Les Chroniques de Mars // Pierre, tu avais très bien connu Michel Moutet, notre rédacteur en chef des Chroniques de Mars, ton livre lui est d’ailleurs dédicacé en début d’ouvrage, peux-tu nous relater quelques souvenirs ou anecdotes que tu as partagés avec lui, sur Falicon ou les mystères de Provence ? Quel était son sentiment personnel sur Falicon… ?
Pierre BÉNY // J’ai effectivement bien connu Michel Moutet même si physiquement, on ne s’est rencontré que quelques fois. Tu as rendu un bel hommage à Michel dans le « numéro spatial » des Chroniques de Mars qui lui est consacré et auquel j’ai eu la chance de participer à travers un écrit et quelques photos. Un an après sa mort, son ami Michel Granger vient, lui aussi, d’apporter son témoignage…
Notre correspondance, entre Michel et moi, a débuté avec des lettres en 2005. Gino Sandri cite Michel dans la préface de « Maurice Leblanc maître du savoir perdu » (2020) : « Michel Moutet, au fait des mystères templiers de Provence, a connu de près Roger de Lafforest, Maurice Guinguand et Robert de Largerie. Je mentionne intentionnellement ces noms. A propos du dernier cité, Michel Moutet affirme [dans l’interview de Michel publiée sur le site des éditions Arqa] qu’il appartient à une société secrète secondaire… c’est-à-dire d’un niveau supérieur… ».
Je me souviens que durant les derniers mois de sa vie, Michel me parlait souvent du manuscrit du livre de Robert de Largerie intitulé « Dictionnaire des secrets oubliés ». Il me poussait à tenter de prendre contact avec une certaine personne qui pourrait être en possession de ce manuscrit. Cela me semblait très compliqué et je ne l’ai pas fait. Je le regrette aujourd’hui aussi parce qu’il m’est revenu par la suite à l’esprit une phrase du livre d’Hervé Laronde déjà cité « L’occupation de la pyramide par les Templiers est attestée par un ésotériste, Robert de Largerie… ». Concernant des anecdotes sur les mystères de Provence, il m’en a forcément racontées mais malheureusement, je ne suis pas toujours très attentif quand on me parle. Je me souviens qu’il m’avait parlé de phénomènes de hantise qu’il avait pu constatés durant une nuit dans un château du Var. Une fois, nous étions ensemble à Aups devant l’ancien domaine de l’abbé Jean ; j’étais prêt à sonner pour demander à voir la fabrique dont Alfred Weysen a publié une belle photo dans « Le Graal interdit », et Michel m’avait dit « on ne peut pas procéder de la sorte, il faut écrire une lettre bien ficelée au propriétaire en lui précisant nos motivations ». Cet endroit tout-à-fait singulier a récemment fait l’objet d’une plaquette richement illustrée, « Le Trésor de l’abbé Jean » par Eridan d’Astor. A propos de Falicon, dans une lettre, il m’avait écrit : « Oui, ça m’intéresse ; l’approche que vous avez du sujet aussi. Je n’ai pas d’avis à priori, mais je ne pencherai pas trop pour une grande antiquité, tout au moins de la superstructure ».
En 2016, au moment de la sortie de notre livre sur Falicon, Michel avait mis en ligne, sur son site, un article en quatre parties d’un certain Alex Brito intitulé « Les lourds secrets de la Ratapignata ». La « Ratapignata » (chauve souris en niçois) désignait ici le nom de la grotte située sous la pyramide de Falicon. Cet article était un commentaire portant sur quelques lignes de Serge Hutin évoquant des liens entre Aleister Crowley et Falicon. En réalité, l’auteur de cet article, c’était moi. Ces articles ne sont aujourd’hui plus accessible en ligne (Michel a du désactiver le lien) sauf le premier grâce à « Internet Archive ». On peut le retrouver en partant de la page Wikipédia « Pyramide de Falicon et grotte de la Ratapignata ». A propos de Hutin et Crowley, je profite de l’occasion pour te féliciter pour la réédition que tu as réalisée du livre de Hutin « Aleister Crowley, le plus grand des mages modernes » que tu as enrichie de précieux documents comme la lettre de Hutin dans laquelle il parle de l’OTO (l’ordre qu’avait, pendant un temps, dirigé Crowley).
A propos de pseudonyme, Michel utilisait celui de Pierre Bergandion en référence au nom du dernier Commandeur (templier donc) du château de Montfort-sur-Argens. Michel m’avait offert le livre « Les Mystères du Château de Montfort » de Gérald de Beaucorps. A l’intérieur de ce livre, se trouvait un courrier (daté de 2008) de l’auteur adressé à Michel dans lequel il annonçait la sortie imminente d’un livre sur le Verdon. Ce livre ne semble jamais avoir vu le jour tout comme le « Dictionnaire des secrets oubliés ». Ce qui assez amusant, c’est qu’un des personnages principaux du roman en allemand (en partie autobiographique aussi) d’Elisabeth Heiss, « Die Pyramide des Templers » (que j’ai mis des dizaines d’heures à traduire grâce au traducteur de google!) s’appelle Pierre Borgandion…
Les Chroniques de Mars // Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelles-nous un peu ce qu’est la pyramide de Falicon, ses dimensions approchées, sa physionomie actuelle, son histoire avérée… ?
@ suivre…
Entretien avec Pierre Bény #3 – // « Les Chroniques de Mars » © – janvier 2022.
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