Description

épuisé chez l’éditeur

 

Le premier livre de photographies consacré

à Rennes-le-Château et ses environs.

 


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2-12.jpgCe livre propose l’évocation d’un coin des terres cathares, situé dans la Haute Vallée de l’Aude, au pays de l’antique Rhedae – aujourd’hui Rennes-le-Château, tout contre les Pyrénées où se trouvent quelques uns des plus beaux sites et paysages de cette vaste région. Il est une invitation au voyage et à une certaine méditation.

Les photographies couleurs, accompagnées de textes, traduisent l’atmosphère particulière de ce pays de mystères et de convictions qui fut le théâtre de persécutions et d’intolérance avant de devenir un sublime désert démographique.


Un livre bien différent de tous ceux qui existent à ce jour sur le sujet de Rennes-le-Château et sa proche région vient de sortir aux éditions Arqa – Différent par son contenu, il se démarque radicalement par l’angle d’attaque choisi par les auteurs. Un parti pris poétique et de grand bon sens : « Si Rennes-le-Château et le pays qui l’entoure bénéficient d’une telle notoriété, si depuis si longtemps de tenaces légendes font éclore et croître ici une non moins vivace mythologie du présent, l’apparence des lieux, leur histoire autant que leur esthétique et leur ambiance doivent y être pour quelque chose… »

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On ne présente plus Jean-Louis Socquet-Juglard, « le photographe de l’Aude » et Jean-Pierre Monteils dont la première collaboration nous avait donné en 2006 : « La rivière aux bois dormant » éditée par Salicorne et qui traitait de la rivière La Sals et de l’histoire du vieux comté du Razès.

Jean-Louis Socquet-Juglard, photographe professionnel s’attache depuis des années à capter les lumières que lui inspire la haute vallée de l’Aude. Séduit, ici jusqu’à la fascination par les reflets changeants et les ombres mouvantes du pays de Couiza, l’artiste traque les moments insolites, les instants fugaces, les fibres invisibles du temps pour les fixer à tout jamais grâce à un objectif vigilant et aussi patient qu’il peut être vif et rapide. Cette quête incessante semble avoir pour objet de faire dire aux choses ce qu’elles veulent taire où ne peuvent exprimer. Force est de constater qu’il y parvient fort bien, ses nombreuses expositions en terres audoises et le présent livre en témoignent grandement.

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On oublie parfois que son complice, Jean-Pierre Monteils bien connu comme consultant-expert en ingénierie touristique est aussi, historiquement, le plus ancien auteur vivant ayant écrit un livre sur Rennes-le-Château et qu’il fut l’ami et l’éditeur de Gérard de Sède. Même si par choix délibéré il se tient éloigné depuis très longtemps de l’agitation un peu folle qui emporte parfois toute raison en cette étonnante affaire, il n’a jamais quitté de cœur ni de proximité l’ancienne capitale du Razès.

4--2.jpgAujourd’hui, cette alchimie de l’œil et de la plume nous donne un objet d’intérêt tout à fait insolite et pour tout dire unique dans la littérature Rhedaesienne : un beau livre de somptueuses images plein… « d’ombres et de lumières » dont certaines à couper le souffle qui reflètent de ce pays les impressions étranges qui en font le charme, soutenu par un texte poétique, volontairement concis, pour laisser toute liberté à l’œil mais non dénué d’humour et peut-être, sous la lettre, d’un message en forme d’incitation à dépasser cette dernière.

C’est le premier « beau livre » dédié à la cité du Chariot, à ses alentours mais aussi – et c’est émouvant de le signaler – aux personnes qui ont vécu et vivent en ces lieux. Une très belle initiative qui apporte sérénité et émotion en une matière qui en a sans doute besoin en cette fin d’été 2011 qui fut chaud, dans tous les sens du terme. La qualité des éditions Arqa, comme à l’accoutumée, n’est pas prise en défaut pour cet ouvrage de riche contenu et de haute tenue. – Un livre à offrir ou à s’offrir, en tout cas un livre qui manquait, pour mieux découvrir en photographies des paysages audois que l’on pensait connaître, et que l’on redécouvre à l’orée des saisons…

> LES AUTEURS #1

> DES EXTRAITS – #2 & #3

<produit68|right> (HORS COLLECTION Grand format 20×29 à l’italienne) – 174 pages couleurs – ISBN 2-7551-0051-6.

ARQA éditions © septembre 2011

AUTEURS > Jean-Louis SOCQUET-JUGLARD – Jean-Pierre MONTEILS

(extrait)

Le pays des lumières mouvantes
Et tout à coup, il suffit d’un infime mouvement dans l’atmosphère de cette
après-midi de fin d’automne, voici que vous ne verrez plus ici que murailles
reconstruites sur d’anciennes murailles, parois au ciel de vent et de nuages
échevelés, blocs de pierre enracinés sur d’amers sarcophages à jamais enfouis,
oubliés des vivants et isolés des morts.
Voyez ! Les mains qui taillèrent ces pierres sont devenues des os.
Imaginez les yeux qui virent ces espaces… et rien n’est plus pareil et tout est
si semblable à l’angle de ces murs écroulés !
Et que dire de cette dissolution moirée de matin sombre avec, dans les airs,
des volutes coagulées d’orage en suspension !

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Fortin issu du roc qui l’engendre, assise, ancrée dans un socle de nuit, rostre tendu vers un
ciel connu de son seul créateur… la voilà, Magdala, énigmatique, crainte parfois et tellement
courtisée, pourtant si solitaire, veilleuse d’éternité à la proue du Razès !

Une bibliothèque, un bureau, un observatoire, la tour Magdala fut tout cela pour l’abbé François
Béranger Saunière ; et peut-être les secrets de son coeur furent-t-il plus simples et plus purs
que ne le prétendent ceux qui affirment savoir.

Qui saura jamais ce que cet ecclésiastique, natif de cette terre et nourri de ses légendes a voulu
laisser comme message ?

Lorsqu’il fut nommé curé du village, en 1885, la France d’alors enterrait Victor Hugo
et en pénétrant dans l’église de Rennes, au moment même où l’on découvre le diable prostré
(Asmodée peut-être ou plus probablement un autre archonte de l’enfer) qui garde les lieux,
on pense alors à la dernière oeuvre du poète qui s’intitule la fin de Satan.

…/…Depuis quatre mille ans il tombait dans l’abîme

Il n’avait pas encor pu saisir une cime,

Ni lever une fois son front démesuré…/…

Ne pas replacer l’aventure que l’on prête à l’abbé Saunière à sa juste place dans le temps fut
souvent une erreur de ceux qui en esquissèrent l’exégèse.

2-_-_-.jpg Rappelons-nous en effet que la fin du XIXe siècle fut période explosive sous la triple pression
du développement industriel, des incertitudes politiques d’une République naissante, têtue
jusqu’au sectarisme, mais traînant, crochée à elle comme bête blessée refusant de mourir, les
soubresauts de l’Ancien Régime. S’y mêlaient les délires spirites et endiablés d’un romantisme
néo-gothique, épanoui qui troussait cependant sans manière les jupons tourbillonnants de la
Belle Époque.

Ce fut dans cette réalité et dans nulle autre que s’inscrivit l’aventure du curé aux milliards et ses
commandes statuaires à la vénérable Maison Giscard de Toulouse illustrent en trompe l’oeil ce
temps intermédiaire suspendu entre romantisme et surréalisme.

N’en sortons pas si nous voulons comprendre un peu ce qui se cache ici et rappelons- nous
qu’étudier le cadre d’une action c’est d’abord porter la lumière sur la scène où elle se déroule.
Et qui sait, sur cette scène le diable lui-même, est-il peut-être en représentation ?

Fort de ces avertissements, l’oeil scrutera encore et poursuivant la courbe du rempart érigé par
l’abbé à l’endroit même où jadis s’élevait sans doute une autre fortification il remarquera qu’au
septentrion, symétrique de Magdala, guette une tour de verre.

C’est là, cristalline sentinelle, ronde guérite qui naguère abrita d’exotiques essences et des
parfums d’outre océan. C’était lieu où le prêtre avait sa serre, ses plantes et ses oiseaux.
C’est aujourd’hui une luminance lointaine dans les soirs de froidure ou de chaleur, telle lanterne
de poupe, elle semble luire pour tous ceux qui cherchent au coeur de la nuit les invisibles
vaisseaux du ciel.

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Car ici, en effet courent des histoires ayant trait à des visiteurs d’outre espace qui se manifesteraient
un peu partout dans la proche région.

Certes, la légende est contemporaine, mais l’Histoire récente nous apprend que sur les lieux où
existent depuis la nuit du temps, récits d’apparitions, miracles religieux, découverte de trésor,
contes et légendes de grands faits d’armes, pour peu que coule l’eau d’une grotte – source obscure,
issue des larmes de quelque Vierge noire, tout naturellement semblent désormais atterrir
les entités interplanétaires.

Ainsi vont les répliques du Temps.

(…)