Jacques Mandorla est une légende
Journaliste d’investigation, mais aussi écrivain (et bien d’autres choses), il a publié une bonne dizaine de livres dont trois ABC chez Grancher : Le Magnétisme, La Radiesthésie, L’Hypnose. Il vient de sortir chez Trajectoire 60 trésors fabuleux à découvrir – Leur Histoire détaillée – Leur Composition précise – Leur Localisation supposée. Il a aussi fondé avec l’illusionniste Ranky le Comité Illusionniste d’Expertise et d’Expérimentation des Phénomènes Paranormaux dont on retrouve articles et expertises sur le blog qu’ils ont créé à cette occasion. Ce qu’on sait encore moins, c’est qu’il publia une sympathique revue consacrée aux mancies et à l’astrologie qui compta douze numéros entre 2002 et 2003 : Clairvoyance. Et ce que l’on a oublié, c’est qu’il fut le très actif conseiller éditorial du magazine Facteur X publiée par les éditions Marshall Cavendish.
Michel MOUTET
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La Seconde Guerre mondiale a coûté la vie de plus de 50 millions de personnes (civils et militaires). Sur mer, le bilan des combats est très lourd : 4 000 navires de guerre ont été coulés, dont plus de 1 000 sous-marins. Mais on ignore souvent que de nombreux bateaux de commerce, ainsi que des submersibles appelés « sous-marins cargos », circulaient sur (ou sous) l’eau au même moment. Ils avaient été réquisitionnés pour transporter des chargements très spéciaux : or et argent en lingots ou en barres, mais aussi des cargaisons d’autres métaux précieux (platine, étain, aluminium, molybdène, tungstène…), métaux qui servaient à fabriquer l’arsenal militaire des pays en guerre. Ce fut le cas du SS City of Cairo (dans la Marine britannique, les lettres « SS » signifient Steam Ship, bateau à vapeur). Les routes empruntées par ces convois étaient évidemment très dangereuses, car elles traversaient des zones où les combats faisaient rage. Résultat : plus de 11 000 navires marchands ont été coulés pendant la Seconde Guerre mondiale. On estime à plus d’un million le nombre de personnes ayant péri dans tous ces naufrages.
Le City of Cairo est un paquebot à vapeur construit par l’Angleterre en 1915 : long de 140 m, il a une capacité de 8 000 tonnes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il assure la liaison commerciale entre l’Inde et l’Angleterre, en passant par le Cap de Bonne-Espérance et le Brésil.
Coulé par la faute d’un matelot !
Le 1er octobre 1942, le paquebot quitte Bombay (Inde) avec 300 personnes à bord, parmi lesquelles une centaine de femmes et d’enfants. Son chargement est constitué principalement de coton et de minerai de manganèse. Alors que tous les passagers sont déjà montés à bord, plusieurs camions, encadrés par des militaires, arrivent discrètement sur le quai et embarquent
2 000 caisses remplies de lingots et de pièces en argent qui sont immédiatement mises en cales.
Après avoir contourné l’Afrique du Sud, le City of Cairo remonte tranquillement l’Atlantique et se dirige vers le port de Recife, au Brésil. Le 6 novembre, il est attaqué par le sous-marin allemand immatriculé U-68 (U est l’abréviation du mot Unterseeboot qui signifie « sous-marin » dans la langue germanique) qui avait aperçu à l’horizon une épaisse fumée noire s’échappant du paquebot. On apprendra par la suite, grâce à un passager rescapé, qu’un incendie avait éclaté à bord par la faute d’un matelot : celui-ci, souhaitant déloger un chat qui s’était réfugié dans un canot de sauvetage, avait fait brûler une torche à base de soufre qui avait déclenché un début d’incendie ! Cet incident ridicule causa la perte du paquebot qui, touché par deux torpilles, coula en quelques minutes.
Le naufrage se situe à 1 600 km à l’ouest de la côte africaine et à 700 km au sud de l’île de Sainte-Hélène. À cette latitude proche de l’Équateur, les rescapés et surtout les enfants ont souffert de graves brûlures dues au soleil, après plus de deux semaines passées dans les cinq canots de sauvetage sans protection.
Sur les 300 personnes qui étaient à bord, une quarantaine a péri dans le naufrage, mais les autres ont pu accoster sur l’île de Sainte-Hélène.
Deep Ocean Search
Crédit photo // © Frédéric Bassemayousse / Deep Ocean Search
Depuis ce triste 6 novembre 1942, l’épave du City of Cairo gît en plein Atlantique par 5 000 m de fond : dans ses cales se trouvent près de 100 tonnes en lingots et pièces en argent. Au cours actuel de ce métal, cela représente plus de 40 millions d’euros !
Pas découragée par la profondeur qui rend les recherches très difficiles, une société franco-britannique du nom de Deep Ocean Search décide en 2011 de partir à la recherche de l’épave après avoir passé un accord avec le ministère britannique des transports (on ignore si Deep Ocean Search est parvenue à négocier la part habituelle laissée aux chercheurs, à savoir 50%).
Pour essayer de localiser l’épave, les chasseurs de trésors ont étudié dans le détail les rapports communiqués, au moment du naufrage, par le capitaine du sous-marin allemand et par les officiers de navigation du paquebot. Cela a permis de délimiter une zone précise où est envoyé un robot sous-marin spécialement conçu pour descendre à des profondeurs allant jusqu’à 6 000 mètres (c’est nettement plus que le Titanic qui gît à 3 800 m seulement) !
Entre 2014 et début 2015, la société Deep Ocean Search a remonté 2 182 caisses contenant près de 100 tonnes de lingots et de pièces en argent (essentiellement des roupies, frappées en Inde au début du XXe siècle). Voilà un trésor de moins à retrouver sur les 60 traités dans le livre !
Jacques MANDORLA – © Les Chroniques de Mars, numéro 18 – Septembre – octobre 2015.