer presque tout le monde, ne questionne le grand père dans le délicieux patois local : « E tus, dé qué as ? » « – Eh, toi, qu’est-ce que tu as ? »

Celui-ci répliqua : « Véné vous veïrépér ma filho qu’es sourdo d’afoun ! » – « Je suis venu vous voir pour ma fille qui est complètement sourde ! »

Le guérisseur fit avancer la jeune fille et lui jeta un regard avant de déclamer : « – Drouletto, vaï té mettré control ou mur é nous regardès pas » – « Drôlette, va te mettre contre le mur et ne nous regarde pas ».

2-42.jpg

[1] Maison de Monsieur Vignes à Vialas, à la fin du XIXe siècle, au moment des guérisons miraculeuses.

888-29.jpg

[2] Maison de Monsieur Vignes à Vialas aujourd’hui, au cœur du petit village de Lozère.

La gamine obéit et Vignes lança une petite pièce sur le sol et, au bruit de la pièce, elle se retourna promptement et Vignes dit au grand-père de M. Vergely : « – Vésés bé que y énténaro. »

Sa mère vivait au Mas des Escoubes juste derrière le château de Portes dans une demeure que possédaient ses parents. Ceux-ci avaient mis en location tout le premier étage à une sœur du grand père de M. Vergely, à son mari et à leurs fils Ferdinand qui avait hérité du sobriquet de Lou Fenne. Le mari fut gravement malade et puisque le docteur familial doutait de pouvoir le sauver, le fils décida de rendre visite à Vignes qui l’interrogea aussitôt :

3--9.jpg

[3] Signature de Monsieur Vignes – Registre municipal de Vialas.


« – E tus, dé que t’arrivo ? »
– « Et toi, qu’est-ce qui t’arrive ? »

Fernand rétorqua : « Véné per mounpèro, qu’es bien malaou ! » – « Je viens pour mon père qui est au plus mal. » A ce moment là, Vignes rajouta :

« – Regarde ta mostro. D’aquestoourotoun père n’as pas pus bésoun de rémédé. Podé pas pus rès per él » – « Regarde ta montre. A cette heure, ton père n’a plus besoin de médicament. »

4--6.jpg

[4] Bible du Temple protestant de Vialas, édifié en 1612.

Le pauvre « Fenne » repartit dépité et arrivé à la maison, sa mère n’en finissait plus de pleurer en raison de la mort de son père. Il demanda quand il était mort. La réponse correspondait totalement à l’heure donnée par Vignes précédemment…

Décès de Cyprien Vignes

999-22.jpg


[5] Le village de Vialas à l’époque de Monsieur Vignes – L’Eglise et au lointain le somptueux rocher de Trenze.

5-20.jpg

[6] Relais de poste de Vialas, dernière halte pour les malades venus d’Allemagne ou de Suisse pour rencontrer Cyprien Vignes, dit « Le Juste ». Aujourd’hui le relais de Poste est devenu l’Hôtel Chantoiseau dont la devise est : « car rien sans amour. »

C’est une douzaine d’années après que sa popularité ait largement dépassée les frontières de France que survint la mort du guérisseur le 11 août 1908 à l’âge de 84 ans. Celle-ci fut perçue comme une immense tristesse et comme un deuil public. Qui n’avait pas connu l’enfant chéri de Vialas comme maire du Village ? Et, de toute façon, existait-il une seule famille où il n’avait exercé ses bienfaits, quelqu’un qui ne le connaissait pas encore ? Le ministère de Vignes demeure une belle énigme. Il prouve, et c’est encourageant, qu’avec un peu de foi, « l’on peut déplacer des montagnes », c’est-à-dire créer des miracles tous les jours.

Cyprien Frédéric Vignes fut un homme simple en apparence mais merveilleusement centré sur le Christ et plus d’un siècle après, il convenait de se souvenir, d’exercer un devoir de mémoire, de lui rendre un hommage, de se rendre compte que la leçon n’appartenait pas à une époque révolue, mais que tout est on ne peut plus actuel car nous sommes, bien évidemment, les sourds, les aveugles, les estropiés, les paralytiques, les pharisiens, les saducéens, les zélotes, les prêtres réfractaires, les sépulcres blanchis, bref, tous ces hommes de peu de foi dont il est fait mention dans les Évangiles.

6-18.jpg

[7] Dans la propriété privée de Monsieur Vignes, son premier tombeau aménagé sous la voûte de pierres, sa sépulture fut par la suite déplacée dans le cimetière protestant du village où il demeure toujours aujourd’hui.

Cyprien Vignes fut un authentique « Envoyé du Père » et il nous donne encore et toujours du baume spirituel pour toute notre vie, en rendant vivantes et en réactivant les paroles et les actions du VERBE FAIT CHAIR, ici et maintenant.

111-25.jpg

[8] Tombe de Cyprien Vignes à Vialas aujourd’hui.

Gil ALONSO-MIER –

Photos © Thierry E. Garnier // ARQA éditions


MARS EYE 2013

En 2013, Marseille est Capitale Européenne de la Culture, les éditions ARQA qui fêtent cette année leurs dix ans d’activités se devaient dans la continuité du travail déjà accompli de proposer à leurs lecteurs plusieurs ouvrages de qualité, avec des auteurs reconnus et surtout avec la présentation de nombreuses recherches et documents d’archives inédits. Avec les livres de Georges COURTS, Gino SANDRI et la Trilogie de Gil ALONSO-MIER sur les guérisseurs spirituels de la fin du XIXe siècle, Vignes, Schlatter, et Philippe de Lyon, voilà chose faite.

En souhaitant donc à tous nos lecteurs de très bonnes lectures !

MARS_EYE.jpg