De l’œuvre au noir à l’œuvre au rouge, du feu de la Tour à l’Athanor, Inès de la Torre nous propose de la suivre pas à pas dans ses pérégrinations alchimiques, symboliques et picturales, au 13 rue Maître Albert dans le cinquième arrondissement de la ville Lumière, galerie Thierry Marchal. Le vernissage aura lieu le 8 avril prochain à 18 heures trente. Inès de la Torre peintre du trait de la vie, de l’éternel féminin, construit son œuvre patiemment puisqu’elle est peintre-femme de Maât l’égyptienne, antique épouse de Klimt ressuscité par l’onde peinte, jamais mort mais toujours vibrant par delà les ocres et les spires saintes. Le temps de la peinture en réalité ne se conçoit vraiment que comme un moment unique et fugace, un vol suspendu de celui qui voit devant le tableau peint un face-à-face légitime, que ce soit dans l’atelier de l’artiste ou dans une galerie d’art. Traduit en une icône peinte, le tableau croît comme un éclair qui fulgure et tournoie au tréfonds de l’intime du peintre puis touche juste, pour aller directement au cœur battant du « regardeur » comme disait Duchamp. Un temps encore qui transmute passionnément lorsque la magie de la peinture opère a crescendo. Ora et Labora. La « véritable » peinture est une offrande, un instant diaphane qui s’échappe vole et s’envole telle une aile de papillon dans les cimes de nos consciences, un instant bref et long qui dure parfois éternellement dans la mémoire de celui qui voit avec les yeux de l’âme, car seules derrière l’image assoupie les couleurs des souvenirs ancestraux ravivent le miroir de Nature – pour que renaisse l’art nouveau. >[Teg]