ROGER CORRÉARD (1931-2020) – In Memoriam

Sur les traces des Nibelungen

 

« Je dois cependant faire une mise au point en préalable, la seule et unique archive existante sur Théopolis n’est autre que la Pierre écrite. » Roger Corréard

 

Suite au départ de notre ami Roger Corréard vers l’Orient Éternel et vers les Plaines diaphanes et enchantées du val de Chardavon, les « Chroniques de Mars » publient ce mois-ci un Numéro Spécial consacré à THÉOPOLIS, la fameuse « Cité de Dieu » telle que la décrivait saint Augustin dans ses écrits et telle qu’eut envie de la réaliser concrètement sur cette Terre le Préfet des Gaules Dardanus. Nos abonnés trouveront également un Dossier entièrement consacré à notre ami Roger Corréard qui accorda, lui, sa vie entière à localiser précisément la mythique Cité de Provence. Par delà l’espace et le temps, tous ses amis lui adressent ici aujourd’hui un dernier adieu prompt à lui faire chevaucher avec amour les nuages.

K2Mars Dossier préparé par Thierry E. Garnier, Patrick Berlier, Guy Tarade & Alain Le Kern. – Mai 2020.

 


THÉOPOLIS – Gîte secret du lion

 

L’Apocalypse, c’est le temps de la Révélation

 

 

APO-KALYPSE est formé du verbe Apo/lever et du mot Kalupsa/le voile. Apocalypse, c’est tout simplement lever le voile sur notre ignorance. Dans cette optique, depuis plus de vingt ans, je recherche la Théopolis de Dardanus, le Grand Romain de la prophétie de Nostradamus, concernant la venue du Grand Monarque aux temps de l’Apocalypse, dont saint Rémi parlait en son temps à Clovis, Roi des Francs, lors de son baptême.

Suivant Jean-Paul Clébert, historien de la Provence Mystérieuse, Dardanus en sa Théopolis attendait déjà la venue de l’Apocalypse, et dans cette prévision, faisait construire dans les forêts de Mélan une « Arche Volante » en bois de hêtre, une « Nef Volante » qu’il nomme « la Jérusalem Céleste », qui doit le conduire vers cet Autre Monde de l’Espace dont saint Jean parle en ces termes :

« Mon royaume ne fait pas partie de ce Monde » – (XVIII-36).

Pour Dardanus le raisonneur, ce monde ne pouvait être que quelque part vers les étoiles. Cependant, par les origines de son épouse qui était une princesse gauloise, il aurait dû savoir que cet « Autre Monde » n’est autre que celui des Druides : le Cidh. Quant à notre monde, il n’est que celui de l’illusion permanente où tout se dissout inexorablement dans le gouffre insondable du Temps qui passe… – je précise que le mot Cidh se traduit par Paix Éternelle. Autrement dit : – la réalité sur laquelle débouche le Tombeau Vide, pour y accéder, il n’est nullement besoin d’O.V.N.I., seulement d’avoir en Soi une confiance absolue.

Mais où donc se cache l’invisible Théopolis ? Le « Locus Cui Nomen Théopolis Est » dont nous parle l’inscription de Pierre Écrite ? « Claudius Postumus Dardanus, homme illustre, revêtu de la dignité de Patrice, ex-consulaire de la province viennoise, ex-maître des requêtes, ex-questeur, ex-prêteur des Gaules, et Nevia Galla, noble et illustre dame, son épouse, ayant fait couper les flancs de la montagne de chaque côté, ont procuré un chemin viable au lieu dont le nom est Théopolis, lieu qu’ils ont fortifié par des murailles et des portes. (…) »

« LOCUS » étant le maître mot pour la compréhension de cette énigme. Le très grand et regretté archéologue Fernand Benoît, dans son étude consacrée à la crypte en triconque de Théopolis (Rome, 1952), écrit sans ambiguïté : « la chapelle de Notre-Dame de Dromon, s’élève sur le site de Théopolis ». Qui n’a vu le rocher du Dromon dans la clarté blafarde d’un crépuscule nébuleux et livide d’hiver, ne peut prétendre pénétrer dans la ronde sans fin de ceux qui osent interroger les Archives des Temps Passés…

Fantastique menhir, colossal autel des sacrifices, observatoire de l’infini, tremplin pour le Grand Saut vers les Plaines des Chasses Éternelles, Vaisseau de Pierre dont la proue laboure inlassablement l’Océan Cosmique, nombreux sont les épithètes pouvant illustrer notre fabuleux rocher. Impassible, tel le Sphinx d’Égypte aux portes du désert, il pose un éternel et angoissant défi à ceux qui tentent de percer ses secrets, de déchiffrer ses mystères. Depuis les Temps les plus lointains où l’homme-singe a brandi son premier baton-épée, d’innombrables générations ont gravi ses flancs, espérant, de son sommet, dénicher les étoiles ou capturer la Lune, pour un plantureux repas. Combien de temples furent édifiés sur son crâne chauve… Seuls les Prêtres, individus hors du commun, vivant en permanence au contact des Forces de l’Invisible, doués de Pouvoirs Magiques, osent, sans crainte, gravir la Roche, y entretenir le Feu Sacré, saluer le Soleil tous les matins.

Pour moi, Dromon est une porte vers l’Éternité, Dromon est identique à la barque de Charron… Cette appellation de « Dromon » (ré)apparaît en l’an 1030 dans les Chartes de donation des seigneurs locaux à Saint-Victor de Marseille pour fonder un monastère dans le Val de Cardaonis, (re)devenu de nos jours Chardavon, tiré de son nom sémitique Khard-Avon (les Pères du Pays de Khard) qui, comme nous l’a appris Strabon, venaient de Babylonie, ainsi que nous l’a précisé Jacques Touchet, génial détecteur de l’aspect sémitico-araméen des toponymes des environs théopolidiens.  Chardavon ou « les gonds de la porte ».

Enfin, le Petit Marseillais du 3 mai 1939, nous informe que des archéologues sisteronnais ont pu établir que de l’or existait dans la région de Saint-Geniez. « La légende raconte que la ville de Théopolis, riche et puissante, exploitait des mines d’or. Les fouilles effectuées en 1933 par MM. Jourdan et Maldonnat, ont mis à jour les vestiges d’un atelier où l’on trouva un beau creuset en terre cuite où adhéraient encore des coulées d’or…

La ville de Théopolis devait se trouver entre les Rochers de Dromon et l’actuel village de Saint-Geniez. Elle fut engloutie par un effroyable tremblement de terre aux premiers siècles de l’ère chrétienne. Il est évident que les mines aurifères disparurent. » – (voir l’illustration réalisée par T. E. Garnier). Dromon est un haut-lieu spirituel d’une rare intensité. Sa crypte est un endroit où l’énergie et les informations restent celles du temps où les Avantici régnaient en maîtres sur Théodonum.

En tant que gîte secret du Lion de Saint Marc, Dromon est sous Haute Surveillance des Veilleurs de l’Intemporel.

 

Roger Corréard –  Article écrit pour la Revue « Arcadia » – Solstice d’Hiver 1999 // « Les Chroniques de Mars » © – mai 2020 – Numéro spécial Théopolis.


THÉOPOLIS – NUMÉRO SPÉCIAL – MAI 2020

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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