L’apparition formelle des trois Manifestes de la Rose-Croix, en 1614, 1615 et 1616, marque trois dates mémorielles dans l’Histoire de l’Hermétisme occidental. Passé quatre siècles, elles marquent aussi un anniversaire en forme de pierre blanche posée sur la ligne du temps, en signe sacramentel. Un signe des temps mais aussi un sceau de cire rouge orné d’une rose pourpre, en relief, pour signifier à chacun, au passant, au questeur, à quel point les écrits de l’Ancien Ordre mystique sont fondamentaux pour toute quête initiatique authentique.
Les éditions Arqa se devaient de saluer à leur manière ce moment si important, en cette date anniversaire, pour commémorer les quatre-cents ans de la Fama, de la Confessio et des Noces, et pour ainsi faire œuvre utile en présentant de nombreux documents inédits sur ces « Frères invisibles ».
La Rose donne toujours son miel aux abeilles
À Thomas A. Kempis, Théophraste Bombaste Paracelse, Valentin Weigel, Simon Studion, Julius Sperber, Adam Haselmayer, Carl Wideman, Benedictus Figulus, Heinrich Khunrath, Michael Maier, Robert Fludd, Irenaeus Agnostus, Joachim Morsius, Johannes Bureus, Daniel Cramer, Johann-Valentin Andreae, Johannes Arndt, Christoph Besold, Tobias Hess, Wilhelm Schickhardt, Daniel Mögling, Johann Daniel Mylius, Steffan Michelspacher, Oswald Croll, Gottardus Arthusius, Raphaël Eglinus, Johann Faulhaber, Théodore de Bry, Matthaüs Merian, Thomas Vaughan, Michel Le Blon, Jan Symonsz van der Beek, Stolz von Stoltenberg, Abraham von Franckenberg, John Heydon, Adrien Mynschist, Jean-Baptiste van Helmont, Jan Amos Komensky, Samuel Richter, Michal Sedjziwoj, Cagliostro… et à tous ceux, hélas, que nous ne pouvons citer ici…
Merci, nous vous disons mille fois merci. Vous nous avez fait pleurer de bonheur ! Vos pages manuscrites illuminées et incandescentes sont à jamais imprégnées de la fragrance de la Rose mystique et absolue. Elles éclairent notre long et ténébreux chemin depuis quatre siècles et distillent encore leur provision de miel délicieux et nécessaire pour notre vie matérielle et spirituelle :« Dat Rosa Mel Apibus » disait d’ailleurs Robert Fludd.
JOYEUX ANNIVERSAIRE À VOTRE FAMA AINSI QU’À VOUS TOUS !
Ô terriens, alors que nous avançons inexorablement vers le Soleil de minuit, si vous n’êtes pas trop englués dans les affaires matérielles de cette société, si vous n’êtes pas happés totalement par les gesticulations médiatiques de ce monde plein de bruit et de fureur, si vous n’avez point trop d’addictions aux téléphones portables et autres ordinateurs…, peut-être entendez-vous encore les dernières modulations du son de la trompette de l’intemporelle Fama claironnée depuis 1614…, la Furore, les clameurs qui s’ensuivent avant l’ultime silentium post clamores – silence après les clameurs. Si ce n’est pas le cas, venez vite prêter l’oreille au verbe mirifique de ces authentiques Frères de la Lumière et du Saint Esprit.
Que celui qui a des oreilles entende, nous dit-on…
Ainsi que l’avait annoncé au XIIe siècle le célèbre mystique abbé calabrais Joachim de Flore, auteur de L’Évangile éternel, au début de son Expositio in Apocalypsim, le dix-septième siècle allait enfin inaugurer l’ère du Saint-Esprit. En effet, les deux premiers âges – celui du Père et celui du Fils – concernaient une Histoire révolue. La division du gouvernement des mondes était achevée et de nombreux signes précurseurs annonçant cette nouvelle ère étaient plus qu’implicites.
Paracelse et Nostradamus, envoyés en éclaireurs allaient confirmer et préciser cet état de fait. La « nouvelle secte des Philosophes mesprisant mort, or, honneur et richesses » ou encore « le Lion montrant ses dents pointues » de l’alchimiste d’Hohenheim et les « secrets devant être gardés jusqu’à la venue d’Elias Artista » du prophète de Salon-de-Provence allaient dans le même sens… Mais que dire de cette singulière citation tirée des Pronostications de Paracelse concernant ce mystérieux F. provenant de la Sibylle qui se tient debout dans la Rose ? Nous dirons simplement qu’il est sans doute l’authentique maître d’œuvre et signataire qui se cache derrière la Fama. Il suffit d’ailleurs d’utiliser une rota ou rose de Trithème ou de Della Porta et d’y inclure possiblement les premières lettres de chaque mot qui composent la phrase acrostiche et prière de clôture : « à l’ombre de tes ailes Jéhovah » en langue latine et de la faire girer convenablement, selon le degré souhaité, pour déterminer une bien curieuse combinaison chiffrée. Selon le ludibrium ou farce de Johann-Valentin Andreae, notre architecte utilisa, entre autres, à la fois l’identité et l’apparence physique de ce dernier pour faire éclore la Rose dans toutes les strates de la société d’alors…
« Heureux celui qui naîtra dans cette ère de sommeil. Il n’aura point connu le mal puisque tu as été purifié au prix de grands efforts et de grandes souffrances durant ces jours ».
Le vent de la Réforme souffla d’abord en 1517, avec Luther et ses quatre-vingt quinze thèses. Le théologien d’Eisleben voulut revenir avec fracas à un christianisme plus authentique et mit l’accent sur le Christ et Lui seul, sur la Foi, sur la Grâce et les Saintes Écritures… Il est à relever ici qu’il utilisait déjà comme emblème personnel la Rose et la Croix… N’est-ce pas là un signe à évoquer avec grande attention ? Près d’un siècle plus tard, catholiques et protestants se livraient toujours une guerre sans merci. Giordano Bruno, Thomas More et Michel Servet payèrent de leur vie une trop grande audace. Campanella et Galilée y échappèrent de peu…
C’est au milieu de ce fanatisme religieux que les Frères de la Rose-Croix se manifestèrent en silence. Les stigmates de la nuit de la Saint Barthélémy du 24 août 1572, la conversion puis l’assassinat du Roi Henri IV – le « Roi Phénix » de la Naometria de Simon Studion – la guerre de trente ans, sont quelques exemples parmi tant d’autres de ce tumulte des âges. Aussi, en cette aube de cette nouvelle ère, l’espérance d’un monde meilleur se fait plus croissante que jamais dans tous les cœurs.
« Mon Dieu ! Ô mon Dieu, quels temps nous as-tu réservés ! Le ciel est dur, la terre sèche, l’ennemi frappe, l’usure ronge, la faim tenaille, la peste fauche, le citoyen se corrompt, le paysan est paralysé, la Religion ne s’échauffe plus, si ce n’est pour développer de médiocres problèmes et non les grands, jadis habituels. N’en sévit pas moins la jalousie, alors que le désir ne touchait pas autrefois les malheureux. La calomnie ne déchire pas moins quand il conviendrait qu’elle reste muette devant tant de deuils. Si vraiment Jéhovah n’est pas à nos côtés, si Jéhovah ne nous assiste pas quand les hommes se déchaînent contre nous, nous sommes dévorés vivants, comme nous sommes enflammés, submergés par l’eau, recouverts par les torrents, rendus impuissants par les flots. Nous Te rendons donc grâce, Jéhovah, car Tu n’as permis que nous soyons la proie de leurs crocs. »
Johann-Valentin Andreae – Theophilus
Nos Rose-Croix n’arrivèrent donc pas par hasard, n’importe où, n’importe quand et n’importe comment… En une époque troublée où on chercha à réduire la pensée rigide, dogmatique, absolutiste dans les domaines de la politique, de la religion ou de la science, ils allaient créer une agitation incroyable dont on peut ressentir durablement les effets jusqu’à aujourd’hui ; remuant les cœurs et les consciences en offrant la perspective d’une société idéale, et ce dans leur désir de rupture avec le Saint Empire et la Papauté. Ces « Invisibles » évoluèrent en majeure partie dans un contexte protestant tout en reprenant à leur compte l’antique Tradition d’Hermès et celle des Néoplatoniciens ou en se faisant disciples – et ils furent très nombreux – du « divin » Théophraste Bombaste Paracelse, médecin, philosophe, astrologue, alchimiste et homme de vertu à qui l’on voulu bien prêter pas moins de trois cent quarante-trois écrits ! Paracelse se retrouve, et ce n’est certainement pas le fruit du hasard, au cœur même du manuscrit de la Fama Fraternitatis, dans le tombeau-compendium, véritable microcosme de l’Univers de Christian Rosenkreutz, grâce à ses connaissances et écrits exceptionnels. Quel bel hommage, car son legs est immense. Il faut dire qu’il hissa quasiment la médecine à un niveau sacerdotal et l’initié Marc Haven visait juste lorsque dans sa préface aux Sept Livres de l’Archidoxe magique, il écrivait :
« Le souffle de liberté et de vie nouvelle qui passait avec son nom fit flotter la bannière des Rose-Croix. Son influence traversa le XVIIIe siècle : Van Helmont, c’est Paracelse encore. »
Marc Haven – Les Sept Livres de l’Archidoxe Magique
L’Europe est enceinte
Le champ d’expérimentation des Frères de la Rose-Croix était Dieu, l’Homme et la Nature. Le seul et unique objet de leur Magia aussi bien que de leur Kabbalah véritable n’était que la Sagesse Divine, le Verbe et le Christ pour paraphraser Robert Fludd, un de leurs plus célèbres apologistes, dans son Summum Bonum de 1629.
Rarement au cours de l’histoire aura-t-on vu une telle prolifération de génies à l’œuvre dans tous les domaines. – Celui de la navigation : Francis Drake, John Davies, Walter Raleigh, Henry Hudson… La colonisation des Amériques, la création de l’East Indian Company… – De l’Astronomie : Tycho Brahe, Nicolas Copernic, Johannes Kepler, Gallileo Galilei, Christian Huyghens, César-François Cassini, Edmond Halley, Claude-Adrien Helvetius, Helisaeus Roeslin… – De l’invention et de la recherche : Cornelis Drebbel et sa camera obscura ou son fameux sous-marin…, William Harvey et sa circulation sanguine, William Gilbert et le Magnétisme, mais aussi invention de baromètres, lunettes astronomiques, machines à calculer, pompes à air, à vapeur, balanciers d’horloge, armes à répétitions par rotation… – De la Mystique : les écrivains rhéno-flamands ou rosicruciens… – De l’Alchimie : Basile Valentin, Lambsprinck… – De la gravure et de l’édition : Wenceslar Hollar, Matthaüs Merian, Théodore de Bry, Lucas Jennis, Lazare Zetzner, Andreas Hünefeld… – De la Peinture : Pierre Paul Rubens, Rembrandt – que nous reprenons ici en couverture de notre ouvrage, avec son portrait du « Chevalier de l’Esprit » – Johannes Vermeer, Antoine Van Dyck, Nicolas Poussin… – De la Littérature : William Shakespeare, Miguel de Cervantes, Ben Jonson, Christopher Marlowe, John Donne… – De la Philosophie : Blaise Pascal, Francis Bacon, René Descartes, Baruch Spinoza, Gottfried Wilhelm Leibniz… – Des Mathématiques et de la Physique : Johannes Faulhaber, John Napier, Isaac Newton… Tout cela préfigure bien notre ère moderne et nos sublissimes Rose-Croix ne sont jamais très loin de quelque innovation incroyable dans l’époque !
Autre signe révélateur et non des moindres, les utopies allaient être monnaie courante : Thomas More et son Utopia ; Tommaso Campanella et sa Cité du Soleil ; Johann Valentin Andreae et sa Christianopolis, les Antillia ; Sir Francis Bacon et sa Nova Atlantis ; John Bunyan et son Voyage du pèlerin ; le développement des nombreuses Arcadies… Elles témoignent considérablement des prémisses d’un monde en profonde mutation.
Un passage dans une autre époque – dans une autre dimension, pourrait-on presque écrire – ne se fait jamais sans douleur… Voila pourquoi la Fama disait que l’Europe était « enceinte ». Les nouveaux réformateurs ou prophètes étaient légion et ils avaient pour noms : Caspar Schwenkfeld, Sébastien Franck, Valentin Weigel, Julius Sperber, Simon Studion – nous traiterons de ces deux derniers auteurs fortement influencés par Joachim de Flore dans le présent ouvrage – Trajano Boccalini… Et puis, partout, on guettait, on scrutait dans le Ciel ou dans les Saintes Écritures pour y rencontrer le moindre signe libérateur ou un peu de consolation, on analysait les prophéties, celle du « Lion du Septentrion » paraissait correspondre parfaitement à la situation vécue…
« … Et il adviendra qu’en ce même temps s’en viendra du Septentrion un Lion jaune, lequel fera suite à l’Aigle, et avec le temps le surpassera. Il prendra en son pouvoir l’Europe entière et une partie de l’Asie et de l’Afrique. Il sera de bonne doctrine chrétienne, à quoi bientôt tous applaudiront… »
Prophétie attribuée à Paracelse – 1546
Studion évoqua un tel combat dans sa Naometria dont l’origine se trouve être dans : IV – Esdras XII, 31-32.
« Le Lion que tu as vu s’élancer de la forêt en rugissant, parler à l’aigle et dénoncer ses injustices, avec toutes ces paroles que tu as entendues, c’est le Messie que le Très-Haut a réservé pour la fin des jours – Celui qui se lèvera de la race de David. »
La prophétie du retour d’Élie eut également un succès considérable.
« Voici, je vous enverrai Élie avant que le jour de l’Éternel arrive. » – Malachie IV-5.
ou encore :
« Christ a dit que cet homme devait rétablir toutes choses. » – Matthieu XVII-11.
Cette prophétie du retour d’Élie, Luther s’y était beaucoup intéressé. Beaucoup avaient cru qu’il pouvait lui-même incarner le Prophète… Mais Élie était encore à venir.
L’incroyable se produisit dans le ciel ! L’événement fut grandiose et proportionnel à cette fébrile attente millénariste. Il prit la forme d’une supernova qui arriva en 1572 dans la constellation de Cassiopée – dont la forme est un W – et que le prédicateur Théodore de Bèze pensait être en relation avec la seconde venue du Christ. Elle avait la forme d’une gigantesque croix de lumière. À Prague, lieu de résidence de Johannes Kepler, ce fut son élève Jan Brunowski qui aperçut l’astre – le fameux Trigone de feu de la Fama – en 1604… C’est là, dans la constellation d’Ophiucus – moment correspondant exactement à l’ouverture du tombeau de Christian Rosencreutz – que le destin à venir de l’Humanité se jouait !
Guillaume Postel, de son côté, dans son De nova stella judicium, publié à Bassel, en 1573, attira l’attention sur le règne d’une femme trônant par le signe céleste, la reine éthiopienne Cush-peh ou Cassiopée (Cf. – Rose Cross over the Baltic de Susan Akerman) représentant la souveraineté féminine condamnée par sa vanité qui causa, par la perte de sa dignité, le démarquage suscité par l’ère du Patriarcat. La femme trônant par le signe céleste est bien la splendeur divine de Metatron, également connue comme Lucifer. Ce fut elle : « la femme admirablement belle, vêtue d’une robe bleue parsemée délicatement d’étoiles d’or, tel le ciel », tenant dans la main droite une trompette en or, qui conduisit Christian Rosencreutz vers ses Noces Chymiques. Ce passage dans Ophiucus, le treizième signe de l’écliptique, en contraste avec les douze signes solaires du zodiaque était le présage d’une grande révolution en marche, la manifestation d’ELIAS ARTISTA, le génie recteur des Rose-Croix, l’infaillible, l’immortel, l’inaccessible se réalisa dans « l’ouverture du siècle d’or », selon l’expression consacrée par Benedictus Figulus dans l’un de ses écrits, rédigé en 1603. L’Ange des Rose-Croix impulserait et favoriserait l’éclosion d’une très singulière Fraternité. On peut tenter de rechercher les origines cette Fraternité à travers les siècles comme certains n’ont pas manqué de le faire ; dans le culte d’Adonis-Tammouz – originaire de la région d’Afqa – dans le Cantique des Cantiques, dans le Roman de la Rose…
En Aragon, l’histoire du roi de Pampelune, l’illustre Iñigo Arista (822-852) nous semble à cet égard incontournable. En bataillant contre les Maures, celui-ci aperçut dans le ciel une Croix de lumière dont chaque branche s’ornait d’une rose et, près de la caverne, on érigea l’extraordinaire monastère de San Juan de la Peña près de Jaca, un véritable Temple dans le roc. La célèbre Coupe de Valence, l’un des modèles du Graal selon les recherches de l’archéologue Antonio Beltran, transita par ce lieu et un Ordre chevaleresque fut créé pour honorer cet événement. On pouvait voir sur place, il y a quelques années, un tableau représentant Anista contemplant la fameuse vision céleste et les tombes de vingt-quatre chevaliers ornées de la Croix et de roses dans le cloître. Cette symbolique de la ROSE et de la CROIX existe donc, en Occident chrétien, depuis au moins huit siècles avant la « fabuleuse » ouverture du tombeau de Christian Rosenkreutz… San Juan est l’un de ces lieux où souffle l’Esprit et une visite sur place en imprègne le pèlerin à tout jamais si celui-ci est pour le moins réceptif ! Par un recoupement extraordinaire, un ouvrage écrit en 1623 par l’érudit bibliothécaire français Gabriel Naudé qui fut au service de Louis XIII, du Cardinal Barbérini, de Richelieu et de Mazarin : Instruction à la France sur la vérité de l’histoire des Frères de la Rose-Croix – Effroyables pactions faictes entre le Diable et les prétendus Invisibles, fait état d’un mystérieux labyrinthe dans les Pyrénées – lieu hypothétique de réunion de la Rose-Croix – la veille de la Saint-Jean-Baptiste. C’est en cette même année qu’un étudiant en médecine de Montpellier nommé Étienne Chaume placarda, avec quelques amis, les fameuses affiches rosicruciennes sur les murs de Paris…
En 1213, l’Aragon est le plus fidèle allié des Comtes de Toulouse. L’alliance se forme contre les croisés de Simon de Montfort et c’est d’ailleurs en portant secours au Comte de Toulouse, Raymond VI, que le roi Pierre II d’Aragon trouva la mort à la bataille de Muret. La bannière des chevaliers de San Juan flotta souvent aux côtés de celle des chevaliers toulousains. Un lien indéfectible entre Toulouse, l’Aragon et la Rose existait déjà à cette époque et celui-ci s’accentua avec les futurs Jeux Floraux sous le haut patronage de Clémence Isaure et, bien sûr, prolongeant au dessus des nuages… jusqu’à Adrien Péladan et sa Rose-Croix de Toulouse.
Cette association de la Rose et de la Croix nous la retrouvons chez les chevaliers de Rhodes dont le nom signifie « roses » ou dans ce « chevalier à la rose » de l’église Saint-Jean-de-Malte, à Aix-en-Provence, représentant le Comte Raymond Béranger IV, le cofondateur de l’Ordre de Malte en l’an 1100 ; mais aussi dans beaucoup de pierres gravées sous toutes formes…, clefs de voûte par exemple dans le Convento do Christo de Tomar, magnifique citadelle templière. Quand l’Ordre du Temple fut dissout, ses survivants, suite aux persécutions, se réorganisèrent clandestinement principalement au Portugal et en Écosse. Dans ce dernier pays, Robert Bruce fonda un Ordre de Saint André du Chardon, en 1314, et notons au passage que la célèbre Loge de Kilwinning était déjà bien antérieure ! Puis, il y eut la construction, à partir de 1440, de la célèbre Rosslyn Chapel et de sa ligne méridienne de roses…, sous la houlette de William Sinclair. Puis, pour rester dans cette filiation, au mitan du XVIIIe siècle l’Ordre Royal d’Écosse prit pour emblème une croix et quatre roses. On sait aussi qu’il y eut un Jardin des planètes à Edzell. Une immense pierre est d’ailleurs datée de 1604, la date est évocatrice n’est ce pas ? C’est aussi dans ce même pays que l’on retrouve la Pinkie House de l’alchimiste Alexander Sethon, mort en 1603, maison dont le plafond nous offre une fois de plus une croix entourée de plusieurs roses. Il faut en outre, impérativement, garder en mémoire la composition du blason de Johann-Valentin Andreae, notre « présumé » auteur des Noces chymiques de Christian Rosencreutz…
1614-1615-1616 400] 2014-2015-2016
Les années 2014, 2015 et 2016 marquent le 400e anniversaire de la Rose-Croix et de ses trois célèbres Manifestes : la Fama Fraternitatis, publiée en 1614, la Confessio Fraternitatis, publiée en 1615 et les Noces Chymiques de Christian Rosencreutz, publiées en 1616. C’est par la Fama que les Frères Invisibles se firent connaître à tous les savants d’Europe. Celle-ci fut traduite en cinq langues et le nombre de ses rééditions témoigne d’un succès toujours constant.
1614 – 2014
Nous allons en esquisser, en cette préface, un rapide survol. Si l’on en croit Julius Sperber – peut-être Julianus de Campis – dans son Echo… publié en 1615, la Fama circulait déjà en 1595, soit dix-neuf années avant sa sortie officielle. À un certain moment on la trouve, en Écosse, chez Sir George Erskine qui fut le conseiller privé du Roi Jacques Ier, en 1603. En 1610, Adam Haselmayer, disciple de Paracelse, notaire de l’Archiduc Maximilien – parfois cité comme son secrétaire – affirma avoir vu une copie de la Fama au Tyrol. Cette même année, Adam Haselmayer, fut le premier à répondre aux membres de la Rose-Croix dans son Antwort – ou Réponse. Le même Haselmayer parla plus explicitement de la Fama en 1611 puis, probablement sur le conseil de son ami Benedictus Figulus, en envoya une copie jointe au manuscrit de sa réponse à un autre ami, Carl Wideman, lui aussi, disciple de Paracelse qui se trouvait au service d’August von Anhalt. Widerman avait fait des études à Leipzig et Padoue et travaillé au laboratoire à Trebon pour le compte de Wilhem von Rozmberk. Il travailla aussi avec Edward Kelley, le comparse de John Dee, à Prague, de 1587 à 1588. L’un de ces deux derniers en envoya une copie au Prince Augustus de Anhalt, le protecteur de Widerman à Plötzkau, en signalant que cette copie provenait de Tobias Hess, du Cercle de Tübingen. Le Prince la reçut comme cadeau de nouvel an. Cette même année, Olaus Wormius qui occupa la première chaire de chimie de l’Université de Marburg reçut, lui, une copie manuscrite de la main de Johann Hartmann. En 1612, Comenius lit la Fama et la Confessio sous forme de manuscrits également et toujours en 1612, August d’Anhalt fit publier la Réponse très enthousiaste d’Haselmayer à La Fraternité de la Rose-Croix où l’auteur évoquait la venue du Lion tant espérée des Prophéties et le règne de l’Esprit-Saint.
« Ainsi nous trouvons dans vos textes qui ont provoqué tant de joie dans nos cœurs, que nous aussi pouvons à juste titre nous glorifier d’une ère heureuse, du Théophraste allemand et de votre Père vénérable dans le Christ, Rosencreutz, également allemand et de sang noble (…). Alors, ne vous cachez pas davantage, vous les Frères qui êtes des Veilleurs, les Jésuites qui ne mentent pas ! De la même façon que l’Etoile a brillé devant les Mages afin d’illuminer le chemin vers Dieu, c’est grâce à vous qu’est maintenant apparue la Lumière de Dieu, afin d’enseigner au monde en errance la Philosophie Eternelle, la connaissance du Messie et la Lumière de la Nature, en ces jours du règne de l’Esprit-Saint et de la Libertas Evangelii dont vous parlez… Vous êtes des hommes choisis présentement par Dieu pour élargir l’éternelle Vérité théophrastique et divine miraculeusement réservée jusqu’à ce jour, peut-être, eu égard au temps d’Elie Artiste. »
Adam Haselmayer – Réponse.
Haselmayer fut ensuite arrêté, en 1612, car un médecin jésuite à Hall, au Tyrol, Hippolyt Guarinoni, qui était contre la médecine de Paracelse, l’avait dénoncé comme hérétique. Il fut alors mis aux galères. Il fut esclave à Gênes où il passa quatre ans et demi, selon ce que nous rapporte Carlos Gilly.
En 1613, un certain « IMP Medicus » dit avoir vu les manifestes. Et, en 1614, la Fama fut concrètement éditée à Cassel, chez l’imprimeur Wilhelm Wessel du Landgrave de Hesse-Cassel, associée à la Réponse d’Haselmayer ainsi qu’à l’article 77 des Ragguali di Parnasso – Centuria Prima. Les Nouvelles du Parnasse de Trajano Boccalini (1556-1613) est un ouvrage peu commun dont la totalité était paru à Venise en 1612 – une satire politique féroce sur fond de mythologie. La Fama s’inspira largement de cet ouvrage de Boccalini où il était question d’une grande Réforme générale. Les sept plus grands sages de Grèce furent convoqués à Delphes, par Apollon, pour proposer une solution à la misère des humains et à la crise mondiale mais la plupart des réformes envisagées à tour de rôle furent tournées en ridicule.
En voici le final :
« Alors, les portes du Palais s’ouvrirent grandes et la Réforme Générale fut lue, devant le peuple rassemblé en grand nombre, sur la place du marché, à l’endroit approprié pour de telles occasions. Celle-ci fut tellement applaudie par chacun que tout le Parnasse retentit de cris de joie car la populace se satisfait de bagatelles quand les gens de jugement savent que vitia erunt donec homines – pendant aussi longtemps qu’il y aura des hommes, il y aura des vices – Les gens ne vivent pas vraiment bien sur Terre, même s’ils ne sont pas beaucoup malades, et le degré de sagesse humaine réside dans la discrétion à être heureux et à laisser le monde tel qu’on l’a trouvé. »
À Ratisbonne, il y eut une édition faite par Johann Berner. L’effervescence que suscita cet Appel de la Fama Fraternitatis aux savants et princes de toute l’Europe se concrétisa par la prolifération de plusieurs centaines de tracts pour ou contre l’Ordre de la Rose-Croix. D’après l’historien Didier Kahn, on connaît donc aujourd’hui quatre copies manuscrites antérieures à l’édition princeps de 1614 ; la première est le manuscrit de Salzbourg, considéré par Carlos Gilly et Christopher McIntosh comme étant la meilleure version, la seconde est le manuscrit de la Wolfenbüttel, la troisième est le manuscrit Gessler (copie faite par Johann Gessler, à Strasbourg, peut-être d’après la copie d’Haselmayer ou de Benedictus Figulus) de la Wellcome Library de Londres sous la côte MS. 310 ; et la quatrième et dernière copie se trouve également à la Wellcome Library.
1615 – 2015
En 1615, une traduction hollandaise de la Fama par Abraham von Hoberweshel vit le jour – mais certains auteurs ont avancé le nom de Roemer Visscher. La même année, Andreas Hünefeld édita, lui aussi, une Fama Fraternitatis à Dantzig. En 1624-25, une autre traduction hollandaise de la Fama Fraternitatis à Gouda signée Nicolas Barnaud aurait été imprimée. En 1652, Thomas Vaughan (Eugène Philalèthe) offrit une traduction de la Fama et de la Confessio pour la Grande-Bretagne. Plus près de nous, en 1970, Bernard Gorceix, dans sa Bible des Rose-Croix, livra une des meilleures traductions modernes en langue française.
L’année 2015 est, elle aussi à marquer d’une pierre blanche car elle commémore le 400e anniversaire de la Confessio Fraternitatis par laquelle les Frères de la Rose-Croix, au moyen de « trente sept causes » révélèrent son existence à l’Europe entière. La Confessio reprit le message de la Fama – dont nous offrons dans cet ouvrage la Préface de 1615 de la remarquable édition de Dantzig – avec plus de ferveur encore et son message se fit davantage prophétique et apocalyptique. Elle fut publiée en latin avec la Consideratio Brevis, qui contient une allusion à la Monade hiéroglyphique de John Dee, puis en allemand dans la même année…
1616 – 2016
L’année 2016 marque, elle, la commémoration des Noces Chymiques. Il s’agit d’un texte allégorique et d’un voyage initiatique, en sept étapes, une véritable quête de l’Illumination du Père Christian Rosencreutz, le fondateur mythique de l’Ordre.
Avant de conclure donc, et pour le plaisir des hermétistes, il nous faut rapporter une tradition secrète que d’aucuns jugeront peut-être emblématique. L’Ordre aurait eu des Supérieurs Inconnus ou « der unbekannte obere » nous disent les textes. Il a été fait mention à ce sujet d’Hugo Alverda, un frisien de 576 ans – un ouvrage de 1617 intitulé Fortalitium Scientae est signé de ce même nom… ; il nous faut citer aussi François de Bry, un français de 495 ans et Elman Zatta, un arabe, de 463 ans. Nous connaissons également grâce à un ouvrage intitulé Ad Fratres virtute illustres nec non doctrina sapientes, publié en 1616, le nom de certains nomen rosicruciens comme : Sadrach, Misach, Abednego, Pegasum, Aristaeum ou encore Serpentarium. De telles informations ne manquent pas de sel. Et l’on se remémorera à ce propos, pour ceux qui le veulent bien, les différents témoignages d’Eugène Canseliet, en plein XXe siècle, concernant l’Adepte Fulcanelli…
À notre époque, la Mystique Rose continue bien sûr d’exhaler son suave et doux parfum en continuant de croître sur le fumier actuel de nos idées reçues, la Puteus opinionum de la planche de Theophilus Schweighardt – hautement commentée dans le présent ouvrage – relatant nos vaines théories, nos stériles philosophies ; mais beaucoup vont leur chemin sans même lui offrir un regard. Pourtant, elle est Immanence, Amour, Prière, Humilité, Communion, Altruisme, Charité, Esprit-Saint… Elle suinte du Cœur du Maître. Et quand l’écorce dure du cœur de l’homme est percée, lorsqu’il est ouvert à la Sainte et Divine Infusion, sa rosée est le plus délicieux des baumes. Voilà l’Ergon ! Aussi, ne jetons pas ces quelques perles qui jalonnent cet ouvrage couleur de lune aux pourceaux, ne faisons pas aux ânes des lits de roses. Cet Ergon est plus utile que jamais, non forcément pour réaliser le Parergon mais pour résister à tous les pharisianimes qui ont investi la société actuelle, à l’heure où nous publions.
L’ouvrage que nous présentons ici est avant tout un tendre hommage, ô combien imparfait, à nos Frères Aînés, que nous admirons profondément, nous ne le cachons pas. Il sort de notre cœur. C’est un devoir de mémoire, une collecte généreuse et patiente constituée comme une modeste offrande. Ainsi, nous ne faisons que commémorer un anniversaire, celui des 400 ans de la Fama, de la Confessio et des Noces… Beaucoup d’ouvrages parlent de l’œuvre métallique ou du Parergon et bien peu – en réalité – de l’Ergon ou de la Théosophie suprême des Frères de la Rose-Croix. Nous voulions ici, un peu, à notre manière, combler ce manque. Bien sûr, ces deux aspects n’étaient pas dissociés chez les Frères authentiques de la Rose croissante…
Quatre siècles ont passé ! Qu’en est-il après ?
Dans notre monde d’aujourd’hui « sans foi ni loi » où se profile l’apostasie, le disciple se trouve pris dans la tourmente. Le chrétien est hypnotisé par des séductions de plus en plus subtiles : pouvoirs naturels de la pensée, usage de la volonté, recherche du merveilleux…
De tous côtés, on tente des essais pour concilier différents spiritualismes, l’œcuménisme est dans l’air du temps. Après l’Ergon des Frères aînés de la Rose-Croix, de nombreuses théosophies d’auto-déification ont finalement vu le jour constituant un habile et confus mélange de vérités et d’erreurs – allégorie de l’Arbre du Bien et du Mal – constituant un véritable patchwork de pseudo-spiritualité qui, doit nous inciter au plus grand discernement. Il nous faut examiner attentivement l’arbre – l’enseignement – à ses fruits et passer ceux-ci au crible de notre raison critique car cette mosaïque chatoyante, à la sauce new-age, est une véritable Babel spiritualiste moderne. Nous ne pouvons que constater que nombreux sont les hommes et les races qui, d’un bout à l’autre de la planète, subissent le même mode d’existence mortifère où une simili « culture mondiale » a été mise en place, culture décadente qui se traduit par une sorte de syncrétisme mal assimilé, un « melting-pot » de plusieurs cultures qui ont été réduites au rang d’objets de consommation. Un tel phénomène gangrène irrémédiablement tous les aspects de notre monde moderne : la langue, la musique, l’art, les idées, la religion, les mœurs, l’Histoire… Est-ce vraiment ce que désiraient profondément les Frères de la Rose-Croix ?
Si les tous premiers Frères sortirent au grand jour, outre qu’ils croyaient que la fin des temps était toute proche, ce fut pour insuffler un « esprit nouveau », pour partager leurs connaissances, pour mettre celles-ci au service du prochain, non pour les garder sous le boisseau, pour eux uniquement, mais pour libérer l’homme de ses chaînes physiques, psychiques et spirituelles. Ils prônaient l’Évangile dans sa plus grande simplicité spirituelle et se plaçaient sous l’égide du Saint-Esprit. Ce qui est formidable, c’est que le message de la Fama ne s’adresse plus à notre époque uniquement aux lettrés et autres princes d’Europe. Il est maintenant l’apanage de tous, indistinctement. Mais, on voit bien ici que la tendance s’est finalement inversée au cours des siècles et que le vieil homme, c’est-à-dire l’ego, a repris le dessus et le travail in fine peut sembler plus difficile qu’auparavant. Il est sans doute très différent. Si les textes originels des Frères abondaient autour des années 1614-1615-1616, de tels trésors sont tombés dans l’amnésie collective et dorment hélas aujourd’hui dans bien des bibliothèques. Il faut donc s’armer de patience et de courage, de nos jours, pour trouver quelques grammes d’or pur, c’est-à-dire simplement quelques lignes d’une œuvre d’exception même si l’on a fait un petit peu de latin et de grec et si l’on manie à peu près correctement plusieurs langues…
Les êtres humains sont reliés aujourd’hui informatiquement entre eux à la manière d’un réseau, et travaillent consciemment ou inconsciemment à l’instauration d’une unité mondiale, d’une religion mondiale, d’un gouvernement mondial, … pour atteindre un « Nouvel Ordre Mondial ». Le système universel de cartes de crédit, l’établissement d’un système économique universel restreignant fortement la propriété privée et les lois actuelles du marché, la déification de l’homme, la dissolution des nations pour obtenir une « paix terrestre », tant attendue, ne sont que des épiphénomènes en vue de la glorification de Mammon et de l’instauration d’une Jérusalem terrestre singeant de façon bien pitoyable celle des Saintes Écritures. Nous vivons concrètement, actuellement dans le monde de Donald Trump en préparation, le « marquage » tant annoncé des êtres humains par une puce électronique – (Apocalypse XIII-16). Un tel système global, politico-économico-religieux, même s’il s’habille d’une morale « droit-de-l’hommiste », ne peut qu’à l’évidence mener à un régime totalitaire et cette « Nouvelle Jérusalem » n’est qu’un leurre car « le Royaume n’est pas de ce monde ».
Alors, est-ce à dire que tout ce qui se bâtit aujourd’hui n’est que parodie et inversion ?
Un Feu intérieur qui consume…
Dieu qui est Amour, nous laisse toujours notre libre-arbitre, mais la spiritualité d’aujourd’hui conduit inexorablement notre humanité dans l’expérimentation de sa propre divinité, c’est encore et toujours la vieille ruse et l’intelligente perversion du Serpent qui est à l’œuvre. Nous vivons une religion de l’amour de soi, de l’adoration de soi, autocentrée sur l’homme lui-même et orientée vers la gloire du succès personnel, plutôt que vers la gloire de Notre Père à tous. « Non nobis Domine, non nobis sed nomini Tuo da gloriam ! » Faut-il rappeler que le champ de bataille se situe ontologiquement au centre de l’âme humaine et a pour enjeu notre Salut – avant de se dérouler à l’extérieur, car nous sommes des êtres mixtes, à la fois enfant de Dieu et enfant du Démon. Dans cette optique, le message universaliste des Frères de la Rose-Croix est plus que jamais d’actualité d’un point de vue tant individuel que collectif, car leurs paroles sont comme des braises incandescentes qui émanent d’êtres qui, de l’intérieur, brûlent du Feu ardent de l’Esprit-Saint.
Alors, en cet anniversaire, vite, allumons les bougies et soufflons sur ces mystiques braises ! « Mon cœur brûlait au-dedans de moi, un Feu intérieur me consumait, et la Parole est venue sur ma langue… », écrivait Daniel Cramer en 1617.
La méditation constante de ces perles de Sagesse et d’Amour proposées dans ce livre doit nous inciter à une practica. Elle doit nous inviter à un changement radical, à un réveil, à un lever de l’âme et, en dépit des conditions hostiles, à nous offrir résolument et à nous abandonner à la Divinité, à aimer notre prochain et chanter continuellement la merveilleuse antienne rosicrucienne :
« Jésus est Tout pour moi ! – Jesu mihi omnia ! »
MARANA THA
MEA VICTORIA IN CRUCE ROSEA
ARQA – Les Chroniques de Mars, numéro 22 – novembre – décembre 2016.
1614-1615-1616 – 2014-2015-2016
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