ARCANES POLAIRES – SYMBOLES de la SCIENCE SACRÉE

Paul-Georges Sansonetti est un auteur d’exception, né le 7 décembre 1941, universitaire de formation, diplômé en Sciences Religieuses, il a été chargé de conférences durant huit années à l’École Pratique des Hautes-Études à la Sorbonne (EPHE), spécialiste de la littérature comparée aux Mythologies, au Cinéma et aux Art graphiques, il est l’auteur de nombreux ouvrages de grande érudition traitant avec une analyse originale tous les domaines spirituels issus de la Tradition Primordiale. Dans le cadre de la sortie de son livre « Arcanes Polaires – Symboles de la Science sacrée », publié ce mois-ci aux éditions Arqa, Paul-Georges Sansonetti a bien voulu, dans un long entretien qu’il nous a accordé, répondre en détails à toutes les questions que nous lui avons posées pour notre WebZine des « Chroniques de Mars ». Nous le remercions ici vivement, au nom de tous nos lecteurs, de toutes ces précisions essentielles sur la Tradition pérenne et de son aimable collaboration.

Thierry E. Garnier // Les Chroniques de Mars © – mars 2020.

 


Les Chroniques de Mars // Paul-Georges Sansonetti bonjour, vous faites partie de ces auteurs et personnalités remarquables, issues du monde de la « Tradition », terme pris au sens noble du terme – tel que René Guénon la définissait… Les lecteurs des éditions Arqa vous connaissent d’ailleurs déjà un peu, puisque vous avez publié chez Arqa la préface du bel ouvrage de Myriam Philibert, « De Spartacus à Batman », entièrement consacré à la Chevalerie mystique et aux nombreux Héros traditionnels, mythiques, réels, anciens et nouveaux, que sont Achille, Ajax, Spartacus, Galaad,Lancelot, Bayard, Jeanne d’Arc, … etc., mais aussi des héros bien plus récents tels que Néo dans « Matrix » ou encore Batman… ! C’est un sujet que vous connaissez très bien pour y avoir consacré de nombreuses années d’écriture…

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Cher Paul-Georges, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et nous parler un peu de votre parcours personnel et de vos différents centres d’intérêts concernant vos écrits ? Votre bibliographie est vraiment éclectique tout en conservant un axe directeur très fort…

Paul-Georges Sansonetti // Pour me présenter, disons que je suis un Provençal, fortement enraciné. Mais un Provençal de l’arrière-pays, là où commencent les Alpes et où il nous arrive de prendre de la hauteur. Nous, c’est votre serviteur et l’irremplaçable  personne, Nathalie, qui m’accompagne et m’assiste avec brio sur le sentier montant et souvent ardu de la Connaissance. Je suis né durant le dernier conflit mondial qui fut aussi une effroyable guerre civile entre Européens. J’ai donc grandi dans l’après-guerre qui, sur le plan sociétal et idéologique, allait se révéler comme une suite de désillusions : nous étions quelques-uns à attendre énormément du monde en croyant que l’on entrait dans une ère qui allait tout changer. Les sciences rimaient avec espérance. Étant Parisien par obligation, je me rendais fréquemment au Palais de la Découverte et, outre l’incontournable Jules Verne, publié dans la fameuse Bibliothèque Verte, je me jetais sur des B-D de Science-Fiction. J’étais fasciné par Kaza le Martien (1948, d’un certain Kline, dans l’hebdomadaire OK). Mais j’avais aussi découvert les albums des Aventures de Tintin et Milou. Aurais-je pu imaginer qu’un jour je consacrerais un livre de plus de 500 pages à décrypter le message de René Guénon sous les pas de ce héros de notre enfance ? De R. G. à Hergé, en quelque sorte. Devant un monde qui semblait d’année en année toujours plus terne, je m’accrochais  fiévreusement à tout ce qui relevait du Fantastique. Or, dans les années 50 à 55, un vertigineux mystère passait des étoiles à nos campagnes françaises. Pas un jour, ou presque, sans que journaux et radio (la télé ce serait pour plus tard) n’annoncent qu’un engin « soucoupiforme » avait été vu – parfois avec son (ou ses) pilote(s), toujours humanoïde(s) – près d’un village… : le cosmos dans nos terroirs !

Des intelligences (techniquement supérieures) nous rendant visite, tout en refusant le moindre contact avec les autorités étatiques, il y avait matière à des rêves galactiques pour un gamin de dix ans. Je garde de cette époque le souvenir d’un évènement déterminant pour mon orientation intérieure. Une rencontre étrange, faite par ma mère, alors que nous séjournions dans un hameau des Alpes de Haute Provence (Basses-Alpes, à l’époque). Ramassant des fraises sauvages en forêt, un jour où je ne l’accompagnais pas, elle s’est soudain retrouvée en présence d’un homme (de type européen, cheveux châtains et yeux intensément bleus) relativement jeune et revêtu d’une sorte de tenue d’aspect militaire jamais vue par elle et d’une couleur aux reflets changeants (du gris bleuté au mauve en passant par du vert cendré).

Ce n’était pas un garde forestier mais il avait en main un boitier métallique retenant toute son attention. Au « bonjour monsieur » de ma mère, il n’a répondu que par une esquisse de sourire. Ma mère, déconcertée et surtout peu rassurée, s’est éloignée à grands pas. Environ quinze minutes plus tard, un fort coup de vent a secoué la cime des arbres tandis que, de façon très rapide, passait une grande ombre. Imaginer une « rencontre du troisième type » ne lui a pas traversé l’esprit. Ni à moi, sur le moment, lorsqu’elle s’est confiée.


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Mon père, venu nous rejoindre une semaine plus tard, a froncé les sourcils en entendant ce récit. Il était dans la police et des rapports assez confidentiels arrivaient parfois sur son bureau. Trois ans plus tard, un copain me fit lire Black-out sur les soucoupes volantes de Jimmy Guieu et je tombais sur des témoignages assez semblables à ceux de ma mère… À partir de ce moment, le désir de découvrir ce qui se cachait sur terre ou dans le cosmos n’allait plus me quitter. Je me suis donc passionné pour les OVNI ainsi que pour l’archéologie mystérieuse, les sociétés secrètes et l’ésotérisme. Puis vint, en 1960, Le Matin des Magiciens. Une bombe à fragmentation dans la pensée conformiste du moment… mais aussi un festin pour l’imaginaire. Avec la bande d’amis, grands dévoreurs de romans fantastiques et de S-F, nous étions ravis d’aggraver notre cas en ouvrant la revue Planète.

Mes études s’orientèrent vers l’Histoire de l’Art (à l’École du Louvre) ainsi que les Sciences Religieuses (Sorbonne). La littérature médiévale, à cause des chevaliers de la Table Ronde (en souvenir d’un film de Richard Thorpe de 1953 qui avait fortement marqué mon imaginaire) et surtout le thème inouï du Saint Graal, allait constituer, durant huit ans, mes sujets d’enseignement, en tant que Chargé de conférences à l’École Pratique des Hautes Études (Ve section Sorbonne). Auparavant, il m’avait été donné de présenter, sous la direction de Gilbert Durant, éminent explorateur de l’Imaginaire, un doctorat de lettres principalement consacré au Perceval de Chrétien de Troyes. Parallèlement, j’enseignais l’Histoire des sociétés européennes (de la Renaissance à nos jours) et l’Histoire du symbolisme et sa présence dans les Arts plastiques, la Littérature et le Cinéma (sans oublier ses produits dérivés, les séries télévisuelles) à des élèves d’Instituts privés préparant aux carrières commerciales. Tout au long de ces années, je fis la connaissance d’éminentes personnalités du domaine de l’ésotérisme et des lettres : Jacques Bergier, intarissable ; René Barjavel, chaleureux ; Jacques d’Arès (avant et après sa direction d’Atlantis), enthousiaste ; Raymond Abellio, polytechnicien des concordances paradoxales ; Henri Corbin, enchanteur du « monde imaginal » persan ; Rémi Boyer, aussi généreux que sage conseiller et, parmi d’autres, surtout Philippe Lavastine – un physique rappelant un autre Philippe, dénommé Clay, avec la mémoire de Ganesha – qui, en conférences, déployait les prodiges de la Tradition. C’était un être formidablement attachant et que je considère comme mon père spirituel. Un second personnage, rencontré plus tard, m’a semblé indéniablement porté par des certitudes outrepassant le domaine humain. Je veux parler de Jean Parvulesco.

Un livre a été véritablement déterminent dans mon engagement sur la voie de l’ésotérisme. Il s’agit du Roi du Monde, texte central dans l’œuvre de René Guénon. Il me semblait que j’avais trouvé, à vingt-deux ans, la réponse à une interrogation vitale : l’existence, ça sert à quoi ? Ça sert à comprendre qu’en dehors de ce qui est « principiel », synonyme de divin, tout n’est qu’illusions grotesques ou cruelles. Avec ce livre, l’une des clefs essentielles m’était donnée :  il exist(er)ait  un « Centre suprême », apparu au début du cycle des quatre Âges puis s’occultant lors du Kali yuga. Et, puisque Guénon (mais aussi Julius Evola et Pierre Gordon) se référaient sans cesse au « Pôle », localisation principale du « Centre suprême », je me suis intéressé à une écriture, en l’occurrence les Runes, la plus proche du cercle arctique. Je devais découvrir (en 1989), avec dix ans de retard, les travaux du professeur Heinz Klingenberg qui a scientifiquement prouvé (par un ouvrage de référence, publié en 1973) la réalité d’une guématrie spécifique aux caractères runiques. Ces signes « mystérieux » – puisque « rune » signifie « mystère » – se révélèrent véritablement fascinants et, me semblait-t-il, porteurs de signifiances susceptibles de reconduire à une « primordialité » synonyme de Pôle. Depuis ce temps, les vingt-quatre runes composant cette écriture accompagnent toutes mes recherches mais aussi un travail personnel.

 (à suivre…)

 INTERVIEW – Thierry E. Garnier avec Paul-Georges Sansonetti – © K2Mars – Mars 2020.


ENTRETIEN avec Paul-Georges SANSONETTI // PARTIE 1 # – Arcanes Polaires – Aperçus biographiques

 


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