Une « Sauniérothèque » ou la Bibliothèque du Mystère…
Dans le droit fil de notre Encyclopédie « L’ABC de RLC », et de notre collection Les Bergers d’Arcadie, depuis 20 ans sur le WEB grâce à ses nombreux auteurs-chercheurs et amis, les éditions Arqa fournissent gratuitement une somme très importante de documents inédits, de scoops, de photographies exceptionnelles et de recherches éminentes qui sont par la suite reprises par la communauté des chercheurs, passionnés par cette affaire, afin d’enrichir la connaissance du plus grand mystère du XXIe siècle. En cette année 2021, grâce à l’apport de nouvelles découvertes que nous allons prochainement publier sur notre site, nous avons décidé de fonder une nouvelle collection de livres intitulée « Affaires classées », basée exclusivement sur des faits documentés et incontournables qui donneront aux lecteurs passionnés un nouveau souffle et une nouvelle compréhension du « mystère des deux Rennes ».
Nos pages Web seront prochainement enrichies très régulièrement avec des extraits de livres à paraître chez Arqa – et que nos lecteurs pourront découvrir ici-même, en avant-première.
Les Chroniques de Mars // Aujourd’hui, on sait pertinemment que l’hypothèse d’un « trafic de messes » est farfelue, pourtant de nombreux chercheurs sont tombés dans ce piège…, et les preuves que Saunière a bien trouvé un trésor à Rennes-le-Château sont maintenant, grâce à tes recherches, incontestables, et en ce sens là ton livre constitue bien un « livre à part » – Peux-tu nous parler un peu de ces preuves et en quoi constituent-elles « un point final » à l’affaire Saunière… ?
François LANGE // Je reste persuadé que les histoires de trafics de messes et autres accusations d’enrichissement frauduleux imputés à l’abbé Saunière sont exagérés et furent, progressivement, érigés en certitudes par des chercheurs déçus ou découragés dans leurs tentatives de découvrir la véritable clé de l’énigme. Je n’affirme, certes pas, que le curé de Rennes-le-Château ne se soit pas livré à ce genre d’exercice à la marge… il semble d’ailleurs que cela ait été monnaie courante à l’époque dans les petits villages de France, mais cela n’explique en rien son fabuleux et subit enrichissement. Il en est d’ailleurs de même pour ce qui concerne les quelques dons de familles aristocratiques de la région dont il aura pu bénéficier au vu de son implication (et de celle de son frère Alfred) dans les réseaux légitimistes locaux. Souvenons-nous de l’argumentaire du chanoine Huguet, certes piètre défenseur, mais bon comptable, qui a superbement balayé l’accusation d’un revers de main. Il aurait ainsi fallu à Bérenger Saunière recevoir 18.000 intentions de messes par an afin de couvrir la somme (largement sous-évaluée) de 200.000 francs, dépensée durant dix ans pour payer les travaux engagés. Cela ne correspond pas aux relevés très précis du prêtre… ni à la simple logique.
Dans leur ouvrage de référence : L’héritage de l’abbé Saunière – Éditions Bélisane 1985, Claire Corbu et Antoine Captier expliquent avoir étudié deux carnets de relevés de messes de l’abbé couvrant la période 1891 à 1897 et ils précisent que ces derniers indiquent bien que, durant les premières années de son ministère à R.L.C, l’abbé Saunière « ne recevait que très peu de demandes de messes » et que « l’évêché le soupçonnait d’avoir trafiqué les honoraires de messes surtout depuis 1896, date à laquelle figurent effectivement de très nombreuses demandes de messes ».
Il est donc parfaitement avéré qu’il y eut peu de messes de 1891 à 1896… pourtant, au cours de ces six années, l’abbé avait déjà engagé de gros travaux et de fortes dépenses. D’où venait l’argent alors ?
Les autorités ecclésiastiques se rendirent rapidement compte que l’hypothèse des revenus frauduleux ne « tenait pas la route » et la sentence du tribunal de l’Officialité de Carcassonne en date du 5 novembre 1910 fut claire : « Il n’est pas suffisamment et juridiquement établi que Mr Saunière ait gardé par devers lui des honoraires de messes et que le doute juridique doit profiter à l’accusé ». D’ailleurs, pour en terminer là, si Bérenger Saunière avait tiré grand profit de ce type de manœuvres frauduleuses, eh bien ! rien ne l’empêchait d’accepter sa mutation disciplinaire à Coustouges… et de continuer ses petites affaires tranquillement. Hors, il refusa tout compromis et préféra démissionner de sa charge malgré le sacrifice que cela constituait pour lui. Je crois cet ultime argument indiscutable.
Ce que je pense, vraiment, c’est que l’abbé Bérenger Saunière ne s’est jamais livré à un trafic de messes pour se constituer des richesses, mais qu’il a plutôt mis en place ce système pour justifier – assez maladroitement d’ailleurs – ses revenus bien mystérieux plutôt que d’avouer avoir découvert un trésor sur le ressort de sa cure.
Lors de mon enquête, j’ai pu interroger plusieurs témoins qui m’ont affirmé avoir rencontré des personnes, descendants de proches de Marie Dénarnaud et possesseurs de bijoux provenant de l’abbé Saunière. De nombreux bijoux et pièces d’or furent présentés, pour estimation, à des professionnels d’Occitanie dans les années 1990-2000.
Mais je ne pense pas, ou plutôt je ne pense plus, que l’élucidation de « l’hypothèse trésor » constitue un « point final » à l’affaire Saunière. En effet, il est vraisemblable que des documents de la plus haute importance figuraient au sein du fabuleux dépôt de richesses qui dormait sous la « Colline »… et que Bérenger Saunière les récupéra.
Il est même probable que le véritable lien qui unit les mystères des Deux-Rennes soit matérialisé par ces documents.
Les Chroniques de Mars // Il y a un personnage incontournable dans ton livre qui est vraiment le pivot de cette affaire de trésor, c’est un certain « monsieur Schwab », qui était-il en réalité… ? En quoi intervient-il dans le secret qui nous préoccupe ?
à suivre…