Description
Le reporter de l’Occultisme, le poète et le féministe de la Belle Epoque.
Dominique Dubois – Jules Bois (1868 – 1943) – Le reporter de l’Occultisme, le poète et le féministe de la Belle Epoque – Dominique Dubois, tel un véritable Arsène Lupin, réussit le tour de force de dénicher dans cet ouvrage de très nombreux documents inédits concernant l’Occultisme de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. En authentique chercheur, Dominique Dubois retrace savamment les coulisses de la Belle Epoque, les duels de Jules Bois contre Guaita et Papus ne sont pas oubliés, les sociétés initiatiques et secrètes non plus. Le Martinisme, La Franc-Maçonnerie, La Société Théosophique, la Fraternité de l’Etoile, Le Spiritualisme de Kardec, la GD, L’Eglise Gnostique, L’AMORC… Et bien sûr aussi, Emma Calvé, Maurice Leblanc… – Le mystère de Rennes-le-Château comme une ombre qui rôde n’est pas absent, lui non plus, de cet ouvrage aux parfums de Mystère. Avec un index de plus de 600 noms ce livre, véritable mine d’or pour les chercheurs, restera comme une référence certaine sur ce personnage méconnu et enfin réhabilité – Jules Bois – et comme un document incontournable sur cette période si prolifique … « À qui pense-t-on lorsque l’on évoque le militant féministe, l’écrivain, le poète, le reporter de l’occultisme, le journaliste et le diplomate ? Seuls les passionnés des Sciences Occultes, assez minoritaires dans ce monde de folie, répondraient sans l’ombre d’un doute « JULES BOIS », puisque la vie offrit à ce dernier le privilège d’occuper, durant la période de ce fascinant univers de la Belle Epoque, le devant de la scène ésotérique parisienne. »
Dominique Dubois – Seconde édition – Tirage de tête numéroté à 300 exemplaires sur papier centaure ivoire, format 15 / 21. – (300 pages) – ISBN 2-7551-0001-X –
(extrait)
« Jules Bois fut, selon nous, l’un des plus grands occultistes de son époque, de cette époque que l’on disait « belle » et qui, au regard du temps, l’était en apparence. C’est-à-dire insouciante et légère, en pleine mutation économique, artistique et sociale. Une époque où les arts et les lettres révolutionnaient la vie tout entière. On les appelait par dérision, tous ces poètes, peintres, musiciens, sârs, astrologues et magiciens, des « Décadents ». Orgueilleux de leurs idées, talentueux, découvreurs de mondes, de couleurs et de chimères, ils noyaient dans le symbolisme un discours d’exception. La Femme était pour eux, l’archétype de la rédemption d’une humanité en quête de connaissance vraie, d’une connaissance originelle et occulte enfouie dans la mémoire des inconscients et des retrouvailles karmiques, la seule véritable quête qui soit, la quête de soi, et à travers elle, celle de l’Initiation solaire, jusqu’aux confins des mondes. Fiers et ombrageux, c’est sur le pré que se réglaient les manquements au code de l’honneur. Les attaques verbales ou écrites, les calomnies iniques se trouvaient ainsi acquittées au prix fort, dans l’herbe tendre, au petit matin, devant des amazones transies, frémissantes au premier sang, devant des témoins contrits de tant d’emportement, souvent des amis, des proches qui possédaient des affections dans les deux camps. Mais l’époque, cette Belle Époque du devoir et du sens de l’honneur exigeait, entre Mars et Mercure, une attention particulière aux réalités de la destinée. Ils étaient les maudits, les vaniteux, les ténébreux, les Nabis, les Rose+Croix d’une époque où le raffinement était leur intuition, le symbolisme leur langage, la rébellion leur art de vivre, la bohème leur étendard, la muse verte leur élixir. Satan, parfois, leur sert de guide. Des horizons divers, de la France rurale comme du Paris des beaux quartiers, ils accourent, attirés qu’ils sont tous, par les lumières de la ville ; des aristocrates tels Henri de Régnier, Toulouse-Lautrec, Antoine de la Rochefoucauld, des bourgeois, des nantis aussi, comme Baudelaire, Mallarmé ou Gauguin. Et les autres, les sans grades, les petits, avides des ors et des parfums capiteux, surgissent de nulle part de cette France endormie, engloutie des terroirs, des lavandes, des sucs somnolents à l’orée des clairières, des patois, des accents qui serviront de passeports ou de refouloirs, une fois arrivés à la capitale. Jules Bois, aux initiales prédestinées, vêtu de noir, croit de cœur en son étoile, il est de ceux là, il vient en conquérant. La magie pratique, le magnétisme, l’alchimie, ressuscitent, alors, à Paris, le plus pur du Moyen Age. Et le souffle du Temple, comme une nuée sur un sanctuaire, n’est jamais très éloigné des expérimentations nocturnes. À l’ombre de la cathédrale, derrière des yeux de braises rougis par les lectures à la chandelle, sommeillent les grands initiés de la Belle Epoque. » J’ai ouvert une porte sur les ténèbres et de ces ténèbres, il monte des lumières imprévues. « Maurice Leblanc dans Les Trois Yeux. Jules Bois, personnage étonnant, tourmenté à l’extrême, active son destin en ce début de siècle comme une machine infernale, à remonter le temps. Le tourment est pour lui un parfum enivrant, une jouissance profonde, extatique. Il n’était pas d’une époque où l’on cautérise les errements de l’âme, mais où on les vit comme une dynamique créatrice ou destructrice, c’est selon. Un acte s’impose à lui, écrire sans relâche, à en perdre haleine, une mission alors s’accomplit, la reconnexion au sacré. Il fréquente assidûment, en cette période en équilibre, dans les cafés, les salons, les ateliers ; les amis, les artistes. Dans les arrières salles des librairies spécialisées ou les loges ; il cultive les relations, il côtoie les disciples, ses semblables, ses frères. Les réseaux souterrains, invisibles aux profanes, s’activent, s’interpénètrent, se côtoient, se brouillent, s’anathématisent. Jules Bois écrivain prolixe (…).