Les Chroniques de Mars // Pierre Bény, bonjour, les lecteurs des « Chroniques de Mars » te connaissent déjà très bien, puisque nous avons déjà réalisé une interview de toi il y a cinq ans déjà, où tu nous donnais avec une grande connaissance un aperçu de ton savoir concernant Falicon et sa pyramide. Ton dernier livre sur le sujet intitulé « Falicon – La pyramide entre deux mondes » est une somme extraordinaire sur le sujet, tout y est ! … – toutes ces dernières années ont été consacrées pour toi à un travail acharné sur ce mystère de Provence !
Peux-tu te présenter un peu plus à nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore… en complétant le portrait que nous avions fait de toi, et en y apportant des éléments nouveaux… ?
Pierre BÉNY // Tout d’abord, je suis très heureux de pouvoir m’exprimer à nouveau dans les Chroniques de Mars. Merci à toi, Thierry, pour cette présentation. J’ai un peu plus de 50 ans, je suis marié, j’ai deux enfants et je suis pharmacien de profession. Donc de ce point de vue, rien qui puisse expliquer un penchant pour l’archéologie mystérieuse sauf à considérer que tout pharmacien serait un alchimiste qui s’ignore et que la pyramide ait un lien avec l’alchimie…
A ce propos, dans un article de Var Matin de la fin des années 70, Falicon était qualifiée de « pyramide templière et alchimique ». J’ai rencontré la pyramide en 1999 et depuis, on ne s’est jamais vraiment quitté. Si je cherche des épisodes de ma vie qui auraient pu « préparer le terrain » et expliquer le succès de cette rencontre, je trouve une visite, vers l’âge de 9 ans d’un site archéologique d’époque romaine situé au Maroc et inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, c’est Volubilis.
Durant l’adolescence, j’ai été marqué par des films mettant en scène des mondes secrets ou parallèles comme « Rosemary’s Baby » ou encore « Suspiria » de Dario Argento. Ce dernier film m’avait tellement plu que par la suite, je m’étais rendu sur le tournage de plusieurs des films suivants du réalisateur et avais écrit des articles pour des revues spécialisées. Je fut aussi, comme beaucoup d’autres, frappé par le film « L’exorciste » qui commençait avec des fouilles archéologiques et la découverte d’une inquiétante statuette. Dans les années 90, j’ai commencé à être sensible à différentes formes de spiritualité…
J’avais été très intrigué par « La nuit de songes de René Descartes » de Sophie Jama, livre dans lequel on apprend que, du jour au lendemain, Descartes, l’un des nos plus célèbres philosophes, à la suite d’un rêve, s’était mis à courir après les Rose-Croix…
C’est la mère de mon épouse qui nous a conseillé d’aller voir la pyramide observant que nous passions nos week-end à retrouver les menhirs et dolmens (très dégradés) de la région. Elle avait été institutrice à l’école de Falicon et avait eu dans sa classe les petits enfants d’Etienne Gotteland (décédé dans les années 50 si je ne me trompe). Gotteland est un des grands noms de l’histoire de la pyramide. Il s’intéressa beaucoup à la pyramide à partir des années 1920 et une partie de ses réflexions sur le sujet trouvent un écho dans une série d’articles parus dans « La France de Nice et du Sud-Est » en décembre 1927. Malheureusement, ses archives, un temps conservées par son fils Jean, furent prêtées et disparurent. Il avait baptisé la grotte situé sous la pyramide « antre sacré de la sagesse ». Étienne Gotteland était un homme extraordinaire, philosophe, sourcier, médium et en même temps scientifique, inventeur et ésotériste. Il a avait fondé sur la route du Mont chauve à Falicon, « L’universalité pratique », « qui n’était pas une secte, contrairement à ce que certains prétendaient » précisent son petit fils.
Gotteland me fait penser à l’inventeur québécois Jean St Germain (1937-2016) qui, à une certaine période de sa vie, se tournant vers la spiritualité, conçut une pyramide d’énergie (dont on peut voir des images en ligne) dans laquelle on pouvait vivre dit-on, des expériences très particulières. Pour en revenir à Gotteland, il fut l’un des premiers à demander aux autorités l’inscription de la pyramide au titre des monuments historiques. Cette inscription fut finalement obtenue en 2007 suite aux efforts déployés par l’Institut de Préhistoire et d’Archéologie Alpes-Méditerranée dont je faisait partie à l’époque.
Je me souviens que l’ami qui nous avait fait le plan pour trouver la pyramide nous avait fait rêver en nous racontant qu’il était tombé à la pyramide sur une femme qui, pendant une heure, lui expliqua que la pyramide était située sur une ligne reliant le site de Stonehenge au plateau de Guizeh tout en lui parlant d’ufologie et des Santiners qui se seraient intéressés au site. Ces « Santiners » me semblent devoir être rapprochés des révélations d’Ashtar Sheran que l’on retrouve dans le livre de Robert Chotard « De Jules Verne aux Extraterrestres » (1967). Cela me fait penser à une phrase prononcée par Guy Tarade à propos de Falicon : « Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de personnes qui ont défilé à cet endroit ». Guy Tarade a beaucoup contribué à faire connaître le site depuis 1967, date, à ma connaissance, de son premier article sur le sujet. L’article s’intitulait « Une pyramide dont l’origine remonterait à plus de 2000 ans ».
La première personne vraiment passionnée par le sujet dont je sois devenu l’ami est Yann Duvivier. Plus âgé que moi, il a commencé à fréquenter le site en 1971. Il a fait de remarquables photos du site dont certaines se retrouvent dans le livre. C’est aussi lui qui a « mis la main » sur certaines des plus anciennes photos connues. Il est aussi l’auteur d’une photo de la « grande pyramide de Nice » (pyramide de Saint-André ou pyramide de l’Arianne) que l’on retrouve sur plusieurs sites internet sans qu’il soit crédité.
Je crois bien aussi, que, dans ces mêmes années 70, suite à la lecture de « L’île des Veilleurs » d’Alfred Weysen, il s’était rendu au château de Valcros, avait rencontré brièvement George Marcolla et avait fait quelques photos des lieux. C’est lui qui m’a fait connaître le livre « Extra-terrestres ou voyageurs du temps » d’Hervé Laronde qui consacre un chapitre intéressant à la pyramide dans lequel il est écrit que le signe de Malijai était observable dans le secteur. Ce signe mystérieux était apparu au début des années 70, dans plusieurs localités des Alpes de Haute-Provence et des Alpes-Maritimes. Guy Tarade en parle dans ses livres de même que Roger Corréard dans « Théopolis Gîte secret du Lion », le remarquable livre que tu as édité sur cet autre Haut lieu de Provence.
Yann avait fait, à l’époque, une belle photo du signe de Malijai (appelé aussi signe de Mézel) à Nice. En mars 2003, à Falicon, Yann et moi organisions la journée « La pyramide de Falicon, 200 ans après… ». Il fallait comprendre ici 200 ans après la découverte de la grotte par Domenico Rossetti. Je pense que nous reparlerons de tout cela…
Les Chroniques de Mars // Tu avais déjà publié, en 2016, un premier ouvrage avec notre ami commun Michel Moutet, qui vient juste de nous quitter, un livre intitulé : « La Pyramide de Falicon – Une Vue de l’esprit », en quoi ton dernier livre est-il différent de celui-ci ?
@ suivre…
Entretien avec Pierre Bény #1 – // « Les Chroniques de Mars » © – juillet 2021 – Numéro spécial.
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