MICHEL MOUTET (1949-2020)

 

« Y aurait-il un rapport entre le monde extérieur et le monde intérieur ? La qualité de notre environnement terrestre extérieur serait-elle en relation avec la qualité de notre vie intérieure, instinctive, que les alchimistes appelaient «notre terre intérieure», dont l’autre nom encore est l’inconscient ? – Notre terre extérieure serait-elle malade parce que notre terre intérieure serait maltraitée ? » Michel Moutet

 

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Notre ami Michel Moutet dont nous vous avons parlé dans notre dernière livraison (K2M-34) a été, dans son engagement de vie, un personnage suffisamment singulier et attachant pour que nous puissions nous attarder un instant sur celui-ci – c’est aujourd’hui le moment avec cet hommage vibrant que lui rendent volontiers ses amis dans ce numéro spécial, mais aussi « spatial », qui lui est consacré – auquel nous joignons toutes nos pensées positives pour ses enfants Estelle, Philippe-Emmanuel, et Roxane.

Michel était tout à la fois un être rare, paradoxal et secret. « Rare » parce qu’érudit et que son éclectisme haut en couleurs pouvait aller de ses connaissances pratiques et théoriques des métiers de l’imprimerie par exemple, de l’infographie, du monde du numérique, au surnaturalisme le plus aigu dont ses inspirateurs avaient pour noms Serge Hutin ou Claude Seignolle, en passant par l’Histoire médiévale et templière notamment et, last but not least, par l’Ufologie dont il avait une connaissance à la fois historique et critique que beaucoup lui enviaient.

« Paradoxal » parce que Michel avait la faculté piquante de pouvoir entretenir des discours différents et apparemment opposés auprès d’amis qui ne se connaissaient pas toujours entre eux et qui s’intéressaient, eux, à des matières antagonistes, oscillant par exemple de la mystique chrétienne à  l’irréligiosité, de la défiance certaine du phénomène Ovni à une forme de curiosité érudite et entretenue sur les manifestations ufologiques de tous types. Aussi, à la suite, il est peu de dire que Michel cloisonnait volontiers ses relations intimes, ceux de son premier cercle que certains ont nommé avec affection « le collège invisible ».

Enfin « secret », pour les raisons que nous évoquons mais pas seulement, par nature, tempérament et caractère, Michel ne se livrait que fort peu et il fallait d’abord montrer patte blanche pour pouvoir avoir une reconnaissance noble et affichée de sa part. Comme le dit très justement son ami Marc Hallet, Michel Moutet n’était pas seulement un homme discret, il cultivait aussi volontiers le goût du secret et ce pour des raisons personnelles qui sont aujourd’hui parties en fumée, en coulisses avec lui, pour reposer en paix au pays des oracles sibyllins, des talismans d’airain et des anges musiciens…

Thierry E. GARNIER © – K2Mars # 35, janvier 2021. Photographie inédite pour les Chroniques de Mars © TEG.