ROGER CORRÉARD (1931-2020) – In Memoriam

Sur les traces des Nibelungen

 

« Je dois cependant faire une mise au point en préalable, la seule et unique archive existante sur Théopolis n’est autre que la Pierre écrite. » Roger Corréard

 

Suite au départ de notre ami Roger Corréard vers l’Orient Éternel et vers les Plaines diaphanes et enchantées du val de Chardavon, les « Chroniques de Mars » publient ce mois-ci un Numéro Spécial consacré à THÉOPOLIS, la fameuse « Cité de Dieu » telle que la décrivait saint Augustin dans ses écrits et telle qu’eut envie de la réaliser concrètement sur cette Terre le Préfet des Gaules Dardanus. Nos abonnés trouveront également un Dossier entièrement consacré à notre ami Roger Corréard qui accorda, lui, sa vie entière à localiser précisément la mythique Cité de Provence. Par delà l’espace et le temps, tous ses amis lui adressent ici aujourd’hui un dernier adieu prompt à lui faire chevaucher avec amour les nuages.

K2Mars Dossier préparé par Thierry E. Garnier, Patrick Berlier, Guy Tarade & Alain Le Kern. – Mai 2020.


Roger Corréard – « L’Archiviste de Théopolis »

 

I – Un destin lié

 

« Roger Corréard n’est pas un universitaire, pas même un modeste enseignant, c’est juste un honnête homme, un de ces « chercheurs parallèles » qui, comme l’assurait Jimmy Guieu, sont capables de percevoir des réalités passant inaperçues aux sens du commun des savants. Le geste impossible que fait la main de saint Clair, sur le tableau de Notre-Dame des Groseilles accroché en 1642 dans l’église de Saint-Geniez, n’indique-t-il pas que la « clair-voyance » – comme dirait Roger – est à la portée des plus humbles ? »

Patrick Berlier

On l’appelait « Dardanus » ou encore « L’Archiviste de Théopolis »… – c’était notre ami Roger Corréard que l’on nommait ainsi…, parti maintenant vers les prairies humides et les vallons enchantés de Sisteron, Chardavon, « Pierre écrite », et bien sûr la ville perdue et jamais retrouvée de THÉOPOLIS – parti en éclaireur en ce 14 mai 2020, à 11 heures 30 du soir, à Salon-de-Provence.

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appelé son épouse Solange aujourd’hui et que nous avons prévenu quelques uns de nos amis proches, Guy Tarade, Alain Le Kern, Patrick Berlier, pour rendre à Roger un hommage vibrant, car s’il y en a bien un qui fut un authentique « veilleur » dans la Terre sainte de Provence c’est bien lui.

*   *   *

J’ai rencontré pour la première fois Roger Corréard en 1998, suite à des recherches que je menais alors sur les grandes familles occitanes et sur l’Ordre du Temple en Provence – particulièrement dans l’Aude, dans le Var et dans le Verdon. C’est grâce à mon vieil ami Bernard Falque de Bezaure avec qui j’arpentais alors – sans aucune carte –  les garrigues provençales aux abords des Commanderies de l’Ordre que celui-ci m’amena chez Roger, un jour de solstice, à Sisteron. C’est ainsi que je pus rencontrer pour la première fois celui que l’on nommait déjà « Dardanus ».

Mais pourquoi Dardanus… ?

Il faut dire qu’à l’époque je ne connaissais pas encore la fameuse photographie d’Alain Corrente – de Valsaintes – qui, en visite à Rome, avait photographié un sarcophage étonnant, (sans doute celui de Dardanus, le Préfet des Gaules), dont l’effigie sculptée ressemblait fortement à Roger Corréard disaient ses amis ! Comme quoi les intersignes du destin empruntent parfois des cheminements incroyables bien loin des sentiers battus.

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II – Une amitié choisie

 

« Une ville située sur une Montagne ne peut être cachée… »

Matthieu – V-14.

 

Par la suite je rendis visite très régulièrement à Solange et Roger Corréard, pendant plus de deux décennies, avec ma compagne Victoria, que ce soit à Sisteron, à Saint-Geniez, sur le site de Théopolis, ou à Eyguières.

La plupart du temps nous préparions un repas et partions ensemble pour la journée sur les traces de… Dardanus – le vrai – celui dont nous parle la « Chorographie de Provence » d’Honoré Bouche, publiée à Aix, en 1664, et qui releva fidèlement en son temps la transcription de « Pierre écrite » de la sorte :

« Claudius Postumus Dardanus, homme illustre, revêtu de la dignité de patricien ; ex-consulaire de la province viennoise, ex-maître des requêtes, ex-questeur, ex-prêteur des Gaules, et Nevia Galla, noble et illustre dame, son épouse, ayant fait couper les flancs de la montagne, de chaque côté, ont procuré un chemin viable au lieu dont le nom est à Théopolis, domaine qu’ils ont fortifié par des murs et des portes ; le travail fait dans leur propriété particulière et destiné néanmoins par eux à servir à la sûreté de tous, a été exécuté encore avec l’aide de Claudius Lepidus, homme illustre, compagnon et frère du sus-mentionné, ex-consulaire de la province germaine, ex-secrétaire de l’empire, ex-intendant des affaires privées. Afin que leur sollicitude pour le salut de tous, et un témoignage de la reconnaissance publique pussent être montrés par cette inscription. »

Sur l’histoire de la Provence et de ses initiés, sur l’histoire de cette période, sur la réalité des faits et sur toutes les hypothèses possibles concernant la localisation de la fameuse cité de Théopolis, Roger Corréard était absolument intarissable et partageait avec nous, humblement, toutes ses connaissances acquises qui étaient celles, non seulement d’un « amateur éclairé » ou d’un « érudit local » comme l’on dit parfois, mais aussi d’un véritable spécialiste de cette période.

En 1994, Jimmy Guieu qui avait eu vent par Guy Tarade de l’existence de l’ancienne cité de Théopolis – et de Roger Corréard – vint sur place le rencontrer pour tourner un film tout à fait remarquable dans le cadre de sa série « Les Portes du Futur ».

En 1999, je publiais, à la suite, un premier texte sur « Théopolis » de Roger qui avait alors commencé à écrire dans ma revue Arcadia, un texte érudit faisant le point sur ses connaissances du moment. Puis, en 2007, j’éditais chez Arqa un ouvrage important, le premier livre sur Théopolis reprenant enfin les fondamentaux historiques de ce mystère, de Myriam Philibert, Docteur en Préhistoire et éminente historienne de notre région, intitulé : « Théopolis – La Cité de Dieu ». Théopolis, qui n’est, signalons-le au passage, aucunement « la cité des dieux », puisque la référence ultime de Dardanus est bien celle de saint Augustin et nulle autre… Il s’agit comme le dit d’ailleurs très bien Myriam Philibert d’un « barbarisme soigneusement choisi par un romain », puisque l’appellation de « cité divine » ou « cité de Dieu » se conjugue malhabilement avec la cité des dieux « païens », au sens étymologique.

En 2008, suite à la sortie du livre de Myriam Philibert préfacé par mon ami Georges A. D. Martin, ouvrage que j’avais abondement enrichi de mes recherches anciennes sur le site et archives personnelles, Roger me demanda enfin de figurer au catalogue des éditions (lui qui avait tant de réticence à écrire un livre abouti et architecturé), et me présenta un projet de qualité qui avait déjà circulé un temps sous forme de copies, mais qu’il voulait réactualiser selon nos recherches personnelles et communes du moment (1), notamment en relation avec l’atelier de Géobiologie que j’avais animé moi-même au sommet du Dromon, le dimanche 27 avril 2003, avec mes deux amis W. L. (sourcier hors pair, radiesthésiste et guérisseur par filiation) et Vincent Benedetto (ostéopathe aveugle et guérisseur lyonnais de renommée internationale), dans le cadre des « ateliers Arcadia ».

Ce jour-là, Roger, venu à ma demande en ami et en accompagnateur avisé avait été subjugué par certaines performances radiesthésiques qu’il avait pu observer de visu, et en direct avec son pendule, sur le site de Théopolis, tant au pied du Dromon qu’au sommet du pic.

Par la suite, c’est donc Patrick Berlier que nous connaissions très bien tous les deux depuis une dizaine d’années qui fut chargé de faire la présentation de ce nouveau livre nommé pour l’occasion « Théopolis – Gîte secret du Lion », en hommage à l’écrivain George H. Williamson. De mon côté, j’assurais pour l’ouvrage de Roger, et à sa demande, le Dossier en annexes, (comme je l’avais fait pour Myriam Philibert pour son Théopolis), en présentant notamment mes recherches et surtout ce que m’avait demandé de réaliser Roger en infographie, c’est-à-dire l’état primitif du Dromon avant que la partie mineure ne s’en détachât dans des temps immémoriaux.

Dans les années 2000, je continuais par bribes mes recherches sur Théopolis avec les amis du « Cercle Arcadia » et faisais rencontrer à Roger plusieurs des mes amis proches dont notamment W. L., sensitif tout à fait hors du commun, parfaitement capable de dresser une infragéographie du lieu de Théopolis, uniquement basée sur la vibration énergétique des leys de la Terre, et ce sans aucun instrument de quelque nature qu’il fut.

Nous donnons ici, pour la première fois dans nos éditions, une carte inédite du site qui met en évidence le lieu exact où se trouve le vortex de Théopolis (2).

Il y a environ une dizaine d’années, Roger Corréard fut contraint, avec son épouse Solange, de vendre son appartement de Sisteron pour se retirer définitivement sur ses terres à Eyguières, et son verger qu’il aimait tant. Depuis le début des années 2000, bien fatigué et trop âgé, Roger n’arpentait plus les antiques sentiers romains de Théopolis, ni à pied, ni en voiture, car conduire lui devenait éprouvant, c’est ce qu’il m’écrivait en tout cas dans une lettre datée de mars 2002.

Aujourd’hui, pour tous les chercheurs qui le désirent un dossier complet concernant tous les travaux de recherches de Roger Corréard a été déposé par lui à la Bibliothèque de Sisteron et il est très rare de voir un tel dévouement pour sa ville et sa région ainsi officialisé. Pour notre part, nous conservons précieusement nos archives sur Théopolis et nos correspondances avec Roger et ferons de même en les mettant gracieusement à la disposition des chercheurs – car il ne sert à rien de mettre la lampe sous le boisseau… Pour tous ceux qui se souviennent de Roger, de son amitié fidèle et de son côté avenant, de son sourire en coin et de sa gouaille provençale, une chose en lui était caractéristique parmi toutes – c’était son côté polygraphe dont tout le monde se souvient…

Roger Corréard avait une propension inextinguible à établir sans cesse des multitudes de correspondances, durant des années, avec de très nombreux amis, de Jacques Vallée à Jimmy Guieu, en passant par bien des auteurs modernes. Je ne serais pas d’ailleurs étonné, prochainement, un jour ou un autre…, de recevoir une lettre de Roger, une de plus, mais pas n’importe laquelle celle-là, émanant des étoiles, apportée à mon adresse et déposée dans ma boîte par un ange radieux aux ailes déployées. Va maintenant en paix Roger, mon ami, ici tu sais tu ne rates plus rien de ce que font les hommes sur Terre, et puis, entre nous, tu le sais aussi bien que moi, les sites de Provence et d’Occitanie se referment en paix depuis près de vingt ans pour des raisons bien peu communicables et les anges le savent bien, eux qui te chuchotent à l’oreille aujourd’hui où se trouve vraiment « Théopolis »…

Thierry E. GARNIER // « Les Chroniques de Mars » © – mai 2020 – Numéro spécial Théopolis.

__________

1 – Les recherches que nous avons menées à l’époque avec Roger Corréard furent également très largement soutenues, aidées, et supervisées parfois, par notre ami commun Elyan Cohin de Condé, descendant de l’illustre famille des Condé, elle-même affiliée aux Capétiens. Elyan était un des meilleurs spécialistes de Marie Madeleine et des secrets de la Provence mystérieuse, il participa très activement, avec son ami Michel Moutet, à la revue Arcadia en 1999, et signa notamment un article élogieux intitulé « Élémir Bourges Rose-Croix ». Elyan Cohin de Condé, ingénieur technico-commercial fut, entre autres, vice-Président de 1971 à 1975 de la SVPS (Société Varoise d’études des Phénomènes Spatiaux).

2 –  Cette carte fut donnée et largement explicitée par l’auteur, pour sa partie opérative, le 27 avril 2003, dans le dossier que je remis aux dix-neuf participants des « ateliers Arcadia », ayant gravi tous ensemble le Dromon ce jour-là.


THÉOPOLIS – NUMÉRO SPÉCIAL – MAI 2020

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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