Description

Georges A. D. Martin – La symbolique de la Table Ronde dans la légende arthurienne – « Le processus initiatique reproduit rigoureusement le processus cosmogonique ; la réalisation totale des possibilités de l’Être s’effectue nécessairement en passant par les mêmes phases que celle de l’Existence universelle. » René Guénon Au-delà de la représentation sise dans le Grand Hall de Winchester, Georges A. D. Martin nous propose une magnifique réflexion, puisée dans les légendes arthuriennes, sur un des symboles majeurs de l’Occident chrétien. Pour Georges A. D. Martin, la Table Ronde n’est pas seulement un objet imaginaire et mythique, mais aussi une représentation hautement symbolique de la métaphysique des formes cosmiques. De la sorte, n’oublions pas que pour René Guénon, le Saint Graal est une image du ciel sur la Terre, autrement dit – un zodiaque… Et la Table Ronde ? Un endroit privilégié ou s’assoit le chevalier errant ayant atteint le but ultime de sa queste… Mais à quel prix ? C’est ce que nous conte, ici, Georges A. D. Martin qui nous donne, dans ce petit livre, les clefs substantielles, sans aucun artifice, grâce à l’Histoire, la légende, la sémantique et la symbolique, une grille de lecture originale qui surprendra plus d’un lecteur aguerri… (54 pages) – – ISBN 2-7551-0049-4 – Sommaire / Il était une Fois – Historicité et Prédestination – La Table Ronde.

 

(extrait)

« Le cercle fut initialement composé de douze Chevaliers, mais très vite leur nombre s’élargit à l’admission de vingt-quatre. Certains parlent de quarante-neuf avec une place vide, celle de l’Esprit Saint. Ainsi une cinquantaine est-elle proposée, le nombre naturel imposé du triangle rectangle, source et naissance de toute chose. Le cinquantième convive était le Chevalier du nombre et de l’esprit qui devait trouver le Graal et par ses vertus intérieures atteindre l’illumination ; un devoir où il fallait être courageux et chaste. À l’allégorie ou aux multiples symboles que la rotondité de la Table, comme le monde que le cercle suggère il faut mentionner l’image d’une couronne Solaire, une entité  »Féminine » voire sexuelle du cercle et de l’anneau , un postulat à l’opposé du  »Masculin », de l’épée et du guerrier, qui garde ici a priori plus que jamais ses grandes prérogatives ancestrales avec la Table Ronde de la quête. Aux allégories de la Table Ronde, se greffe le cercle fraternel, fidèle, des chevaliers du Royaume d’Arthur,  »l’Ordre » militaire indispensable au Roi pour ses campagnes. Une alliance de guerriers et de forces invisibles destinées à fournir l’énergie nécessaire au Roi et à son entreprise peu commune. Le Siège périlleux de la Table Ronde en pierre qui  »crie » et se  »fend », fait appel à une situation primitive pré-celtique bien particulière, tout comme la Lance, l’Épée, ou le Chaudron, qui seront récupérés par la culture Celtique avant d’être Christianisés plus tard. Avec les récits du Légendaire Arthurien et ses nombreuses correspondances d’un monde presque oublié pour nous, il ne faut pas négliger qu’à la fameuse bataille de Tailta près de Stonehenge, les Tuatha Dé Danann (le peuple de la déesse Dana), avaient été vaincus par les Gaëls c’est-à-dire les Celtes. À cette époque lointaine, il fut convenu que les Gaëls garderaient la surface de la terre et les Tuatha Dé Danann, le sous-sol de la terre, des lacs et des tertres, ainsi que les îles lointaines sur la mer ! Dans ce changement brutal de civilisation probablement proche d’une réalité, où l’ancienne ne disparaîtra pas complètement, un comportement chamanique et druidique laissera entrevoir des accès entre ces deux mondes, véritables portes magiques sur des au-delà. C’est ainsi que la pierre de Fâl à Tara, capitale religieuse et symbolique de l’Irlande primitive, servait aux cérémonies d’investiture de souveraineté. La Pierre devait désigner le nouvel élu, le Roi Suprême, par un cri !… alors que la Pierre qui se fend s’ouvrait en deux. La recherche d’un  »Cor » qui prolonge le  »Cri de la pierre », annonçant cette élection sera aussi le sujet d’une quête semblable à celle du Graal dans un récit ancien. À la Table Ronde, le Cri de la pierre est remplacé par les noms des Chevaliers qui s’inscrivent spontanément dans la pierre de chaque siège. La pierre qui se fend dans le contexte cérémonial de la Table Ronde (…).