Description

Gaston Luce – De Platon à Dante par la Voie Royale – (à paraître).

(extrait)

« L’auteur du présent ouvrage ayant bien voulu me demander quelques lignes de préface, je n’hésite pas à écrire qu’il s’agit ici d’un livre admirable, d’un grand livre de philosophie religieuse, et tel qu’il ne m’a pas été donné d’en lire depuis les oeuvres d’Edouard Schuré. La modestie est vertu recommandable ; mais M. Gaston Luce est vraiment trop modeste quand il nous dit dans son introduction que son but principal a été « d’intéresser surtout ceux qui n’ont pas fait leurs humanités ». Son ouvrage, en vérité, s’adresse à bien d’autres lecteurs : que de gens, en effet, pourvus de diplômes attestant qu’ils ont fait leurs classes de latin, que de bacheliers ou même de licenciés ès lettres ne savent à peu près rien de ce qu’ils apprendraient ici sur ces vérités spirituelles qui, à dater de Pythagore et de Platon, cheminèrent dans tout le bassin de la Méditerranée jusqu’au grand Florentin, et là s’arrêtèrent un moment, nimbées d’une auréole ! Car la poésie de Dante fut, sous le couvert de la foi et à l’aide de l’imagination créatrice, leur merveilleux épanouissement, leur arc-en-ciel, leur irradiation aussi éblouissante que la grande « Rose » aperçue par le voyant du Paradis. En un mot, la Tradition, la Tradition religieuse, cette tradition si peu connue, voilà ce que l’auteur s’est proposé de retrouver et de fixer dans ces pages. – J’ai voulu, dit-il, refaire un inventaire, l’inventaire religieux de l’Europe. » Et il y a réussi, il a fait ce qu’il a voulu faire, grâce à l’étude d’une foule de documents significatifs : il a remonté, puis redescendu le cours de la Révélation primitive, de ces ondes religieuses dont la source se fit jour probablement dans l’Atlantide, mais qui s’enflèrent, s’élargirent, devinrent fleuve en Egypte et dans l’Inde, et aussi clans la Celtide ; rentrèrent ensuite et plusieurs fois sous terre pour ressortir ici ou là, coulant toujours, jamais taries. Ne vous étonnez pas que l’auteur ait pris l’oeuvre de Platon à la fois pour point de départ et pour point central de son ouvrage, car c’est dans la Grèce antique et sur le Sunium que la Tradition religieuse atteignit à son plus haut point de lumière. Platon fut « le miroir le plus parfait de la sagesse antique. Il refléta la science des sanctuaires de l’Egypte, de la Perse, et de l’Inde. Son oeuvre fut en son fond un exposé de la doctrine ésotérique, telle que la filtrèrent les cerveaux bien faits des sages de la Grèce. » A la vérité, le grand initiateur avait été Pythagore, trois siècles auparavant. Cet homme d’un prodigieux génie, qui semble n’avoir eu d’égal que celui de Pascal, dans les temps modernes, avait fondé sur les Nombres son triple Idéal de Vérité, de Beauté et d’Amour. Mais précisément, l’ésotérisme de sa doctrine restait difficilement accessible. La doctrine secrète était une science d’initiés : elle ne pouvait être que lettre morte pour la majorité des hommes. Pythagore avait échoué en voulant la répandre. Le mystère de la Tétrade sacrée n’était (…).